Emil Bulls – Porcelain

Après un passé douteux il y a 3 ans avec ‘Angel Delivery Service‘ où le groupe ne savait pas trop où aller (du côté de Limp Bizkit ou bien celui de Linkin Park), les Allemands d’Emil Bulls sont de retour avec ‘Porcelain‘. Libéré de ses problèmes d’identité, le groupe semble avoir trouvé sa voie et la direction à prendre : la bonne.

Enormes riffs, grosses cymbales, double pédales, platines, chant allant de l’ultra mélodique ou chuchoté à l’ultra énervé : ça ressemble à du Deftones mais ce n’est pas du Deftones. Peut-être la surcharge pondérale absente aidant… Mais rapidement, les tracks d’Emil Bulls changent et semble avoir trouvé la recette magique des 101 tubes : les riffs basiques sont entraînants tout comme les mélodies aux sonorités pop très vite inoubliables. Et ce ne sont pas ces classiques scratchs qui entacheront l’originalité bien au contraire, conférant à cet album une atmosphère propre à cette musique venu des bas fonds allemands. ‘Lava‘ aurait pu très bien finir comme un énième tube à la Crazy Town avec des lyrics crachées façon rapcore, mais pas du tout.

Mais c’est à partir de la moitié d’album que le tout devient très intéressant avec ‘The Coolness Of Being Wretched‘ et son intro rappelant Powerman 5000 : cette chanson comme d’autres par la suite semble avoir été pondu après une dose d’amphet’. Oui, même ta mère elle va jumper. Et histoire de se reposer un minimum, ‘Lullaby Overdose‘ qui mise sur son ambiance particulièrement planante déboule pour être mieux préparer à ce monstrueux final ressemblant à une séance jam d’un concert métalleux où les guitares sont maltraitées durant les riffs et les peaux de batterie tout simplement éventrées. Le chanteur possédant une voix remarquable dans tous les sens du terme, il y a de fortes chances que ça ne plaise pas à tout le monde, mais c’est ce qui fait en très grande partie la force du groupe, ses hurlements et choeurs transformant complètement les chansons (‘Killer’s Kiss‘, ‘This Day‘).

A l’époque, le groupe s’en sortait juste, profitant de la vague néo-métal grâce à son apport presqu’electro, aujourd’hui, cet album devrait les rendre plus populaire, à juste titre. On croise les doigts, parce que vraiment, ils le méritent.