Atrophia Red Sun – Twisted Logic

Atrophia Red Sun… Qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière un nom aussi tordu…? Facile, 5 Polonais et un son qui le sont tout autant. Car elle est longue et pleine de rebondissements l’histoire de ce groupe et c’est après une petite pause (5 ans, quand même), pour cause de départ de quelques membres, que ce quintet tout frais nous livre son troisième album, ‘Twisted Logic‘. Mais les rebondissements ne se sont pas faits qu’au niveau du line-up mais aussi du côté de la musique elle même puisqu’après leurs débuts pur death, et une petite incartade doom pas très satisfaisante, ils ont du se dire ‘bon, tout ça, ça nous correspond pas trop, on va faire notre propre truc…‘. Résultat : un album hybride, un vrai ovni, qui, s’il n’est pas évident à écouter a au moins le mérite de proposer quelque chose d’innovant.

Ce qu’il faut déjà savoir pour comprendre comment ils en sont arrivés à avoir un son aussi étrange, c’est que le fondateur, et à peu près seul membre de la formation originale à officier encore au sein du groupe, est le mystérieux ‘VX The Mind Reaper‘ aux samples, claviers et accessoirement schizophrène et fièr de l’être. Quand on ajoute à ça un guitariste barré dans le black, un batteur adepte de death et un bassiste qui nous fait des solos à la manière d’un Fieldy se tappant un trip Red Hot Chili Perppers, on comprend mieux le côté hybride du tout.

Le titre d’ouverture ‘Code World (personal) Cold World‘ s’occupe de bien donner le ton : une sirène (très très irritante, au début du moins) hurle pratiquement sur toute la longueur des 7 minutes du titre. Viennent ensuite se greffer là dessus une guitare à la mélodie black mais au son thrash au possible sans oublier des solos heavy old school qui ponctuent chaque titre (ce qui commence à être assez énervant au bout de quelques écoutes puisqu’on a la désagréable impression d’entendre le même pont sur tous), une batterie mélangeant sans aucune gène des grooves néo avec du bourrinage dont l’arythmie rendrait un Dream Theater tout joyeux et des samples multiples et variés faisant tout de même bien pencher tout ça du côté du noise.

Alors non, a pas peur ! Y’a pas que ça ! ‘Abstract‘ enchaîne sur une intro de percus limite tribale à la Sepultura avant que la guitare se mue en quelque chose de plus sobre et plus carré et colle à la double pour nous offrir ce clone de Fear Factory à ses débuts. Dommage que le fond électro vraiment trop cheap gâche un peu le tout, comme la lead, qui, si elle essaye de nous oppresser avec ses dissonances dommesques, n’arrive qu’à agacer les tympans.

Avec ce ‘Twisted Logic‘, Atrophia Red Sun nous aura en tout cas prouvé une chose : faire n’importe quoi lorsqu’il s’agit de métal extrême est un art auquel très peu excellent. L’initiative était peut-être bonne, et quand on entend des titres comme ‘Inspiration‘, sur laquelle l’influence de la lourdeur des premiers KoRn est plus qu’évidente, autant au niveau de la voix que du reste (même si cela constituerait sûrement une infâme insulte pour ces anti-conformistes confirmés), on se dit que c’est vraiment dommage. On ne doute donc pas de leurs bonnes intentions, d’autant plus que la schizophrénie de leur leader transparaît vraiment dans ce méli-mélo de genres, ce qui ne manque pas de déranger parfois. Peut-être faut-il être schizo pour aimer cette musique…? A essayer si certains se sentent concernés…