UNKLE – End Titles… Stories For Film

2007, c’est l’année de la baffe ! Que dis-je, l’année de la révélation ! Si j’ai toujours connu au moins de nom U.N.K.L.E. ; leur ‘Psyence Fiction‘ qui servait pour bon nombre d’album référence, m’avait à l’époque laissé de marbre. Oui, trop influencé à mon goût par les guests, leur accumulation m’empêchait de trouver ça génial, tout juste sympa. Puis c’est le trou noir, je passe au-dessus des albums suivants avant de me retrouver nez à nez avec ‘War Stories‘. Premières écoutes difficiles puis la révélation, l’album d’une incroyable densité se révélait extrêmement homogène, percutant et servi par des guests ne cherchant cette fois qu’à s’inscrire dans les compositions de James Lavelle et de Richard File sans se les accaparer. Je me mis donc en quête du moindre morceau du duo électro rock allant de découvertes en redécouvertes, malheureusement, le groupe annonçait à ce moment la fin de leur collaboration. Le drame. Ce qu’il n’allait heureusement pas faire sans servir un dernier album à leurs fans un ‘End Stories… Titles For Film‘ compilant certains de leurs récents travaux. Retour sur cet album que l’on espère être le dernier avant un changement d’avis car après tout, ‘L’Histoire sans Fin‘ a bien été déclinée en trois films.

Bien évidemment l’album compte à nouveau quelques guests sur ses titres dont l’incontournable Gavin Clark, toujours aussi impeccable dans son chant. L’artiste contribuant une nouvelle fois à certains des morceaux les plus envoûtants de l’entité sonore, on se prend donc une baffe sur un ‘Cut Me Loose‘ possédé, on jubile très franchement sur ‘Blade In The Back‘ et sa rythmique lourde et hypnotique, on succombe sur ‘Heaven‘, on abdique devant la voix de l’artiste sur ‘Against The Grain‘ tout en délicatesse et violon. Lavelle l’avait dit, la plus grosse déception dans le métier de musicien, c’est de devoir laisser dans un coin de studio certains enregistrements de bonne facture. Il prouve ici tout le bon sens de son raisonnement et nous abreuve de titres incontournables, fruits de diverses collaborations ou projets. Ainsi, on retrouve l’ensorcelant titre ‘Clouds‘ enregistré aux côtés de Black Moutain, le très bon Nocturnal enregistré aux côtés de Chris Goss mais aussi ‘Restless‘ de ‘War Stories‘ sous un jour nouveau puisque ‘Chemical‘ (c’est son nouveau petit nom au morceau) permet d’entendre Josh Homme chanter cette fois tout au long du titre, collant plus que jamais à la composition des anglais. Ils balancent aussi quelques titres enregistrés pour le documentaire ‘Odyssey in Rome‘, documentaire fiction comprenant quelques courts titres instrumentaux enregistrés pour celui-ci par U.N.K.L.E. (‘End Titles‘, ‘Kaned And Abel‘, ‘Synthetic Water‘, ‘Romeo Void‘) et un plus long (‘The Piano Echoes‘) mais aussi quelques titres plus ‘conventionnels’ dont l’énormissime ‘Blade In The Back‘ -je le répète car ce morceau est énorme- mais aussi ‘Heaven‘, qui n’a rien à envier par l’émotion dégagée au titre ‘Now We Are Free‘ de Lisa Gerrard servant de conclusion au film de ‘Gladiator‘ de Ridley Scott.
U.N.K.L.E. va même pousser le vice à son comble puisque Abel Ferrara, réalisateur du documentaire, est invité derrière le micro avec pour seul accompagnement une guitare sèche, livrant là le morceau le plus acoustique et le plus épuré qu’ait jamais enregistré les musiciens. La voix rocailleuse du cinéaste fonctionnant véritablement avec cet entêtant refrain ‘Open Up Your Eyes‘.
Et si cet album révèle son lot de pépites immanquables, force est de constater que sa densité et sa longueur (74 mn) jouent quelque peu en sa défaveur, difficile de maintenir une véritable homogénéité au tout, surtout pour une compilation de titres. Bah oui, c’est con à dire mais c’est bien souvent inhérent à ce genre d’album. Certains titres instrumentaux se révélant par exemple peu intéressants (‘Black Mass‘ ou les titres plus courts évoqués au-dessus) quand d’autres se font efficaces au possible (‘24 Frames‘ lui développé sur 4mn). Alors certes, on passe au travers de certains titres (‘Ghosts‘, ‘Trouble In Paradise‘) mais au final, se dégage une nouvelle fois une aura toute particulière de cet album. Définitivement pas le meilleur d’U.N.K.L.E., néanmoins on ressent un véritable sentiment de sincérité du duo électro/rock anglais semblant s’être livré plus que jamais.

Je dois dire qu’au final, ce qui pénalise pour moi cet album, c’est finalement l’insertion de nombreux titres instrumentaux, certes quasiment tous de courte durée mais qui contribuent à ce souci d’homogénéité décrié précédemment puisque difficiles à apprécier sur 90 secondes de composition et empêchant quelque part de se laisser emmener d’une traite. Alors effectivement, difficile de tenir la comparaison avec l’incontournable ‘War Stories‘ pensé de A à Z, reste un ‘End Stories‘ plus qu’honorable qui ravira tous les fans de la formation. Reste à savoir si cela clôt définitivement la story d’une formation continuant malgré tout à nourrir sa discographie avec la sortie prochaine d’un ‘Remix Stories (Vol 1).‘. To Be Continued ?