Ghost ★ Splendid de Lille

En y repensant, je me dis qu’il m’aura fallu quasiment 2 ans pour revoir Ghost. Un Papa Emeritus plus tard, Papa III précisément, voici enfin les disciples de la formation réunis au Splendid de Lille, une date qui afficha vite complet et pour laquelle les désistements ont été peu nombreux, c’est dire l’intérêt suscitée par cette venue.

Miserere mei, Deus

Boulot oblige, j’ai raté quasiment l’intégralité de la première partie qu’assurait Dead Soul, je vais donc difficilement me prononcer sur leur prestation. Il est, d’ailleurs, déjà temps de se placer dans la fosse pour photographier le groupe et on peut dire que celui-ci sait y mettre les formes. Bougies d’encens près de la scène et chant grégoriens en fond sonore (« Miserere mei, Deus » pour les petits chanteurs à la croix de bois qui nous lisent).

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Puis, les choses se précisent, le groupe entrant sur la musique de Jocelyn Pook, « Masked Ball », célèbre titre exploitée dans le Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Les goules sans nom prennent alors place sur scène, ornée d’un superbe artwork reprenant l’univers expressionniste de Meloria. C’est sur « Spirit« , que Papa débarque et même s’il ne s’agit que de la seconde date de la tournée 2016, on sent que les mecs ont pas mal tourné les mois précédents puisque tout semble ultra rodé.

Très vite, on comprend que la cérémonie de ce soir va être à la hauteur des attentes, les goules sont entrées de plein pied dans le show, ça tourne beaucoup, ça claque furieusement du pied sur scène pour marquer les tempos, Papa met en avant ses musiciens, d’ailleurs, j’avoue avoir rarement vu un groupe où chaque membre semble se soucier de l’autre et de sa reconnaissance. Et le temps des premiers titres comprenant, Emeritus arbore sa toge, ce n’est qu’à l’issue d’une dizaine de titres qu’il lâchera son habit papal pour quelque chose de moins chaud (très certainement) et un costume moins grandiloquent. N’en reste pas moins une scénographie ultra léchée avec un Papa et des goules proches du public. Les interactions sont nombreuses, comme quand le vil serviteur du Démon décide de faire passer ses « Sisters Of Sin » dans les premiers rangs. Certainement deux jeunes pécheresses alpaguées dans la compacte foule des impies aux aurores de la messe.

« You like heavy shits, right ? »

La procession se fait dans une bonne humeur évidente, l’accueil étant plus que chaleureux, la formation suédoise semble en tout cas apprécier. Marrant de voir qu’il aura fallu un autre groupe suédois pour exploiter les costumes sur scène et une imagerie rétro en noir et blanc (coucou The Hives). En tout cas, c’est bien « Meloria » qui se taille la part du lion avec 7 titres sur la bonne heure et demie de live que nous aura octroyé la formation. Et c’est donc après avoir balancé quelques titres bien enlevés et une toge en moins, que Papa prévient, on va lever le pied, même si on aime les « heavy shits », Ghost n’est pas que chansons rock mais aussi titres plus soft (voire pop) comme « He Is » ou carrément leur reprise « If You Have Ghosts » tout en acoustique, à la lueur des chandeliers, installés tout spécialement sur scène à cette occasion.

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Et si le groupe nous lâchera un rappel après déjà 90 bonnes minutes de concert, c’est bien évidemment sur « Monstrance Clock » que la messe atteindra son apothéose, prônant dans le même temps la jouissance commune et notamment l’orgasme féminin. OUPS ! Désolé pour les plus jeunes au premier rang. Haha, sacré Papa. Allez, seul bémol me concernant, peut-être liée à ma situation excentrée dans la salle, une balance un peu trop massive où la voix et la basse semblaient parfois se téléscoper violemment, m’empêchant parfois de reconnaitre un titre sur les premières secondes. Rien de bien méchant mais un peu frustrant parfois.

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La messe est dite.

Bon, vous l’aurez compris, pour moi cette première date de l’année 2016 était clairement un must-see et une réussite en tout point. Le groupe est ultra rodé, chacun semble prendre plaisir et même les goules, dissimulées participent pleinement à l’atmosphère de la messe, de par leur présence, leur très bon jeu musical, personne n’a été oubliée, les uns et les autres étant souvent soulignés par la gestuelle de Papa et ses fréquentes demandes d’applaudissement sur les morceaux de bravoure musicaux. Soulignons d’ailleurs que c’est aussi l’un des rares groupes que je vois sillonner la France du Nord au quasi Sud, plaisant quand on sait que le groupe enchaine les dates partout dans le monde quand certains combattants d’ovnis ne se donnent même pas la peine de reprogrammer UNE date. Preuve que si on a les fantômes, on a tout.