Stampin’ Ground – A New Darkness Upon Us

Bien souvent, quand on écoute le CD d’un groupe pas trop connu, c’est plus une corvée qu’autre chose, et au final, on n’en retient pas grand chose. Mais parfois, le miracle s’opère, et on devient fan en moins de deux. Et bien c’est un peu ce qui m’est arrivé avec ces illustres inconnus que sont Stampin’ Ground !

Alors que leur batteur les avait quittés après leur troisième album paru en 2000, les membres restants de Stampin’ Ground n’ont pas baissé les bras, et c’est donc avec Neil Hutton (ex-Benediction) que le combo anglais a enregistré son quatrième opus. ‘A New Darkness Upon Us‘, paru en octobre 2003, s’avère plus orienté thrash que ses prédécesseurs, et seul le chant comporte encore des touches du hardcore des débuts.

L’album s’ouvre par une intro de 2 minutes assez lente, avec des guitares suraiguës qui se répondent à la manière d’un ‘Dead Skin Mask‘… Dès le deuxième titre, mes soupçons se confirment : Stampin’ Ground est bien le digne successeur de Slayer ! Les riffs sont acérés, brutaux et méchamment rentre-dedans ! La production n’y est pas pour rien, puisque le son est tout simplement énorme : Andy Sneap (Skinlab, Machine Head) a réalisé des prouesses, et le son est résolument métal, avec de grosses guitares bien lourdes et une batterie déchaînée.

Par la suite, les allusions à Slayer se multiplient : les intros de ‘Behind the Light‘ ou ‘The Cage‘ auraient ainsi aisément pu figurer sur ‘God hates Us All‘, alors que sur l’énormissime ‘Dead From the Neck up‘, on retrouve le fameux gimmick d »Angel of Death‘… Adam, le chanteur, n’effectue aucune concession : son chant monocorde et puissant, à la croisée de Phil Anselmo (Superjoint Ritual) et Mark Hunter (Chimaira), est dans la plus pure tradition hardcore américaine (un comble pour un Anglais…). Les 2 guitaristes rivalisent d’aisance, et ils abusent à n’en plus finir de breaks plus destructeurs les uns que les autres (j’aimerais pas être dans le mosh pit à un de leurs concerts…)

A un moment donné, sacrilège, on croit percevoir le début d’une ballade (‘Betrayal Has A Face‘), comme c’est souvent le cas sur les albums de métal… Et bien on se plante complètement, puisque le groupe fout la purée avec une batterie déchaînée et un riff agressif à souhait (un ‘vrai moment de bonheur‘ comme dirait Arthur)… ‘Pain Is Weakness (Leaving The Body)‘ mettra également une belle claque à tout individu qui osera y jeter une oreille : un riff d’une violence rare ouvre le morceau, suivi d’un déferlement de double pédale et d’un couplet ultra-jumpant ! ZE tuerie de l’album ! Et que dire du riff principal de ‘Unmasked Grave‘ ? Rapide, thrashy, il rappelle le meilleur de Machine Head période ‘Burn My Eyes‘… Après 45 minutes de plaisir intense, l’album s’achève finalement par une reprise de l’intro ‘deadskinmask-ienne’, toujours aussi grandiose.

Avec ce quatrième album, les Anglais frappent donc très fort, au point de se hisser au niveau de leurs aînés Slayer ou encore de Hatebreed. Cet album technique et violent ne fait pas dans la dentelle, mais il permet à Stampin’ Ground de s’installer sur le devant de la scène thrash anglaise. Ces Britanniques n’ont peut-être pas inventé l’eau chaude, mais les riffs sont tellement riches et variés que ce serait un sacrilège pour tout fana de thrash de passer à côté de cet album.