Rock en Seine 2016 ★ Jour 1

Pour une quatrième année consécutive, votre fidèle serviteur part à la découverte de la prog de Rock en Seine. Une canicule au programme et une première interview avec Slaves pour démarrer les festivités, cette édition a déjà de quoi me mettre à l’épreuve.

Fortes chaleurs riment avec SUEUR.

 

Averti la veille à minuit, nous allons pouvoir interviewés les Slaves. Vus en première partie de la Gaïté Lyrique des Blood Red Shoes en 2014, on les aime bien et ça tombe bien car c’était le premier concert qu’on voulait voir une heure plus tard. Les voilà donc à la conquête de la scène Pression Live. Deux anglais pour un rock brutal, sec, sans bavures. Le format festival sied parfaitement à leurs morceaux courts, qu’ils s’amusent ici à doubler en durée. Sous leurs airs de bad boys ou de sosie musculeux d’un jeune Robbie Williams, ils invitent la foule à se faire un câlin en serrant son voisin. Une initiative qui ira jusqu’à convaincre 2 mecs de la sécu sous les encouragements du public. Bien joué les gars ! Bonne ambiance, gros son, vous avez sans le savoir signé le meilleur set de la journée. A cette heure, j’ai déjà oublié que j’ai aperçu Caravan Palace dont je vous laisse ici ce que j’en ai pensé, en vidéo s’il vous plaît.

Brian Jonestown Massacre n’a pas de souci à se faire. Un joueur dédié à la timbale, c’est la preuve d’un groupe bien portant. Deux, c’est la preuve qu’il y a un problème. L’attitude imbuvable d’Anton Newcombe, à se plaindre de larsens inexistants nous a rappelé les meilleurs moments du film DIG. Ave un son très mou et zéro implication avec le public, le set nous est passé à côté. Pour la peine, on vous reparle de Slaves avec « Beauty Quest ».

Devant la chaleur, nous avons littéralement fondu devant un concert de reggae. Des reprises du papa, un mec payé pour agiter tout du long le drapeau de la Jamaïque et des odeurs de weed : LA BASE. C’est con que l’on n’ait pas fait un bingo du reggae car on a eu droit à tous les poncifs : du Bob Marley, la beuh, les « ou-yaaaaa/ ouya, ya,yaaaaa », la Jamaïque, Jah, Rastafari, Zion et tout le bordel. Mais n’empêche que face à ce gros relou d’Anton Newcombe, Damian Marley nous a diverti.

Ils ont quoi avec les joueurs de timbales ?

Dans un Rock en Seine où les guitares se font parfois oublier, Clutch envoie du rock à papa bien exécuté et sonorisé devant un public massivement parti voir Two Door Cinema Club. Est-ce qu’on y voit les prémisses d’un moment immanquable ? Tout dépend si vous avez la maladie d’Alzheimer. Pourquoi ? Car chaque morceau ressemble au précédent. Ce qui n’empêche pas d’apprécier un batteur absolument partout, de s’amuser à imiter la voix du chanteur et d’écouter cette bonne vieille musique de bikers. Hélas, on a oublié notre bécane.

De 4 à 3, les Birdy Nam Nam sont vite arrivés en terrain conquis et à part sur un titre, ils n’ont pas laissé de place au doute. Un set rentre dedans approprié qui nous est tombé sur le coin de la gueule avec le taux d’alcoolémie nécessaire pour l’apprécier. Une agression électro proche d’un Prodigy par moments pour le troisième festival où on les voit en 7 ans. Peut-être qu’on sera bientôt potes car les BNN ont relayés tous nos tweets les concernant. #buzz

Une tête d’affiche pour un groupe à deux albums avec The Last Shadow Puppets. Pas de panique avec Alex Turner aux commandes déjà venu 2 ans auparavant avec les Arctic Monkeys. Malgré tout, la sensation que le costume était trop grand. Une suffisance, un melon quasi palpable, un habillage ne cachant pas le manque d’envie et un show dupliqué à l’infini : TLSP, c’est une escroquerie. Se faire sauver son set par une reprise de Jacques Dutronc, ce n’est pas un exploit. C’est un naufrage. Et que dire de cette cover de « Moonage Daydream » avec Turner à 4 pattes et à l’ouest au chant ? Si Kane et son acolyte se voient comme les McCartney / Lennon de notre époque, il manque encore une fois l’essentiel : des chansons. Si les compos ne se prêtent pas forcément à une scène aussi grande, TLSP a surtout complètement oublié qu’une tête d’affiche se doit d’être fédératrice. En 4 ans, je n’ai jamais vu la fosse aussi vide. Les violons, encore un putain de joueur de timbales, tout ça n’aura jamais estompé l’envie de mettre une claque dans la gueule à ces deux prétentieux. Le concert complet est toujours visible ci-dessous.

Constat du jour ? Pas besoin d’être 12 ou de faire des courbettes pour réussir un concert. Il suffit parfois de deux personnes, de beaucoup d’envie et un peu de communication pour partager un bon moment. Slaves et Birdy Nam Nam l’ont très vite compris. Comme jamais auparavant, la tête d’affiche est passé à côté à force de se regarder. Un échec qui ne se reproduira normalement pas, puisqu’il paraît difficile d’égaler les égos démesurés des deux anglais.