John Dolmayan (SOAD) offre des places à ses fans à condition qu’ils prouvent leur pauvreté

FooFree
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Les tarifs 2025

Pour la grande majorité des fans de System of a Down, les prix des places de leur tournée 2026 ont fait l’effet d’un coup de massue. Oui, ils seront accompagnés sur cette tournée européenne par Queens of the Stone Age et par la reformation des légendaires Acid Bath. Oui, ceux qui fréquentent déjà les concerts des pop stars internationales n’ont pas été si surpris. Mais quand même.

Pour avoir le droit d’être à l’intérieur du Stade de France, il fallait au minimum débourser 73€. Mais à étudier le plan, ces places tout en haut du stade ne représentaient qu’un tout petit nombre de sièges, que peu d’élus ont réussi à obtenir.

Pour les autres, le tarif assis au fond montait tout de suite à 84€.

Pour aller s’amuser dans la fosse « normale » sans vraiment voir le groupe, c’était 95€. Pour la fosse or, il fallait presque doubler la mise avec 183€. Mais pourquoi pas, si c’est pour vivre le concert au plus près des artistes et peut être avoir une chance d’attraper la barrière ? Sauf qu’à bien y regarder, le plan montre une fosse or qui représente un bon tiers de la pelouse. Et pour attraper la barrière, il faut arriver avant les autres, et pour ça c’est le tarif suivant. Le seul pack qui comprend une place debout en pelouse or et une entrée prioritaire s’appelle VIP1 et il vous en coutera 430,50€.

 

Dynamic Pricing

En France on pouvait certes se plaindre de tarifs élevés, mais au moins ils étaient fixes. Les anglais, qui avaient déjà souffert du procédé lors de la chaotique mise en vente de la reformation d’Oasis, ont de nouveau subi les effets de la tarification dynamique. Le principe est simple : c’est l’offre et la demande en temps réel. Plus il y a de monde, plus les prix montent. Certains artistes se sont opposés à ce principe. Pas System of a Down.

A lires les commentaires concernant les concerts de Londres, on trouve un certain nombre de fans qui racontent s’être rabattus sur les autres concerts européens, puisque les prix de nos places plus celui du voyage, restaient de toute façon inférieurs à ce que représentait une place au Tottenham Hotspur Stadium.

Faut pas se plaindre. On n’est pas les plus malheureux.

 

La nouvelle norme

En 2011, Ben Barbaud racontait à VS Webzine :

« Cette année encore nous avions mis des billes sur différents artistes, plus ou moins vieux, System Of A Down, Soundgarden et Tool étaient évidemment dans nos priorités, cependant le premier a trouvé à être payé 2 fois plus dans un pays scandinave (en Suède payer 200€ son pass n’est pas choquant, mais en France, un tel prix et je suis fusillé sur place, bref pas le choix on laisse filer le groupe en Suède…) et les deux autres ont finalement décidé de se concentrer sur la production de leurs prochains albums. »

Ce qui nous rappelle à la fois, que le marché à toujours été roi, et que les prix d’il y a plus de dix ans ne peuvent être comparés avec ceux d’aujourd’hui. L’inflation a fait son œuvre, les coûts de production ont été multipliés… et on compte tout un tas d’autres facteurs dont d’autres ont déjà parlé bien mieux que nous. Et puis si tous ces concerts ont été instantanément sold out, c’est que ça ne dérange pas tant de monde finalement, non ?

On serait donc tentés de hausser les épaules et d’éviter de crier contre les nuages, si ce genre d’événement ne représentait pas tristement ce qui nous attend ces prochaines années.

Le Doom Dad expliquait récemment sur Instagram que des bruits courent concernant des concerts équivalents prévus eux aussi pour l’été prochain en France.

On peut accepter de payer une fois le prix d’un festival pour un concert. Le jour où cela deviendra la norme, qui aura encore les moyens de voir ses groupes préférés ? Quel collégien/lycéen/étudiant pourra encore aller voir ces groupes références ?

 

Then you own the working class

C’est dans ce contexte qu’intervient le dernier post du batteur de System of a Down, John Dolmayan :

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par John Dolmayan (@johndolmayan_)

« De temps en temps, je reçois des MP de fans qui n’ont simplement pas les moyens d’assister à nos concerts. Comme les shows sont sold out, ça en devient encore plus difficile, on le comprends.

J’ai une guest list personnelle pour chaque ville. Envoyez moi un MP racontant votre histoire et expliquant pourquoi c’est important pour vous de nous voir.

Si vous avez les moyens d’acheter des places, s’il vous plait ne faites pas de demande, c’est pour ceux qui sont en crise financière.

Pour ceux qui seront sélectionnés, tout ce que je demande, c’est que vous donniez à une œuvre de charité de votre choix la somme que vous pouvez payer. C’est tout. J’ai hâte de jouer pour vous tous et qu’on profite de la musique ensemble. »

Si l’intention est certainement très bonne… Bien… Vous voyez l’ironie de la chose ?

Est-ce que demander aux fans d’écrire des lettres de motivation éplorées pour obtenir la charité à l’image de cette scène de Bref 2, c’est vraiment sain ?

Est-ce que le problème vient pas plutôt du fait que ceux qui n’ont pas les moyens de mettre plus de 70€ soient privés de concert ? Que certains anglais aient vu une page web leur demander plus de 160£ la general admission ? Que les die hard fans qui méritaient auparavant leur barrière en attendant des heures devant la salle soient à présent juste ceux qui ont pu débourser 430€ ?

Allez, quoi qu’il en soit il reste toujours de l’espoir : sauve nous David Guetta !

 

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