Découvert via du contenu sponsorisé sur Instagram, semblant boosté par Marshall et Gucci, The Dare avait tout du projet imblairable. Costard, lunettes noires et cravate sont pourtant le kit complet pour aller danser cet été avec un premier album 100% dédié à enflammer la piste.
The Rapture, LCD Soundsystem et le premier album de Calvin Harris sont indubitablement les références assumées de ce projet. Chant criard et exacerbé, cloches prêtes à sonner, des beats efficaces et putassiers avec en bonus des paroles débiles et régressives ressuscitent donc cette scène du milieu des années 2000. Derrière cette production au mauvais goût assumé, une seule tête de proue : Harrison Patrick Smith. Connu du grand public pour avoir produit un titre de Charli XCX, aussi avoir assuré quelques premières parties pour elle et Yves Tumor, mais aussi derrière un autre projet totalement méconnu nommé Turtlenecked datant de 2014 qu’il a fini par laisser tomber après le COVID. Né avec l’envie d’envoyer des chansons stupides à ses potes et avec pour simple but de rejeter le sérieux qui caractérisait le style musical du moment.
A l’arrivée, le résultat est donc à la hauteur des promesses : à savoir gras, sans complexe et libidineux. Un délire décomplexé qui ne prend pas le temps de réfléchir à deux fois ou de regarder derrière. Son efficacité redoutable risque de lui jouer des tours passé la quinzaine d’écoutes mais à 27 minutes l’album, The Dare a le mérite de comprendre que les blagues les plus courtes sont les meilleures. Dans sa version live vue à We Love Green 2025, le minimalisme est de mise avec un seul et unique frontman qui se démène sous le cagnard et arrive à captiver les fosses sous fond de bande et de boucles.
Jamais trop inspiré, ni très éloigné de ces ainés, The Dare profite d’un genre complètement oublié pour gratter quelques écoutes et enflammer quelques dates de festivals avec son set-up minimaliste mais efficace. Ce n’est pas un exercice, ni un hold-up, juste un bel exemple d’audace effectué avec panache. Steal with pride, comme ils disent de l’autre côté de l’Atlantique.
