Moshpit – Follow The Loser

Patronyme : Moshpit. Ouais. Comme la danse des ‘coreux. Attentat : ‘Follow The Loser‘. Avec son artwork qui détourne (avec brio) le ‘Follow The Leader‘ de vous-savez-qui. En effet, ça sent le groupe-blague aux références limitées, qui confond grindcore avec violence puérile et maladroite. Mais ici, nous n’avons pas affaire à un énième clone de Gronibard version quatorze piges, ou même à un néo-metal risible et réellement pas sérieux. Certes, la musique de Moshpit est un concentré de haine et de violence. Cependant, nous sommes bien loin des clichés cités plus haut. Entre hardcore, drum and bass, hardtek, indus et punk, nos trois montpelliérains nous donnent une leçon de misanthropie d’une cinquantaine de minutes, le tout empaqueté dans un digipack sublime. Des programmations assourdissantes, des guitares aiguisés, des basses technoïdes, le tout emmené par des voix partagées entre cris ahurissants et chant qui pourrait sortir de la bouche sèche d’un Keith Flint (The Prodigy) en pleine montée de speed (cf. ‘Teenage Anthem‘), c’est clair, Moshpit fait du bruit, mais le fait bien. Dans la catégorie ‘je mixe du rock et de la techno‘, les reconnus Punish Yourself et Mindless Self Indulgence passent pour des tarlouzes – doux Jésus, MSI c’est deux filles et deux… tarlouzes, au temps/autant pour moi (rayez la mention inutile).

Moshpit taquine les plus trves des black-métalleux norvégiens au rayon noirceur, et pourtant, un léger côté dansant émane de cette galette. Encore faut-il être un minimum énervé. Ou déchiré. Bref. ‘Follow The Loser‘ a tout pour plaire aux aficionados de musiques extrêmes hautement renforcées en agents perchants (la drogue c’est mal, mmmm’kay ?). Et comment rester insensible aux mesures de ‘Souvenirs And Others Tumours‘, véritable hymne au chaos, et porte-étendard d’une formation qui mérite l’attention des furieux du monde entier, des raves aux festivals, en passant par les clubs les plus décalés ? C’est à ce moment-là qu’il faut saluer la qualité de cet album, et le travail de Julien Josserand, dangereux cerveau du combo, chirurgien des machines en live -et parfois actif au micro- qui a produit, enregistré et mixé cet album… dans sa chambre. Bah ouais, quand on reste dans sa piaule à haïr le monde entier, à un moment donné, il faut bien trouver une vraie occupation.