Withering – Gospel Of Madness

Quand quatre Finlandais aux cheveux longs vêtus de noir se mettent aux instrus, n peut être sur à 99% que ça va pas donner du ska (étude effectuée par l’Institut d’Etude des Finlandais aux Cheveux longs vêtus de Noir qui se mettent aux Instrus). Withering ne sera donc pas l’exception à confirmer la règle puisque ce tout jeune groupe âgé de ses 4 années d’existence nous livre avec son troisième album, ‘Gospel Of Madness‘, un concentré de pur heavy-death-gothique comme on les aime.

Dès le titre d’ouverture on sait à quoi on a affaire : une guitare plaque quelques riffs pesants dans un silence de mort, une autre se joint à la première et c’est ainsi que se tissent les mélodies déprimantes à souhaits tout au long de ces 51 minutes d’obscurité et d’oppression. Car s’il y a bien une chose à reconnaître à ce groupe c’est un talent de composition indéniable : à la façon d’un Sentenced (tiens, encore des Finlandais), l’harmonie magique entre la lead qui mène les refrains et les rythmiques qui savent s’effacer au moment propice se fait tout naturellement. Le refrain de ‘Northern Breeze‘, ressemble à s’y méprendre à une version ralentie de ‘The Suicider‘ avec quelques coups de double deci-delà en fond. Toujours à propos de ce morceau d’ouverture, la voix de RaimoCrazyhorse‘ (on va prendre ça au second degré, hein…) illustre parfaitement le titre de celui-ci puisqu’à la façon d’une version haut-perchée d’un Ludovic Loez de chez Supuration, elle s’exprime par un faible souffle cassé toujours en harmonie avec tous les instruments et d’une clarté impressionnante dans sa prononciation pour ce genre de chant murmuré. Quant à ‘On Death’s Colour‘, la virtuosité de sa mélodie et l’alliance de sa rythmique et de ses riffs punks au magnifique refrain laisseraient n’importe qui prostré d’admiration.

Au-delà de ces quelques qualités, Withering se distingue aussi de la scène death mélodique actuelle par un certain sens de la finesse : les longs passages instrumentaux sont légions, témoignant de la précision de chaque musicien. La basse que l’on a l’habitude d’entendre écrasée plus bas que terre s’élève ici dans des tonalités inhabituellement hautes, permettant d’ailleurs de l’apprécier à sa juste valeur. Les intros parfois acoustiques rappellent presque le génie d’un ‘Proteron‘ de Nostromo. Bref les petites innovations ne manquent pas et même si elles restent petites, ce sont elles qui rendent l’accroche à certains titres, parfois peut-être un peu lourds, plus facile.

On retrouve donc dans ce ‘Gospel Of Madness‘, tout ce qu’on peut en attendre : les refrains et mélodies entre heavy épique et death que tant de styles comme l’émo aiment emprunter et remixer sans se l’avouer, une voix vraiment hors paire (même si elle peut sembler classique au premier abord) et une diversité plus qu’appréciable dans les rythmiques, arrangements, etc… Certains pourront critiquer le côté trop rétro et déjà vu de certains titres comme ‘Anguish of Frustration‘ ou même ‘Quarrelsome‘ mais il faut savoir faire la différence entre le fait d’être rétro et le fait de rester fidèle à ses racines. The 69 Eyes, Amorphis ou encore Life Of Agony n’ont qu’à bien se tenir car la relève est assurée. A ne pas prescrire aux personnes à tendances dépressives ou suicidaires et vive la Finlande !