Omar Rodriguez-Lopez ✖︎ 3 chroniques en 1

Un artiste, 38 albums solos

Omar Rodriguez-Lopez. A l’heure où la sur-productivité rythme avec Ty Segall, le guitariste poulpesque connu pour ses travaux au sein d’At the Drive-In et Mars Volta n’a pas attendu 2016 pour sortir deux disques par an. Aussi prolifique à la guitare en solo, à la production ou en groupe, il a annoncé avant l’été sortir 12 albums d’ici la fin de l’année. Un toutes les deux semaines, issus d’enregistrements effectués entre 2008 et 2013. Rien de surprenant pour quelqu’un qui en avait déjà sorti 26, sans compter les EP’s. Et oui, 26 ce n’est pas une blague mais bien le vrai nombre. Merci à Ipecac Records, le label de Mike Patton, pour avoir eu l’audace d’exhumer les pistes sous une forme aussi gargantuesque. Respect également à Chris Common étant l’ingénieur du son responsable du mix de l’ensemble pour un résultat bien au-dessus d’une face B captée dans le garage des parents.

Les productions solos d’ORL sont souvent accompagnés. Par Cedric Bixler Cavala au chant parfois, par John Frusciante pendant un temps pour quelques albums, DeAntoni Parks aux fûts et par Teri Gender Bender des Butcherettes jusqu’à l’arrivée du groupe Bosnian Rainbows. Lorsque l’un de ces zozos n’est pas en charge de quoique ce soit, c’est le maître des lieux qui s’occupe de tout. Même du micro ! Bref, ça peut être très vite le bordel et il faudrait presque un GPS et une carte pour se retrouver dans cette galaxie de projets au sein d’un seul homme.

Un coeur sous les cordes

Si les albums d’Omar avaient pour particularité d’être très inaccessible lors de sa période Mars Volta, on peut dire que le virage Bosnian Rainbows se fait sentir. Des morceaux courts, assez pop, synthétiques, eighties par moments sont à dénombrer en majorité, comme « Mariposa » sur Blind Worms… ou « To Kill A Chi Chi » sur Sworn Virgins. Au point d’y retrouver une cover d’Ellie Goulding, plus connu pour ses featurings sur les immondices de Calvin Harris que pour sa passion pour le rock indé !

Chaque disque a son influence mais Corazones diffère pour un parti pris 100% acoustique : un angle qu’Omar n’avait jamais pris jusqu’alors. Même si Octahedron des TMV était considéré comme acoustique par ses créateurs, l’album gardait son lot de riffs. En parlant de grattes, les plus énervés sont peu nombreuses mais tout de même au menu : « Hieroglyphs from Hell », « Only Nothing Is », « Acacia » ou « Swollen Neck ». Quand on laisse la place à Parks pour s’exprimer, on retrouve son jeu tout en syncopes et mitraillettes. Le plus saturé et trituré étant Sworn Virgins. Enregistré à deux avec DeAntoni Parks à la batterie, ORL s’occupant de la basse et de la guitare, le tout en une prise pour chaque instrument. Si tu veux voir ce que ça donne, voilà un clip mixant 2 morceaux et résumant bien l’affaire. S’il fallait caricaturer, Blind Worms, Pious Swine est lui voué à la synth pop très proche Bosnian Rainbows, hormis le chant à 2 voies ici.

Attention, ce n’est pas fini : on continue de suivre les 9 albums restants et surtout le prochain enregistré avec le line-up initial des Mars Volta. Bientôt, nous partagerons deux playfists : une pour les groupes d’Omar, l’autre pour ses projets « solos ».