Cliché Boys – Overstated

Ceci n’est pas la chronique du nouveau produit musical issu d’un télé-crochet diffusé sur M6, dont les producteurs se seraient rendus à l’évidence en nommant la formation éphémère de la sorte. Non, Cliché Boys, ce sont des métalleux niçois, produits par Gaël Hallier (batteur des excellents Sikh), dont cet EP, intitulé ‘Overstated‘, a été masterisé pour sa sortie officielle par Mats  »Limpan » Lindfors au Cutting Room (Meshuggah, In Flames, Soilwork, Rammstein, Clawfinger…), à Stockholm, capitale de la Suède. Rien que ça. Et le contenu est sévèrement burné.

N’y allons pas par quatre chemins : ‘Overstated‘ est court, mais d’une lourdeur diabolique. 17 minutes et 27 secondes d’un son massif, compact, à la production quasi-irréprochable, bien que l’ensemble soit un peu trop propre, rappelant le traitement sonore des sorties scandinaves actuelles… Mais ce n’est pas le pire des défauts, surtout pour un ‘petit‘ groupe. Car rares sont les formations françaises qui atteignent une telle qualité sonore dès leur premier EP.
Niveau compositions, Cliché Boys nage entre trash metal furieux et harcore technique parfaitement maîtrisé. La coordination entre la rythmique de la batterie et les guitares/basses est d’une précision chirurgicale, ce qui donne un rendu encore plus puissant. ‘Coherence‘, avec ses accents de Killswitch Engage première époque, met rapidement les choses au clair, mid-tempo trashy, chant aux tonalités hardcores n’hésitant pas à monter dans les aigus, alors que les arpèges saturées du refrain font bon effet. ‘Spit Back‘ s’avère être le titre le plus hardcore de la galette, et les parties chant/basse sont judicieusement placées ! Une accalmie s’opère à la fin de la chanson, pour débouler sur ‘Driftings‘ et son solo ravageur. Strapping Young Lad n’aurait pas renié ce morceau, où la folie musicale est la plus évidente. Enfin, l’EP ce termine avec ‘One Divided Piece‘ et son ton très extrême, grâce aux nombreux blast beats que le batteur fait subir à ses fûts. On pense encore une fois à Strapping Young Lad, mais aussi à Meshuggah, bien que Cliché Boys arrive néanmoins à se forger une identité musicale propre durant ces quatre titres.

En un peu plus d’un quart d’heure, les Cliché Boys prouvent, avec cet EP étonnant de maîtrise et d’une efficacité sans faille, qu’ils ont les moyens de devenir grand sur la scène metal européenne. C’est tout ce qu’on leur souhaite. En attendant l’album, bien sûr.