Deftones ✖︎ private music

Lopocomar
3 min. de lecture
8.5 Trente ans et pas une ride
BLUFFANT.

10 albums, 5 ans d’absence et un retour de hype stratosphérique grâce à TikTok et une affiliation à un shoegaze ultra populaire, les Deftones sont donc sur une lancée inattendue à l’arrivée de private music.

Chauffés à blanc par des singles d’une efficacité redoutable, les fans ont vu débarquer cette nouvelle sortie avec impatience et assurance. milk of the madonna a d’ailleurs placé la barre trop haut avec une claque équivalent au meilleur morceau du groupe depuis un bail. De cette démonstration de force, quelques enseignements se dégagent. Premièrement, Chino Moreno y est incandescent, régnant et d’une envie palpable. Difficile de croire qu’il s’agit d’un frontman avec 30 ans de boutique à l’écoute de ce combo de férocité et de justesse. La production de Nick Raskulinecz brille par sa clarté : précise, chirurgicale, parfois même un peu trop polie lorsqu’il s’agit de mettre en valeur les respirations plus calmes.

Aucun trou d’air, ni de faute de goût à déplorer pour autant même si cette nouvelle sortie n’est pas forcément synonyme de renouveau. Mais à quoi ? Les Deftones continuent d’imposer leur loi sans effort apparent, portés par une discographie qui force le respect et une absence quasi-totale de détracteurs. L’unique bémol de ce disque, c’est sa capacité à nous faire revenir. Moins prenant que Ohms ou Koi No Yokan au premier abord, il s’installe dans la longueur et avec davantage de retenue. En demeure une impression de maîtrise et une direction commune. Une constance plaçant private music très haut dans leur discographie tout en ne collectionnant pas forcément les hits criant au repeat.

Au-delà des comparaisons, une évidence s’impose : les Deftones jouent désormais dans leur propre ligue. Leurs pairs des années 2000 ont été soit réhabilités, soit oubliés, mais aucun ne reste aussi pertinent qu’eux en studio.Un enchaînement comme cut hands / metal dream et son flow à la fois menaçant et planant est l’un des changements d’ambiance et pas de côté bienvenus d’un album prenant le temps de mûrir et d’offrir de la nouveauté légitimant ses 3 ans de gestation.

BLUFFANT.
Trente ans et pas une ride 8.5
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