Still Remains – Of Love And Lunacy

Still Remains est le nouveau petit protégé de Roadrunner. Alors à votre avis, ils font quoi ces petits gars… ? (je vous laisse trois secondes pour réfléchir…) Vous me dites quoi ma p’tite dame ? Du métalcore ? Gagné !

Alors je vous passe le topo habituel sur la musique pratiquée, vous devez commencer à connaître la chanson (brailleur énervé, gros riffs scandinaves, batterie omniprésente, etc…). Nan, en fait, ce qui nous intéresse, c’est de savoir en quoi ce groupe se distingue des milliards d’autres qui nous sortent du métalcore depuis un an. Ce groupe américain possède déjà un atout : les claviers. Là où la plupart de leurs contemporains font du bourrin 100% métallique, nos petits gars du Michigan utilisent de nombreuses nappes de claviers et autres mélodies de piano, comme In Flames à leur grande époque. Mine de rien, un petit détail comme ça, ça change énormément, et ça donne une identité claire au groupe.

Musicalement, le groupe est technique et nous fait du métal scandinave pur et dur à la Soilwork, avec la fougue d’un Cataract (le talent en moins). Le chanteur à la voix légèrement cassée possède un timbre extrême, qui tend plus vers le black que vers le death, mais bon, c’est très léger, donc si vous êtes allergique au métal noir, ne vous inquiétez pas trop… Pour résumer, on distingue deux types de chant : sur les couplets, T.J. Miller se contente de gueuler le plus fort possible, tandis que sur les refrains, il s’efforce de sonner comme Burton C. Bell (Fear Factory), avec une voix claire douce et aérienne.

Si le disque s’avère agréable à écouter, il faut quand même bien avouer que le groupe se répète vachement : les 12 titres ont à peu près tous les mêmes structures, et aucun n’est assez bon pour vraiment accrocher l’oreille. J’ai beau avoir essayé de distinguer des morceaux plus intéressants que d’autres, je n’y suis pas parvenu… Enfin si, l’interlude de piano au milieu de l’album est aussi inattendu que réussi, et il permet de se reposer entre deux séances de musique barbare. En ce qui concerne le son, la production de GGG Richardson est très propre et dans la mouvance actuelle du métalcore américain.

Dans l’ensemble, Still Remains fait donc du gros son assez efficace, et ses breaks en milieu de morceaux sont généralement de purs moments de boucherie (même si celui de ‘Bliss‘ est un plagiat intégral de ‘Life To Lifeless‘ de Killswitch Engage). Mais on ne peut être que déçu par la platitude relative des compositions, un comble pour ce genre de musique agressive… On a vraiment l’impression d’entendre un groupe qui remplit son disque avec des poncifs du métalcore, sans avoir vraiment pensé à composer préalablement. Still Remains n’est donc pas la nouvelle sensation du métalcore, loin s’en faut. Tout au plus, vous passerez un bon moment en écoutant ce disque, mais on reste bien loin du niveau de Trivium ou Bleed The Sky, deux des plus récentes révélations de cette scène…