Albert Hammond Jr – Como Te Llama?

Deux albums en moins de deux ans pour Albert Hammond Jr qui semble bénéficier de la diarrhée créative qu’avait en son temps décrit George Harrison. ‘Yours to keep‘ était pareil à un petit disque intime, enregistré en douce, timide et complexé. Avec de superbes chansons (on tremble encore à l’évocation de ‘Scared‘) qui en live prenaient une autre dimension. ‘Como Te Llama‘ semble témoigner du gain de confiance d’Albert Hammond Jr en tant qu’entité séparé de son groupe. On recense moins de guirlandes de guitares caractéristiques des Strokes que sur le premier album et toujours plus d’humanité. Là où en groupe les cinq ambassadeurs de converse semblent toujours réticent à se livrer à fond, Albert en solo ose s’ouvrir. Pourtant ‘Como Te Llama‘ déçoit un peu et ne défrise pas. En une phrase : c’est bien mais moins que le précédent. Et oui. Là où ‘Yours to keep‘ a été couvé pendant 25 ans, ‘Como Te Llama‘ s’est composé en six mois. Classique cliché qui paraît ici terriblement vrai tant, on le déplore, on n’écoute pas ‘Como Tel Llama‘ avec la même émotion que ‘Yours to keep‘. Une comparaison (facile…) vient à l’esprit : ‘Como Te Llama‘ est un peu le ‘Room on fire‘ d’Albert. Le même en moins bien. Ce qui n’empêche nullement ce second album d’offrir des bonnes chansons : ‘Bargain of a century‘ est une réussite immédiate de part sa longue intro instrumentale et ses couplets space, ‘Lisa‘ sonne étrangement comme Vampire Weekend, l’instrumental ‘Spooky couch‘ est superbe même si un peu trop long, ‘The boss americana‘ est probablement la meilleure du lot, du Strokes sans le balais implanté dans l’anus et ‘Victory at Monterey‘ sait se montrer assez irresistible. On émettra plus de réserves sur les incursions reggae de fin d’album qui n’offrent pas grand chose.

Qu’on ne nous fasse pas dire tout et n’importe quoi : ‘Como Te Llama‘ est un bon disque. Mélodique, énergique, à la fois assez proche de qui vous savez pour compenser les fans en manque mais tout en restant assez éloigné pour ne pas crier à la resucée. Cependant, on éprouve quelques difficultés à se passionner pour ce disque qui manque tout simplement de grandes chansons pour prétendre à plus qu’au simple bon moment. Minime déception.