Preoccupations (ex- Viet Cong) ✖︎ Preoccupations

Ce fameux marronnier du deuxième disque ne s’applique pas à Viet Cong. Devenu Preoccupations après de longs mois de tergiversations, ils sortent « quasiment » leur troisième disque éponyme d’une aventure commencée avec Women. Groupe dissolu après la mort de leur guitariste. Bref en 2015, Viet Cong c’était vachement bien alors est-ce que leur nouveau nom les a changé ?

Quelques éléments frappaient à leur découverte : un son bigrement cold wave, une voix rugueuse, une batterie martiale, sèche et enfin des guitares sorties du spleen des Cure époque Pornography. SPOILER : tout est encore là. Cette V2 est une affirmation leur permettant d’aller plus loin dans leur giron sans jamais trop s’en éloigner. Plutôt économe sur le volume, ils signent 15 morceaux en deux disques donc de base, on évite le syndrome de la répétition.

Same same but different

Les sentiments liés à leur musique sont assez tranchés : fureur, mélancolie, frustration. Avec par exemple « Stimulations », « Fever » ou « Forbidden », chacun d’eux se retrouve illustré de manière plutôt équilibrée pour un ensemble homogène, assez court pour sombrer dans la lourdeur. Au milieu trône « Memory », 11 minutes protéïformes avec un des deux chanteurs de Wolf Parade en guest. Exemple même du morceau à tiroirs, il sonne comme un résumé de leur pedigree et montre bien les intentions multiples du groupe qui s’autorise à le balancer en tant que deuxième single. Malgré ses 5 dernières minutes sous forme de larsen.

La mélodie s’invite beaucoup plus avec « Anxiety » et « Monotony » où la violence ne dicte pas le rythme des compositions. Du soin a été aussi apporté aux enchaînements comme le signale l’arrivée de « Zodiac ». A l’heure des comptes, ce nouvel album passe vite, à la limite du trop court. Si l’ambiance n’est pas à la farandole, Preoccupations semble passer à l’étape supérieure. Comme si la rage avait laissé la place à la réflexion, puis à la résignation ou l’acceptation, ce qui donne un disque moins violent mais tout aussi bon à l’arrivée. En regardant dans le rétro, on le classe facilement dans les disques de l’année écoulée pas très loin de DIIV, des Savages ou du King Gizzard. Belle année pour le rock sous toutes ses formes.