Muse – Absolution

Le trio anglais nous livre ici son troisième album. Une galette plutôt décisive, après l’explosion médiatique du groupe suite à l’excellentissime ‘Origin of Symmetry‘, et au live ‘Hullabaloo‘. Nombreux sont les groupes qui se plantent après un tel évènement… c’est sûr O.O.S est un superbe album, il va falloir faire mieux ! Verdict…

L’album débute par une intro épique, on est hypnotisé, entièrement absorbé par ce rythme. Lancement des hostilités avec ‘[I]Apocalypse Please[/I]’, un piano lourd jouant dans les graves, une basse distordue à souhait et une batterie surpuissante. Le prophète Matt’ (guitare, piano, chant) nous annonce la fin du monde, des paroles sur fond de religion, cette voix toujours aussi spéciale et plus efficace que jamais, une puissance inouïe se dégage de ce morceau, ne présageant que du bon pour la suite ! L’enchantement démarre et il ne sera fini que dans 52 minutes et 12 secondes pour être exact. Le tube ‘Time Is Running Out‘, avec sa ligne de basse maintenant bien connue, est le hit radio de cet album, des claquements de doigts viennent compléter la batterie sur le couplet. Le piano resort sur ‘Sing for Absolution‘, la voix suit le duo piano/guitare, pendant qu’une section rythmique basse/batterie pose la touche finale. Le couplet est très doux et la voix de Matt’ également, hypnotisante sur un refrain accompagné par des arpèges de gratte. Mais nous n’avons encore rien vu, la claque de l’album est juste devant nous ! ‘Stockholm Syndrome‘ ! La guitare démarre seule, pour être rapidement rejointe par la batterie et la basse… et quelle basse !! Les deux doigts du sieur’ [B]Wolstenholme[/B] attaquent la corde de mi grave à une vitesse surhumaine, renforçant la dynamique de l’ensemble. Le refrain tranche totalement avec le reste du morceau, une superbe boucle de synthé & des accords de piano, surmontés par la voix de [B]Matt'[/B] qui chante mieux que jamais, on se retrouve à planer et à s’envoler avec la chanson pendant l’espace d’un refrain. La fin du morceau est sûrement le passage le plus métal de l’album, la grosse caisse nous assomme, le morceau finit efficacement, net, simple et sans bavure… Conscient de l’impact qu’une telle chanson peut avoir sur le cerveau de l’auditeur, le groupe nous fait enchaîner sur la reposante guitare acoustique de ‘Falling Away With you‘, la traditionnelle boucle de synthé est présente sur le refrain et ce morceau est bien sympathique mais un peu en deçà des autres à mon goût, il manque quelque chose… Un petit interlude et c’est parti pour ‘Hysteria‘. Intro à la basse avec un son de type ‘bass-synthé’ énorme, la guitare monte progressivement pour arriver au riff principal du morceau, assez groovy & bien entraînant, pour relaisser la basse reprendre le dessus sur le couplet, le morceau est ponctué par un superbe solo de guitare et par un final détonnant (décidément…).

Et voici la parti la plus classique (au sens musique classique, vous savez les orchestres et tout ça) de l’album, ‘Blackout‘ et ‘Butterflies and Hurricanes‘, entièrement accompagnés par un ensemble de cordes. ‘Blackout est vraiment douce, détendante, la chanson que l’on écouterait volontiers au plumard avant un bon somme… ‘Butterflies and Hurricanes‘ est plus énergique, un piano se superpose aux cordes, [B]Matt'[/B] nous gratifie de la perle de cet album : un solo de piano énorme, on sent que l’ombre de Rachmaninov n’est pas loin, une merveille de technique et d’émotions, et l’on sait à quel point il est difficile d’allier les deux. Et là boom : reclaque, ‘The Small Print‘ arrive. La voix de Matt‘ donne toute sa puissance au morceau, il faut écouter pour y croire, sur le refrain point de guitare explosive comme sur ‘Stockholm syndrome‘, juste des petits accords en croches et pourtant tant d’efficacité ! Suit la surprise de l’album : ‘Endlessly‘, ça sonne un peu electro avec quelques samplers par-ci par-là, des paroles qui parlent… d’amour bien sûr ‘hopelessly, I’ll love you endlessly‘. Un ténor s’occupe des choeurs sur le refrain, donnant à ce morceau une ambiance toute particulière, c’est beau, ça se laisse écouter, on plane… c’est bien Muse oui.

Thoughts of a Dying Atheist‘ est un superbe morceau tout en descentes d’arpèges de guitare, simple mais efficace, un solo plutôt sympa. ‘Ruled by Secrecy‘, vient nous calmer avec son piano tout calme, la voix de [B]Matt'[/B] commence doucement pour finir dans les aigus a la fin du morceau, une ballade hypnotique qui nous remet les idées en place…
L’écoute de l’album est finie, deux choix s’offre maintenant a vous : aimer… ou pas ! Pour ma part vous aurez déjà deviné en lisant cette chronique.

14 morceaux qui se suivent mais ne se ressemblent pas, un véritable opéra rock mélangeant des influences diverses du classique au métal avec brio. Rien n’est laissé au hasard sur ce CD, le tracklisting est parfait et les chansons s’enchaînent à la perfection, le fait de changer un seul titre de place aurait probablement tout chamboulé et le charme de l’album s’en serait retrouvé diminué. Ces types là, ils ne sont pas humains c’est sûr, tant de virtuosité, un véritable aboutissement sur cet album, dans le prolongement d’ ‘Origin of Symmetry‘… On se prend une claque immense en pleine figure … Faire passer tant d’émotions sur un CD relève du miracle, Muse l’a fait ! Après avoir conquis l’Europe, le groupe a maintenant les USA en ligne de mire, souhaitons donc bonne chance a ces extra-terrestres du rock, ils sont jeunes et ont encore (on l’espère) une longe carrière devant eux !

(Et a ceux qui se demandent pourquoi je n’ai pas mit 5/5 à cet album après une telle chronique, je dirais que personne n’est parfait et que l’on peut toujours s’améliorer !)