Peter Doherty ★ Le Bikini – Tlse

Faites vos jeux !

Peter Doherty en concert, ou comment tirer à pile, face, tranche : un bon ou mauvais concert ou pas de concert du tout… Au final l’ensemble est plutôt mitigé mais tout n’est pas lié à l’artiste.

Si le bonhomme sort de deux concerts d’affilés au Bataclan pour sa réouverture (premier artiste programmé sur les dates, avant que Sting s’ajoute de manière impromptue), la première date semble avoir été plus ou moins à la hauteur avec quelques soubresauts. L’anglais n’a, semble t-il, pas changé sa recette pour cette soirée toulousaine.

Pas de blabla sur la première partie, puisque l’horaire particulièrement avancé a rendu cela impossible (ouverture à 19h…). Arrivée à 20 heure, attente jusqu’à 20h45 pour que le show se lance enfin.

Les jeux sont faits, rien ne va plus !

Le concert peut démarrer quand le chanteur rentre sur scène, rejoint par le groupe accompagnant sa tournée (The Puta Madres, selon les dires du Brit’). On entre dans le vif du sujet et son nouvel album par la belle « I don’t love anyone (you’re not just anyone)« , enchaînée avec un titre de son premier album « The Last of the English Roses« . Le groupe est bon mais la performance est teintée par des problèmes techniques (connexions; balance). Peter Doherty ère sur la scène de manière nonchalante mais tient le cap. Il enchaîne avec « Kolly Kibber » (non connue jusque là) puis « The Steam« . Ce début de concert est pas trop mal tenu par le chanteur mais le public est mou au possible… A croire que la plupart étaient des quinquagénaires ayant gagné leur place sur RTL2… Personne ne reprend les refrains, la fosse est statique. Je pense qu’il est difficile pour un groupe de se donner lors d’un concert quand le public ne semble pas répondre. On trouve juste un petit groupe de fans (et de jeunes femmes poussant des cris de pucelles). Chapeau bas aussi, au mec dans la foule, qui se trouve un des premiers êtres humains à beugler en braille pendant un morceau, entrainant Peter Doherty à ponctuer son flux de paroles par des « shut up » et à lui lancé 2-3 objets sans importance.

Mais viennent quelques titres des groupes de Peter Doherty avec « You’re my Waterloo » & « Killamangiaro » entrecoupés du premier single du nouvel album « The Whole World is my Playground » et de « Hell to Pay at the Gates of Heaven« . Je ferai ce petit reproche au concert et au choix de la setlist, de l’utilisation de titres non connus du grand public à l’heure du concert ce qui rend difficile de l’apprécier pleinement.

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Mais la deuxième partie du concert, assez court (1h-15 grand max) au final, reprend surtout des titres des groupes de Peter Doherty, The Libertines et Babyshambles avec « Fuck Forever« , « I Wish & Dont’ Look Back into the Sun » associés à une reprise des Velvet Underground « Ride into the Sun« . Sur scène ça se gâte un peu par contre. Le britannique poursuit ses descentes de bière voire d’autres substances illicites après avoir quitté la scène rapidement après un titre pour aller dans les loges. Il sera ramené par le bassiste de son groupe pour reprendre le concert, pour une courte durée… avant de vomir sur scène, finir le morceau pour ensuite repartir et laisser ses comparses un peu perturbés sur scène à jouer sans lui les derniers morceaux (et de manière impeccable).

Et donc ?!

Au final le concert a eu lieu et a tenu certaines promesses. Peter Doherty reste un artiste, au premier comme au second degré. Le chanteur nous donne ses morceaux, sa personnalité (comme lorsqu’il attrape sa guitare, s’assoit proche proche de la batterie pour démarrer de manière instrumentale un titre) sans fioritures mais on retrouve aussi ses vices et ses addictions (comme lorsqu’on comprend qu’il en a marre et qu’il veut stopper le set) ; ce qui peut refroidir le public. Mais au final c’est ce qui le donne du charme et ce qui (je pense) l’empêchera de vendre ses places hors de prix : parfois il ne se pointera pas à la dernière minute, parfois le concert sera complètement foiré (de part son état alcoolisé, sa désinvolture) mais il restera toujours des moments vrais.