Mystic Braves ✖︎ Days Of Yesteryear

Ah, les sixties et les seventies. Pour beaucoup nous n’y étions pas, mais ça avait l’air cool. Sergio Leone, l’homme qui marche sur la lune, Pompidou président des français… Et il est de bon ton ces derniers temps de nous sortir du neuf avec du vieux. Dans le genre psyché/surf, on peut penser entre autres récemment aux Allah-Las, Foxygen ou The Growlers pour faire court et rester dans le style qui nous intéresse aujourd’hui. Les élus du jours sont les gars de Mystic Braves, qui ont sorti début 2016 ce Days Of Yesteryear, qui n’est rien de moins que leur troisième album en quatre ans.

Quelqu’un voudrait du LSD ?

mystic bravesOn commence l’album de façon nerveuse, les préliminaires n’ont pas l’air d’être leur point fort. La rythmique est solide, le riff bien senti, et le clavier en fond nous plonge cash quelques années en arrière. « To Myself » ouvre donc le bal de fort belle manière. Contrairement à leurs potes Allah-Las, on a ici a faire à un groupe résolument psyché, plus typé rock, probablement meilleurs musiciens, très bons compositeurs, mais peut-être moins « machine à jolis tubes pop ».

Tout est fait ici pour nous replonger donc une bonne cinquantaine d’année en arrière, de l’esthétique du groupe, au son. Niveau arrangement, on sera surpris (agréablement), d’entendre quelque trompette inattendue comme sur le superbe « As you wonder (why) », et un son de clavier – souvent en retrait, accompagnant  à merveille le reste de l’instrumentation.

Descente de toxiques, bad trip évité de justesse.

Si peu de morceaux sont à jeter ici, on les sent parfois trop appliqués, manquant de cette folie qu’on retrouvait sur Desert Island. L’envie de tout enfoncer en 3mn par titres présente sur le précédent album semble ici être reléguée derrière l’envie, parfois,  de trop bien faire et l’euphorie des premiers titres retombera assez rapidement.

L’ensemble, long de 43 minutes pour dix titres, se laisse digérer plutôt correctement, et on se surprend même à y revenir. Moins souvent que Desert Island, le prédécesseur, qui, un peu plus court, avait le mérite de se vouloir plus immédiat et urgent encore que ce Days of Yesteryear, qui s’avérera peut-être un peu redondant à la longue. Il subsiste en effet cette impression d’avoir à faire à un groupe sans nul doute talentueux, mais qui restera finalement peut-être dans l’ombre des groupes cités en haut, faute du petit truc qui les mettrait définitivement en avant. Trop scolaire comme sur « Down on me »? Manque de folie comme sur le titre de clôture « Born to get to you »? Manque de vrais morceaux références? A défaut de tout ça, ils gagneront sans contestation possible le prix 2016 des têtes de vainqueurs.