Quand le karma frappe à la porte du tour bus
Alors là, surprise de l’année (non) : Disturbed fait une pause indéfinie. David Draiman, le frontman qui a transformé le « Oh-Ah-Ah-Ah » en business plan et les obus de l’IDF en support merchandising, a annoncé que le groupe allait se mettre en pause. Après leur dernier concert à l’OVO Hydro de Glasgow le 28 octobre, Draiman a tweeté cette perle de lucidité involontaire :
« Not sure when we will be headed back out. We all need a nice long break. Hope to see you when we do. »
Une pause bien méritée après avoir passé des mois à être hué, contesté, et voir leurs concerts annulés. Franchement, qui aurait pu prévoir qu’écrire « Fuck Hamas » sur des missiles destinés à raser Gaza n’était pas la meilleure stratégie de relations publiques ?
Le récap des polémiques (ou comment se tirer une balle dans le pied en mode expert)
David Draiman a décidé de jouer la carte du « controversé » avec un talent rare. Voici un petit listing de ses plus beaux moments :
1. La signature d’obus à la frontière de Gaza (juin 2024)
Non content de soutenir publiquement l’IDF, Draiman s’est rendu sur place pour signer un obus avec la mention « Fuck Hamas ». Parce que rien ne dit « rockstar responsable » comme personnaliser du matériel de guerre.
2. Les huées au festival « Back to the Beginning »
Le public a décidé de lui faire savoir son opinion. Draiman a réagi avec sa grâce habituelle… c’est-à-dire aucune.
3. L’annulation du concert de Bruxelles
Le 15 octobre, le maire Charles Spapens a carrément interdit le concert à Bruxelles pour raisons de sécurité. La ville craignait des manifestations avec plus de 500 personnes attendues. Spapens a déclaré que le groupe représentait un « risque sécuritaire » à cause du soutien « fort » de Draiman à l’armée israélienne.
4. La réponse pathétique du groupe
Disturbed a publié un communiqué sur Instagram parlant de « célébration de la musique » et du pouvoir de « rassembler les gens », en évitant soigneusement de mentionner les vraies raisons de l’annulation. Le fameux déni niveau platine.
5. Le blocage compulsif sur Twitter
D’après MetalSucks, Draiman les aurait bloqués. Parce que quand on n’a pas d’arguments, on bloque. La technique du bac à sable version adulte.
6. La réplique « Hope your Jew hatred kept you guys warm lol »
Face aux critiques après le dernier concert de Glasgow où des manifestants s’étaient rassemblés, Draiman a sorti cette punchline digne d’un sketch des Guignols. Il a doublé la mise avec :
« Yes, I signed ONE artillery shell at an IDF base on the #Gaza border. I wrote FUCK #HAMAS on it. I meant it, and I’d do it again. The insinuation that the one shell I signed had to have ‘killed children’ or ‘killed innocents/non combatants’ is absolutlty [sic] asinine. »
On notera la faute d’orthographe sur « absolutely » qui rajoute une touche de crédibilité à l’ensemble.
La déclaration bisounours du groupe
Après l’annulation du concert belge, Disturbed a publié ce magnifique communiqué qui mériterait une place au panthéon du foutage de gueule :
La musique est l’endroit où toutes nos différences s’effacent en arrière-plan. La musique a le pouvoir de guérir, d’inspirer et de rassembler les gens — elle ne concerne pas ce qui nous divise. Nous avons toujours tenu à ce que tout le monde soit le bienvenu à nos concerts, quelles que soient vos convictions. Toutes les personnes qui assistent à un concert de Disturbed sont acceptées et aimées. Nous sommes attristés que nos fans en Belgique ne puissent pas partager cette célébration de la musique.
La musique rassemble tout le monde… sauf quand votre chanteur signe des munitions. Là, bizarrement, ça divise un peu.
Et maintenant ?
Disturbed prend donc une pause « indéfinie » des tournées (mais pas de la création musicale, précise Draiman). On peut supposer que David Draiman va profiter de ce temps libre pour :
- Perfectionner sa collection de signatures sur armement lourd
- Bloquer encore plus de gens sur Twitter
- Écrire un livre intitulé « Comment détruire la carrière de son groupe en 10 leçons faciles »
- Se demander pourquoi personne ne veut célébrer la musique avec lui
Comme le dit si bien MetalSucks dans sa conclusion :
« No one wants to celebrate y’all, David. Go sit down somewhere, far away from the rest of us. »
On ne saurait mieux dire. Bisous, David. Profite bien de ta pause. On ne t’attend pas.

