Knives. Déjà, le nom te donne une idée de ce qui t’attend.
Tu pensais te mettre un petit son pour bosser ? Mauvaise pioche.
Tu voulais du chill lo-fi beats pour focus en paix ? Dégage, c’est l’heure du feu !
Glitter c’est 25 minutes de baston sonore, un concentré de rage distillé à la sulfateuse, une leçon de violence organisée. Le genre d’album qui n’a pas été composé dans un studio cosy avec lumière tamisée et thé matcha, mais plutôt dans une cave moite de Bristol, à 3h du mat, entre deux câbles qui grésillent et trois litres de condensation.
Le groupe débarque comme un gang : Jay au micro/aboyeur, Izzi au saxophone (ouais, un saxo, dans ce carnage), la basse et la guitare de Ben et Dan pour balancer des riffs de mammouth en rut, une section rythmique tenue par Erin qui tape comme si on avait dit que c’était leur dernière répète avant l’Apocalypse.
Et c’est là que Knives fait très mal : tout est brut, tout est sec, tout est direct !
Pas le temps pour des intros de 30 secondes ou des refrains qu’on fredonne sous la douche. Ici, chaque morceau te saute à la gorge, te roule dessus, et repart en courant. Si t’es encore debout au bout de “Public Juice”, t’as gagné une nouvelle estime de toi.
Mais attention, pas de violence gratuite ici. Y’a un sens, une mission. Knives le dit et le hurle : leur musique est un manifeste pour l’inclusivité, la diversité, la réappropriation de l’espace musical par celles et ceux qu’on laisse trop souvent à la porte. Et plutôt que de pondre un communiqué chiant comme une AG de copropriété, ils te l’envoient dans la face à coups de riffs, de chœurs rageurs, de sax déchaîné et de textes à cran.
Mention spéciale au morceau “Eat Thy Neighbour” qui donne envie de lancer une révolution depuis ta cuisine pu encore « Public Juice » qui donne envie de casser des briques du plat de la main. C’est simple, le groupe assène ses titres comme des coups de boules et rompt avec un titre de fin,“I See Them Fall”, final plombant comme un lendemain de manifs, qui te rappelle que les vrais monstres sont en costard.
Bref, Glitter est court, intense, bruyant, politique, organique, et foutrement jouissif.
Un disque qui ne cherche pas à te séduire, mais à t’entraîner dans la fosse, même si t’étais juste venu pour jeter une oreille.
Et c’est ça, Knives : la bande-son d’un monde qui brûle, jouée par un groupe qui n’a pas peur de foutre encore un peu plus d’essence sur le feu, mais en dansant, bordel. Et je ne peux que vous encouragez à les voir en live. 2 fois en 2 ans et toujours un bordel incroyable !