Illdisposed – 1-800 Vindication

Illdisposed nous vient du Danemark, l’un des pays les plus prolifiques sur la scène death mondiale. Après 7 albums dont je n’ai jamais entendu une note, même s’il paraît que ça marche bien au pays du chewing-gum, le groupe vient de se faire signer par Roadrunner et nous propose avec ‘1-800 Vindication‘ un disque de death metal commercial. Si si, ces deux mots sont compatibles, je vous jure…

Déjà, la pochette est super réussie, avec un personnage à 2 têtes assis dans une pièce rappelant le côté glauque et sale de Silent Hill. J’ai donc surmonté ma peur en ouvrant le CD, et après de multiples écoutes, il s’avère que ce disque est tout à fait écoutable pour un amateur de métalcore lambda : musicalement, ce n’est pas que de la boucherie, bien au contraire. Les riffs sont puissants mais très propres (merci le mixage de Tue Madsen), et le rythme n’est pas si élevé que ça : en gros, seul un titre sur deux est vraiment rapide (avec quelques sommets comme ‘The Final Step‘). On pense parfois à Slayer (‘You Against The World‘) ainsi qu’à la scène métalcore américaine pour les bons gros breaks qui font mal aux gencives. Quelques soli parsèment le disque ça et là, et vu la qualité de ces derniers (‘Jeff‘, ‘No More Time‘), on regrette qu’ils soient si peu nombreux et surtout si inaudibles (pour ‘Dark‘, faut vraiment tendre l’oreille…). Quelques samples trop rares apportent également un peu d’originalité à cette musique souvent homogène, et l’excellent boulot réalisé à la fin de ‘Still Sane‘ mérite d’être souligné.

En fait, Illdisposed garde son qualificatif death uniquement grâce (ou à cause) de la voix très extrême de son chanteur : grave, imposante et passablement trafiquée en studio, elle se veut malsaine et oppressante. Quelques lignes de chant clair apparaissent également ça et là, et sur ‘In Search of Souls‘, on croirait entendre Burton C. Bell de Fear Factory (un gage de qualité !). Comme Noswad, Illdisposed a eu la bonne idée d’introduire un de ses morceaux par une réplique culte de Wayne’s World (‘Jeff‘), et ce titre est de loin le plus intéressant du CD, avec sa double pédale survoltée et ses guitares thrash particulièrement incisives…

Illdisposed nous propose donc un death allégé, bien foutu mais pas inoubliable pour autant. Avec seulement 36 minutes au compteur, et aucun morceau au-delà des 4 minutes 30, on sent que le formatage a eu lieu, et que le groupe aurait du s’aventurer vers des titres plus épiques pour convaincre davantage son public. Cet album est un peu bâtard dans sa forme, dans le sens où il emprunte trop au métal moderne et pas assez à la scène death traditionnelle. Après plusieurs écoutes, on continue ainsi à se demander quel genre de musique on a vraiment entendu : du death, du métalcore ou du hardcore ? Difficile à dire, tant Illdisposed brouille les cartes et semble encore se chercher… Espérons que les Danois nous apporteront une réponse plus claire avec leur neuvième album…