Bukowski – Amazing Grace

Cher Flavien*,

Comment vas-tu ? Bien j’espère. Polisson, ça te fendrait la gueule de donner un peu de news ? Depuis le DVD ‘Nowhere‘ où, arborant une virilité sans pareille, tu mettais la fessée aux autres frontmen du collectif, on ne te voit plus. Parait-il que t’as monté un nouveau groupe un tantinet rock n’ roll. C’est pas trop tôt. Parce que pendant ce temps-là, deux de tes ex-camarades de jeu ont déjà sorti un album. Bukowski, qu’ils s’appellent. T’en as entendu parlé ? C’est du rock musclé, un poil stoner, qui pue l’alcool et le goudron. Mat, cantonné au rôle de guitariste / back-vocaliste dans feu-Wünjo, assure comme Ben Hur derrière le micro. Bordel, il semble aussi à l’aise sur les hurlements éthyliques de ‘Mysanthropia‘ que sur les douces mélopées de ‘Fishing Day‘, ballade quasi-hippie fleurant bon les lendemains de cuite. Et puis bon, il pond des riffs bétons. La doublette ‘Bro You Save Me‘ + ‘Shaggy Dog Story‘ est d’une intensité jamais entendue en France depuis l’excellentissime ‘Guitars And Dust Dancing‘ des Rescue Rangers. ‘Shaggy Dog Story‘, parlons-en. Un putain d’hymne. L’histoire d’un cauchemar, apparemment — sacrément bénéfique au niveau de l’inspiration, visiblement. Et puis cette poussée rageuse sur le refrain, quelle vigueur ! Le seul hic, c’est que quand tu sévis dans le stoner rock, ‘faut faire preuve d’une sacré habileté pour ne pas tourner en rond. N’est pas Queens of the Stone Age qui veut, hein. Après ‘Fishing Day‘, on pique un peu du nez. On ne peut pas toujours faire un sans faute du premier coup. ‘Amazing Grace‘ est quand même prometteur.

Eh ouais mon pote, va falloir que tu te surpasses pour ne pas souffrir de comparaisons avec Bukowski, inutilement vomies par ces putains de journaleux qui se prennent pour Manoeuvre. Penses-y.

En attente de ton pigeon voyageur,
-M.

* Flavien était le chanteur de Wünjo, aux abdos huilés et aux rouflaquettes travaillées.