Lamb of God – Walk With Me In Hell

vm5
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11 min. de lecture

Des grands destins, des fois, ça tient à pas grand chose. Imaginez donc 5 copains de fac, 5 rednecks (bouseux) de Richmond, Virginie, état de bouseux s’il en est, paumé sur la côte est des USA. Imaginez que ces 5 gars soient fans de métal et que, parce que leur coin ne regorge pas énormément de groupes métal, ils décident d’en former un avec juste comme optique de se faire plaisir et de jouer à fond les ballons. Imaginez que ce groupe sorte album sur album sans se choper le melon et avec toujours et encore le même but : ne pas se mentir et faire du métal qui arrache. Et bien, si vous imaginez tout ça, je dirais que vous imaginez des trucs vachement zarbi et qu’il faudrait un peu vous calmer, ou bien de vous mettre d’urgence à Lamb Of God.
De toute façon, si vous vous intéressez un tant soit peu au métal (ou pas), vous en avez bien sûr entendu parler car c’est LE groupe de métal qui cartonne au States. Et s’ils se sont vus affubler du titre de ‘Reigning Kings Of Metal’, c’est pas pour rien non plus. Ça en est même bizarre voire insultant de si peu connaître ce groupe en Europe. Il est vrai que ça n’est pas systématique, mais quand même… la plupart du temps, les bons groupes métal ‘ricains explosent d’abord sur le vieux continent avant de trouver la reconnaissance chez eux. Là c’est carrément l’inverse puisqu’ils tournent en remplissant les stades aux USA alors qu’ils ont si peu tourné en France par exemple.

Bref, je vais arrêter sinon je vais commencer à faire du boudin et j’m’en va plutôt vous conter un peu tout ce qu’on peut trouver dans ce DiViDi. ‘Walk With Me In Hell‘ est donc un double DVD qui vous en offre pour votre argent car il comprend : – un documentaire de 2 heures couvrant les 2 ans qu’aura pris la tournée mondiale de l’album ‘Sacrament‘ – une série de titres live de tous les grands festivals ou tournées auxquels ils ont participé (28 min) – le making of de ‘Sacrament‘ (1h15) – leur passage entier au Download Festival 2007 (40 min) – le clip de ‘Redneck‘ – son making of (9 min) – et, techniquement, 38 minutes de scènes coupées du documentaire (je dis techniquement car je ne les ai pas trouvées sur ma version)(d’ailleurs si vous êtes dans le même cas vous pouvez en voir par [url=http://www.roadrunnerrecords.com.au/page/News?&news_page=&news_id=62526]là[url]).
Parlons tout de suite des live. 1ère constatation et déception : les titres retraçant leurs différentes tournées sont tous déjà présents dans leur prestation du Download Festival… ça aurait été sympa de varier un peu les plaisirs. Mais je ne vais pas chicaner outre mesure car il faut quand même reconnaître que les titres sont furieusement efficaces, d’une jubilation défoulatoire peu commune. Les nouveaux titres de ‘Sacrament‘ passent l’épreuve du feu haut la main. Des titres comme ‘Walk With Me In Hell‘, ‘Pathetic‘, ‘Blacken The Cursed Sun‘ prennent toute leur ampleur en live grâce à un public qui, dirigé d’une main de maître par Blythe, reprend d’une seule voix les sing-alongs, se lance dans des mosh pits et circle pits débridés (rha, tout de même cette plaine de Donington noire de monde, c’est què’que chose!) ou scande à n’en plus finir le nom du groupe. Et d’ailleurs ce dernier le leur rend bien. Blythe, je l’évoquais, est un excellent frontman qui occupe bien l’espace, donne pleinement toute sa puissance vocale à chaque morceau (Dieu que je n’aimerais pas me réincarner en ses cordes vocales) et harangue la foule comme il faut. Les autres aussi ne sont pas en reste, ça headbangue furieusement crinière au vent, provoque les gens et, surtout, ça joue sans demi mesure, le pied au plancher. Mention spéciale pour Mark Morton et ses soli de fou et surtout Chris Adler, derrière les fûts, à qui on a envie de dire ‘Waow, tu joues… *gloups*… comme un dieu !’.
C’est peut-être d’ailleurs grâce à lui que le groupe doit d’être ce qu’il est. C’est ce dont on se rend bien compte en regardant les deux documentaires, particulièrement le making of de ‘Sacrament‘ qui prend la suite chronologique de leur DVD Killadelphia qui, lui, couvrait la tournée de ‘Ashes Of The Wake‘. Là où le groupe arrête sa tournée en inaugurant les concerts en stades, le mot d’ordre pour eux (et surtout Chris Adler) n’est pas de se reposer mais bel et bien de retourner en studio pour enregistrer un autre album qui explosera tout le monde. Tous sont très déterminés à pousser l’expérience encore plus loin, comme Will Adler qui désire se mesurer à la dextérité de Mark Morton dans la composition des riffs. Ce dernier, l’âme d’un bluesman enfermé dans le corps d’un métalleux, amène le groupe dans de nouvelles contrées musicales malgré les doutes de Chris Adler. Au final, c’est un groupe très humain qui ne s’est jamais caché de ses bons côtés comme de ses travers (vous aurez sûrement déjà entendu parler de la baston entre Blythe et Morton sur Killadelphia). Ici, on voit le groupe discuter des différentes options envisagées pour l’album, mais aussi s’entraider, notamment le groupe qui vient à la rescousse de Blythe dans l’écriture des textes. L’enregistrement des vocals vaut son pesant de cacahuètes avec un Machine extatique poussant Blyhte dans ses derniers retranchements en le forçant à enregistrer une partie hurlée après avoir fait deux fois le tour du pâté de maison au pas de course (et accessoirement la clope au bec). Le doc ne se limite pas à montrer uniquement le groupe en tant que groupe mais aussi en tant qu’individus avec chacun leurs hobbies différents (amusant de voir Morton faisant des courses automobiles, Will Adler en bon père de famille, cuistot alcoolique, Campbell en joueur de poker mauvais perdant ou Blythe bouffeur de chilis des plus épicés).
Last but not least dans cette chronique, le documentaire principal qui couvre donc les deux ans de folie et les pérégrinations à travers le monde pour l’album ‘Sacrament‘. Les gaillards se savent attendus au tournant, ce qui ne leur met que plus encore l’eau à la bouche. Jamais on ne les voit vraiment se prendre le melon et ils semblent reconnaissants et humbles face à tout ce qui leur arrive : la 8ème place des charts à la sortie de l’album, l’accueil incroyable des fans que ce soit au Japon, en Australie ou Nouvelle-Zélande, pays que les 5 petits gars de Virginie n’avaient jamais visité. Quelques petits bémols tout de même (oui, je n’en suis pas non plus à me foutre à poil et me masturber en les écoutant malgré les apparences), on voit moins la relation avec leurs roadies telle qu’elle avait été montrée sur Killadelphia, et puis les voir se plaindre de la bouffe américaine qui les manque, ça fait chier parce que, bon, même si la bouffe jap’ a l’air chelou, je suis quand même bien prêt à me taper un gueuleton à Tokyo.
Enfin bon, après plusieurs mois de tournées, on va dire que c’est pas évident non plus tous les jours. D’ailleurs le groupe a quand même pas mal de mérite à surmonter toutes les merdes auxquelles ils sont abonnés entre le matériel défectueux les forçant à terminer un concert à 3, les diverses pannes de courant (Blythe incitant quand même un moment les gens à pogoter dans le noir), le bus de la fameuse ‘discorde’ qui les ré-emmène sur la tournée européenne, leur vol les amenant au Japon annulé entre autre chose… Il reste l’image d’une bande de potes faisant une musique extrême de façon assez intègre et toujours prêts à faire la fête ou les pires conneries : séance de tir à l’arme automatique, saut à l’élastique, tir au air soft sous la douche, concours de claques, beuveries en tous genres, j’en passe et des meilleures…

Après avoir vu tout ça, Lamb Of God gagnerait vraiment à être plus connu spécialement dans l’hexagone à mon goût, le DVD (pour un prix modique) donne une réelle impression d’authenticité. Seul hic pour les froggies que nous sommes l’absence de sous-titres qui limitera malheureusement la compréhension générale des docs, alors faites-moi le plaisir d’aller ressortir vos Robert&Collins, sérieusement… vous ratez què’que chose!

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