MASSIVE ATTACK ★ PALAIS 12, BRUXELLES

Bon bah voilà, fallait bien que ça arrive… J’ai acheté une place de concert ! Non mais depuis quand, nous les journalistes, on doit payer notre place ? Bon, en fait, ça arrive fréquemment mais franchement, je vous plains, gens de la plèbe ! Pas de parking VIP ! Pas d’alcool gratuit ! PAS DE COKE ?! Et tous ces gens en train de manger des frites bien grasses. Non, mais c’est un coup à sentir la McCain avant même d’entrer dans l’immense salle Palais 12 de Bruxelles. Ha oui, je suis à Bruxelles. Pour voir Massive Attack honorer les 21 ans de Mezzanine ? Pourquoi 21 et pas 20 ? J’en sais rien !

Bruxelles ma belle !

Garés au pied de l’Atomium, on ne peut qu’apprécier le fait de trouver des places, tranquilles, même peu de temps avant le concert. Comme toute grande ville, on a eu droit aux bouchons du périph’ (appelé le « ring » par nos voisins), juste derrière un camion de l’entreprise Karma Construct. Nan, ne cherchez pas, ça s’invente pas un truc pareil ! La salle, c’est une sorte de Bercy, 15 000 places en configuration concert (20 000 pour la salle parisienne), le groupe est annoncé à 20h30 mais déboulera à 21h sans que personne n’y trouve vraiment à redire, pas plus que l’absence d’une première partie (j’en peux plus des merdes insipides qu’on s’efforce de nous imposer aveuglément sur de grosses dates, petite pensée à tous les mecs qui ont survécu à l’enfer de Nine Inch Nails durant l’Olympia 2018, allez hop ! Je balance, rien à foutre, j’ai payé ma place, là aussi).

On a bien fait de prendre ses lunettes parce qu’on va pas mal regarder la télé ce soir (coucou les épileptiques) ! Vu la taille des écrans derrière et sur les côtés de la scène, je peux te dire que le mec qui a pris la place en bout de salle, il verra peut-être pas bien Massive Attack mais il aura regardé la télé bien comme il faut.

Même si on espère que ce même type n’est pas en pleine dépression ! Nan parce que le Robert Del Naja, on sait toujours pas si c’est Banksy mais lui et ses potes intermittents du spectacle, pour te foutre le seum, y’a pas de problème ! Et vas-y que je te balance des vidéos de punks qui se foutent sur la gueule, des images des tribunaux dans les colonies d’antan pendant l’interlude musical « Exchange » et autres messages anxiogènes à base de « outside the pleasure dome, the endless war continues » sur fonds d’images d’usines, de sacs mortuaires alignés ou de personnes dansant « all around us, images of dead people, time to let go… » 😧

C’est pas la première partie, c’est le groupe ça, Madame !

On aura quand même droit à un petit moment reggae avec « See a Man’s Face », reprise et chantée sur scène par Horace Andy himself, mais, siiii un vieux raggaman qui chante pour le groupe sur les tubes « Angel » dont l’intro a été foirée (seul moment de communication du groupe avec la salle) ou encore « Man Next Door ». Oui hein, si t’as pas encore compris 20 ans après, plusieurs chanteurs se succèdent dont Del Naja, Marshall Grant mais aussi Elizabeth Fraser, faut bien exploser l’instagramomètre du téléphone avec l’inévitable « Teardrop ». Big up à la voisine qui lâchera un « mais c’est une femme en fait qui chante ? » Perspicace ! Dire qu’on cherche encore Xavier Dupont de Ligonnès alors qu’on est entourés, tous les jours, de génies !

D’ailleurs, ce public, parlons-en, sans ramener ça à la nationalité (les blagues les plus courtes étant les meilleures), plus le temps passe et plus sur mes concerts, je remarque un public statique. Voire casse-couilles, quand ça raconte sa vie (parce qu’il y a des bars pour ça ET PAS AU MILIEU D’UNE PUTAIN DE FOSSE DE CONCERT). C’est simple, j’en suis venu à me demander si ça ne bougerait pas plus en mettant les statues de cire du musée Grévin ! Dans la fosse, plus le temps passait plus les gens m’ont semblé statiques et alors dans les gradins, sûrement des mannequins piqués dans des vitrines, je ne vois que ça.

Alors oui, c’est Massive Attack mais je peux vous garantir que quelques titres retiennent difficilement les membres de tout être humain normalement constitué ! « Inertia Creeps » et sa guitare saignante, la trippante « Risingson » et je parle même pas du titre « Group Four » d’une putain de puissance avec un final de patron, non, rien, nada, encéphalogramme plat. La faute aux écrans géants ? Difficile à dire mais encore une fois, ce n’est pas là une exception bruxelloise, je l’observe de plus en plus sur des dates de la métropole lilloise.

Pour conclure
Ce fut concert bien costaud, avec une prod’ de cochon, un son puissant et limpide malgré l’immensité de la salle (premier concert sans bouchons d’oreilles ni acouphènes à la sortie), 8 mecs sur scène dont deux batteurs et la puissance des compos qui m’ont rappelé pourquoi « Mezzanine » avait tant plu à l’époque. Le groupe va même dérouler durant son 1h30 de concert 5 reprises dont un « 10:15 Saturday Night » de The Cure et même un morceau bien punk d’Ultravox « Rockwrock ». Bien vu ! 
Tout aura été nickel de mon point de vue, même si l’immense majorité aura trouvé à redire, une broutille à vrai dire,  parce que « Z’ont pas fait de rappel ». Pourtant balancer « Teardrop » et l’énormissime outro de « Group Four » m’ont semblé assez limpide sur leurs intentions en termes de final musical. Un concert dont je n’attendais rien mais qui me donne déjà envie de revoir Massive Attack sur scène !
 
SETLIST
I Found a Reason (The Velvet Underground cover)
Risingson
10:15 Saturday Night (The Cure cover)
Man Next Door (with Horace Andy)
Black Milk (with Elizabeth Fraser)
Mezzanine
Exchange
See a Man’s Face (Horace Andy cover) (with Horace Andy)
Dissolved Girl
Where Have All the Flowers Gone? (Pete Seeger cover) (with Elizabeth Fraser)
Inertia Creeps
Rockwrok (Ultravox cover)
Angel (with Horace Andy)
Teardrop (with Elizabeth Fraser)
Group Four (with Elizabeth Fraser)