Darkness Dynamite – Through The Ashes Of The Wolves

L’emo, maintenant, c’est beaucoup moins hype, et il faut bien que les kids mettent la main sur un mouvement beaucoup plus frais. C’est alors qu’est apparu cet espèce de sous-genre du sous-genre metalcore, à savoir le deathcore, mettant en scène des jeunes gens camouflés par de nombreux tatouages, plus sponsorisés qu’une épreuve de Formule 1 et babylissés à mort, emmené par les divertissants Bring Me The Horizon, où la compétition de celui qui fait le truc le plus extrême avec son instrument par-dessus les pig squealings du chanteur (mais si, vous savez, ces cris stridents de porc en train de se faire égorger) fait rage. Véritable phénomène de mode chez nos cousins anglo-saxons, à la manière du nu-metal il y a dix ans, les amateurs locaux de gros son sont toujours curieux de savoir comment les nouveaux raz-de-marées metal vont être retranscrits par des groupes du terroir. Il se trouve que les parisiens de Darkness Dynamite se sont imposés en tant que formation française la plus aboutie dans ce domaine, avec la sortie de leur premier EP, intitulé ‘Through The Ashes Of The Wolves‘.

Doux Jésus. Sept titres à la production énorme, qui n’a rien à envier aux pontes internationaux du genre, ça, c’est assez impressionnant. A la limite, les vociférations porcines rendant les paroles peu audibles, l’accent français ne devrait donc pas être un problème. On se demande alors pourquoi ces cinq gars ne sont pas sur les devants de la scène mondiale : même voix, mêmes plans de composition que leurs homologues d’outre-Manche / outre-Atlantique, bref, Darkness Dynamite ne déroge pas à la règle de ce style de musique, à savoir que ça tourne vite en rond, en ne proposant rien de nouveau. Certes, les riffs sont massifs et écrasants, les constructions sont bien ficelées, les hurlements de sus scrofa domesticus sont effectués dans la plus pure tradition -et de fort belle manière- mais malgré ça, le sentiment de déjà-vu est de mise. Même au niveau des paroles… La mort, la violence, les cheerleaders (‘Save the Cheerleader (Save the World)‘… Oh les gars, on n’est pas dans ‘Heroes‘ !), non, sérieux, la narration des ‘Trois Petits Cochons‘, ç’aurait été innovant, et bien plus fun. Personnellement, je retiendrai quand même les 36 secondes de ‘Massacre‘, véritable perle de musique extrême où les blasts, les riffs, et la rage d’Eddie, veritable Porcinet blindé de testostérone, forment une plaisante pièce de brutalité primitive, efficace et furibonde.

Through The Ashes Of The Wolves‘ n’est pas mauvais, loin de là. La production et le son demeurent excellents, mais l’originalité n’est vraiment pas au rendez-vous (peut-être envolée avec la maison en paille ?). Néanmoins, Darkness Dynamite sera sans nul doute le porte-étendard du deathcore trop fresh auprès des turbulents jeunes français, à la manière de Pleymo avec le néo (sauf qu’avec eux, il y avait une once d’innovation ; d’ailleurs, l’homme à tout faire de Pleymo, Franck Bailleul, a co-produit ce disque Label Rouge). Et à l’écoute des autres livraisons internationales, il y a de grandes chances que ces mecs cartonnent en Europe, et pourquoi pas dans le monde.