To Elysium – Nightmare’s Nest

To Elysium est un groupe hollandais qui fait du métal. Jusque-là, rien de très original, me direz-vous… Mais si l’on vous dit qu’ils sont 7 (!!!) et qu’ils évoluent dans un style death/gothique, avec une voix féminine lyrique pour donner du piment à leur musique, déjà, ça peut sembler plus intéressant, non ? 2 ans après leur premier album (‘Dearest Vile‘), les voilà donc revenus avec ‘Nighmare’s Nest‘, un album plus groovy et moins rapide.

En fait, ce CD, c’est peu la Belle et la Bête version métal. D’un côté, vous avez une voix féminine super aiguë (Esther), genre La Castafiore, et pour épater la demoiselle, vous avez un gros boeuf qui brame de sa voix la plus gutturale. Le contraste n’aurait pas pu être plus marqué…

Niveau instruments, c’est pas fameux fameux : déjà, le son est assez moyen, et les guitares (très typées années 80) ne sont pas assez mises en avant. Mais surtout, c’est assez lent, peu original, et ça manque souvent de pêche (‘Hypno Lap Dancer‘). On s’intéressera surtout au piano en fait, avec quelques belles mélodies (‘Dualism‘, ‘Descenders‘). Idem pour le synthé qui distille de belles ambiances gothiques (‘Carrion Karma‘). A la manière d’un Apocalyptica, To Elysium a également eu la bonne idée d’incorporer des violons sur un de leur morceaux (‘Descenders‘), apportant un peu de chaleur à leur musique nordique.

Globalement, ce CD assez sombre manque d’accroche, et rares sont les refrains facilement mémorisables. Les deux chanteurs ne font pas non plus de prouesses. Pas qu’ils soient mauvais, mais ils évoluent tous deux dans un style bien délimité, sans une once d’originalité : leur tons monocordes nuisent à la diversité du CD, si bien qu’on s’ennuie ferme au bout de quelques titres. Dommage, car la voix soprano d’Esther est vraiment d’une pureté absolue. Les musiciens ne sont quant à eux pas des manchots, loin de là : quelques soli de guitare (‘Descenders‘) ou roulements de double pédale (‘I Decline‘, ‘The Tired Youth‘) font état d’une belle technique. On appréciera également quelques galops de guitare très ‘Maideniens’, ou encore l’utilisation de la guitare claire au début de ‘Volcano Below Zero‘… Mais niveau composition, c’est pas encore vraiment ça : les morceaux tournent en rond, sans jamais parvenir à atteindre des sommets d’intensité… Le groupe semble encore se chercher, sans parvenir à trouver la formule magique. Quant à la production, et bien disons qu’elle est potable, sans plus : le son manque de hargne, les guitares ne sont passez lourdes, et la batterie a trop tendance à résonner (cf. le morceau titre de l’album). Finalement, seul le travail accompli sur les voix reste appréciable.

Bref, cet album de To Elysium est un pétard mouillé. Alors qu’on pouvait espérer un cocktail explosif avec ce mariage entre deux voix antagonistes, on ne peut être que déçu par ce disque manquant trop de personnalité et de surprises. Le groupe a accouché d’un album trop mou. Dommage, car lorsqu’on écoute les titres les plus rapides et les plus pêchus (‘I Decline‘), ça le fait bien ! A conseiller uniquement aux fans d’After Forever