Carpenter Brut ★ La Cigale

Evènement le 27 Mai dernier, puisque La Cigale affichait la sensation synth-wave française du moment, Carpenter Brut. Intrigué par l’aspect live du projet, et sans la moindre idée de quoi m’attendre en terme de rendu sonore, la curiosité était forte au moment de franchir les portes de la salle parisienne en ce début de soirée ensoleillé. Si son album Trilogy, regroupant ses trois EP m’avait scotché à sa sortie, des questions pouvaient toutde même se poser à l’annonce de concerts de Carpenter Brut. Album en plus fort? Morceaux revisités pour l’occasion? Arrangements visuels? Pour avoir la réponse, déjà passer le cap de la première partie.

Les lumières s’éteignent pour la première fois de la soirée alors que le groupe Thot fait son entrée en scène. Pendant un peu plus de 30 minutes, le groupe basé en Belgique sert un set aux accents Noise Indus, qui bien que peu original, fait le café tranquillement, alternant le planant et le plus rentre dedans.

Bonne première surprise, la Cigale est déjà bien remplie et plutôt réceptive à l’ambiance proposée par le groupe. Ca bouge tranquillement dans la fosse, qui se densifie petit à petit. Pour sûr, les quelques compos proposées ce soir, le son ample et l’énergie des membres donne envie d’en entendre plus. On y jettera probablement une oreille et on en reparlera peut-être bientôt… enfin peut-être, qui sait.

Petite trève à l’issue de ce set emballant, le temps d’aller faire un tour au stand merch, de recharger les batteries, et de se frayer une place en fosse, pour constater que le rideau rouge est clos. Mais quelle est donc cette diablerie? Les suppositions vont bon train, Installations de jeux de lumière? Préparation d’un écran pour le visuel sont les deux suppositions qui circulent autour et qui se vérifient à l’entrée en scène à 21h pétante de Carpenter Brut. Premier constat : la tête pensante du projet est calée à droite de la scène, derrière claviers et machines, et est accompagnée par un batteur et un guitariste. Juste le temps de passer « Hot Night » de Laura Branigan, et quelques extraits de Ghostbuster, et les voilà.

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D’emblée le son prend une ampleur inouïe. Ampleur étant le bon mot pour définir la puissance qui s’abat sur nous. La batterie, en partie électronique, décuple la puissance des morceaux, et il est impossible de rester coi devant le début du set. L’écran projette des images illustrant les morceaux joués, avec cette esthétique 80 qu’on connait désormais au groupe. L’ambiance s’installe tranquillement, au son d' »Escape from Midwich Valley ». Intéressant de voir le rapprochement entre électro et métal aussi bien réalisé.

Devant une cigale complète, « Roller Mobster », amputé de son intro planante, et donc démarrant tambour battant tabasse tout sur son passage et la sueur coule déjà pendant que la foule, comme en transe, saute, danse et slamme comme jamais. J’ai beau avoir fait pas mal de concerts jusqu’à présent, je dois admettre que j’ai rarement vu une audience se prêter autant au jeu, en dansant et sautant durant un peu plus d’une heure quinze qu’aura duré le concert. Une femme aux seins nus, un jeune homme au masque de coq bien connu (et reconnu dans la salle) des joueurs de Hotline Miami, et au bout de trois morceaux, l’ambiance est au max.

Si l’ambiance est à son maximum, la moiteur se fait de plus en plus présente durant un set qui déroule les titres de l’album, mais qui réservera cependant quelques surprises durant ce live, la présence de deux inédits, « The Good Old Call » et « Chew Bubblegum and Kick Ass ».

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Plus loin, c’est « Turbo Killer » qui entretient la flamme avant un final complètement pété où se succèdent « Le Perv », « Hang’em All » et une reprise de « Maniac » en guise de clôture d’un set dense, dansant et magnifié par la présence du guitariste et du batteur présents sur scène. Les fans présents, rassemblant geeks et amateurs de métal sont en sueur, n’ont plus de voix, et la salle se vide lentement, retournant à la tiédeur de cette fin de soirée de Mai.

Pas déçu donc de cette version live offerte par le groupe Carpenter Brut, qu’on espère revoir prochainement en salle, avec la même ambiance et la même folie.