Tame Impala – Lonerism

Avec son rock psyché, Tame Impala avait charmé bien du monde avec Innerspeaker. De leur Australie natale, les mecs de Perth avaient assuré une longue tournée européenne et c’est maintenant l’heure délicate du deuxième album. En tant que français, on nous fait un gros appel du pied puisque la pochette a été prise au Jardin du Luxembourg à Paris.

Lonerism s’ouvre avec Be Above It qui commence par une boucle épileptique peu inspirée et fatigante, il faut bien le dire. Un morceau court et peu emballant secondé par Endors Toi à la structure compliquée qui reprend les choses là où on les avait laissés il y a deux ans. Une batterie sautillante, des guitares grésillantes et un chant brumeux présent par quelques touches. Apocalypse Dreams prend son temps nous amène en terrain connu avec le sens de la balade sous acides auquel nous avait habitué le groupe. Un morceau planant et agréable qui rassure après 2 titres qui nous coupaient l’herbe sous le pied.

Le single Elephant est clairement le morceau qui montre les dents avec ses gros sabots aux allures de classic rock en intro pour mieux faire sonner les claviers ensuite.

Des morceaux relativement expéditifs, un chant assez discret, des fins abruptes : Tame Impala a décidé de surprendre. Sans qualifier Innerspeaker d’immédiat, Lonerism rentre parfois dans une espèce de transe. Plus d’instrumentales pour moins de voix, des passages aux couleurs Beatles voire surf music (Feels like…, Keep on Lying) qui déroutent. L’ensemble est décevant et le virage pop est difficilement engagé car le groupe ne s’y démarque pas forcément. On a bien du mal à déceler un quelconque potentiel qui se révélera au fil des mois. La faute à un quatuor qui se perd parfois dans ses brumes psychédéliques et qui rate son incursion vers un nouveau style avec un finish lourd (Sun’s is coming up) qu’on zappera souvent.

Les déçus pourront toujours jeter à un oeil à leur autre groupe Pond, plus direct, qui méritera peut-être de rester plus longtemps dans nos oreilles. A voir si Kevin Parker, chanteur et leader de la bande, absent de ce side project en tirera les leçons…