The Wombats – A guide to love loss and desperation

Oh la belle sensation que voilà ! The Wombats à qui l’on promet monts et merveilles alors qu’ils n’ont pondu ni sommet, ni joyaux. Ainsi va la hype. Demain, qui sait, Marc Lavoine sera peut-être une idole outre-Manche ?
En attendant et devant des critiques délirantes, il semble de bon ton de garder son calme. Et attaquer avec circonspection la énième nouvelle star anglaise de l’année.
Le sourcil se lève dès le premier titre. Un « Tales of girls, boys and marsupials » presque a capella, à coup de handclaps, qui réussi son coup, cet album aura au moins une touche d’originalité. Au moins une car ce qui suit est, pour citer un vieil ami, du rock anglais. Bien dans l’air du temps. Basse new-new-new-waveuse, paroles amusantes traitant du quotidien de trois branleurs de Liverpool, guitares acérées et impression de bordel post-Libertines de bon aloi, A guide to love loss and desperation étonne peu de ce côté.
Mais, car il faut un mais sinon c’est drôlement moins captivant, on adhère. Pourquoi ? Parce que c’est bon. Pas excellent, pas transcendant. Mais bon. Sous-entendu avec de bonnes chansons. « Kill the director », « Moving to New-York » ou l’ultra classique et hymnesque « Party in the forest (where’s Laura ?) » ont toutes un petit quelque chose de frais, fougueux, des harmonies rappelant Supergrass époque I Should Coco (clairement la grosse influence du disque). Et puis il y a un petit tube. « Let’s dance to Joy Division » fait bander toute une partie du petit monde brancho-branché actuel et il y a de quoi. Ce titre est à la fois ludique et cathartique si bien que le reste paraît bien fade en comparaison.
Les Wombats suivent avec application le cahier des charges qu’on leur incombe : du single, un hit, des paroles mordantes (dans le sens marrant) et un titre plus sérieux (« Here comes the anxiety »).
En bref, de brave jeunes gens appliqués, sérieux et… totalement prévisibles. Aussi bons certains titres soient-ils, on ne peut s’empêcher de bailler sur la fin et de se montrer un tantinet insensible face aux nouveaux Arctic Monkeys. Cet album, on s’en souviendra pour « Let’s dance to Joy Division », mais disons le clairement, The Wombats devra montrer bien plus pour convaincre sur le long terme et survivre à son statut de petite star du moment. Pour filer la comparaison avec Supergrass, on dira qu’on attend des Wombats leur In it for the Money, mais si l’on se fie à cet honnête premier album, les espoirs sont minces (mais existant).