Warpaint ✖︎ Heads Up

Une intro en trombe

Les filles de Los Angeles nous reviennent en pleine forme. Portées par un second album éponyme aux allures de lent chef d’œuvre, elles ont quasiment toutes profité de cette pause de 18 mois pour aller s’amuser en solo ou en featurings. La peur s’est invitée à la fête sur leur premier single avec une « New Song » aux allures de faux tube radio. Fort heureusement, la suite n’est absolument pas du même ton et ce premier extrait sait s’apprécier à petites doses.
Les meilleurs albums commencent souvent par deux premiers titres imparables et Heads Up est de ceux-là. Avec « Whiteout » et « By Your Side », il nous adresse directement deux de ses meilleures cartouches. La section rythmique du groupe en a envoûté plus d’un et ici, elle se tire encore la couverture avec une partie aussi intrigante qu’envoûtante pour signer deux morceaux bien placés parmi le haut de leur discographie.

Plus c’est lent, plus c’est bon ? 

A la différence de son prédécesseur, Heads Up est plus lumineux et plus frontal. La tracklist prend le temps de se dévoiler avant d’envoyer ses pistes atmosphériques. « Don’t Wanna » et « Dre » tapent à côté à cause de paroles redondantes qu’on qualifiera presque de paresseuses, là où « Don’t Let Go » et « Above Control » délivrent les nappes sensuelles et rêveuses que l’on étaient en droit d’attendre. En comparaison, on pourra aussi trouver la production par couches de Nigel Godrich plus riche en subtilité et gagnant en qualité au fil des écoutes.
Parfait compagnon de récentes insomnies ou de trajets en voiture, ce troisième disque s’adapte à son environnement. Idéal au casque, sa production ne se perd pas en plein air. Preuve en est que le retour aux sources choisi par Warpaint en reprenant le producteur de leur premier EP était le bon. En seulement 4 mois de confection de l’écriture à la conclusion, elles réussissent à faire évoluer leur son sans jamais aller trop loin de leur giron si spécifique. Du tube « So Good » aux interludes flirtant avec le hip hop, on se glissera dans les premiers rangs de leur show au Pitchfork Paris pour assister une cinquième fois aux chants des sirènes. En y succombant sans aucun regret.