Rock En Seine ✖︎ Domaine de Saint Cloud ✖︎ Saint Cloud

vm5
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Avant dernier jour d’Août et dernier pour Rock en Seine, qui nous a offert jusqu’à présent un presque sans faute. Et comment mieux commencer ce « dimanche magique », comme le dit Phoenix, qu’en le débutant avec Metric ?

Il n’est que 14h30 lorsqu’Emily et ses petits copains investissent la Scène de la Cascade et difficile de ne pas ressentir une certaine excitation à l’entrée de ce groupe tant reconnu pour ses prestations live. « Help I’m Alive » marque le début du show, et les new-yorkais misent sur une prestation electro rock / pop, clairement centrée sur leur dernier effort Fantaisies. La découverte est des plus agréables pour les nombreuses personnes débarquant mais on regrette de ne retrouver aucune chanson mettant en avant les aspects punk que peut avoir Metric. On apprécie la présence de « Dead Disco » ou « Monster Hospital« , et ce n’est pas comme si le dernier album du groupe n’était pas une réussite. Emily Haines dégage une puissance et un charme fou ; au micro, à la guitare ou aux synthés elle sait ce qu’elle fait et met tout le monde à terre devant sa maitrise. Premier concert de la journée oblige, le set est très court, à peine 35 minutes pour quelques 7 chansons mais quel plaisir d’enfin voir Metric. On en redemande et attend de voir comment la journée peut évoluer après une si belle ouverture.

Et on n’est pas bien gâtés pour cet après midi, que l’on appellera la journée morte. Car entre la musique africaine de Baaba Maal, la soul de Macy Gray, le jazz de Robin Mc Kelle ou encore mieux le passage du petit Slimmy, le temps se fait long et tous les stands sont pris d’assaut par un bon nombre de festivaliers. Cela ne fait que renforcer l’attente du passage du groupe d’un moustachu sur la Grande Scène à 18h.

Mené par un Jesse Hughes à la moustache aussi rousse que la mèche d’Hayley Williams, les Eagles of Death Metal ne tardent pas à donner une vraie leçon de Rock’n Roll. Derrière sa guitare et son micro emprunté à Elvis Presley, l’homme et sa bande enchainent les hymnes rock au rythme desquels le public joue complètement le jeu. Malgré un son studio fade, le gain de présence sur scène est impressionnant. Joey Castillo tape toujours aussi fort que chez les Queens of The Stone Age derrière ses futs et entre Dave Catching et ses airs de Frank Black à la guitare et Brian O’Connor aux allures de Michael Jackson à la basse, on a affaire à une version rock des Village People ! Lorsqu’en fin de set un certain Josh Homme s’invite pour effectuer un guest, la joie est indescriptible. En plus d’assister à un duo de qualité cela confirme surtout une bonne fois pour toute l’identité des Petits Pois qui doivent se produire quelques minutes plus tard sur la seconde scène.

Et autant dire que le message est bien passé. Jamais sur l’ensemble du festival on a vu autant de monde autour de cette scène, il y en a tout bonnement partout. L’entrée de Josh Homme, Dave Grohl et John Paul Jones ainsi qu’un guitariste au nom d’Alain Johaness laisse place à un accueil sans précédent. Tout le monde prend conscience que nous allons assister à l’un des premiers concerts du projet qui créé le plus gros buzz des ces dernières années dans le milieu du rock. Et autant dire que la déception n’est pas de mise, le groupe joue fort notamment grâce à la frappe légendaire de Dave. L’ensemble est rock, tout simplement. Nous avons le droit à une belle démonstration des talents des trois musiciens, que ce soit l’hallucinant John Paul Jones notamment derrière son synthétiseur ou sans surprise Josh Homme qui assure aussi bien sur le devant de la scène qu’avec les Reines de l’Age de Pierre. La seule grande frustration est de finalement découvrir tous ces futurs tubes et de ne pas pouvoir ainsi profiter pleinement de ce cours de musique. Les pattes des trois hommes sont reconnaissables et ce n’est pas plus mal, les voix laissent souvent place aux instruments et merde, c’est vraiment trop bon ! On a le sentiment, la conviction d’avoir assisté à un grand moment de l’histoire actuelle du rock, et on ne peut attendre la sortie de l’album. Big up aux anglaises qui se demandaient quel groupe était-ce et s’ils étaient français !

Que voulez-vous faire après ça ? Déjà en allant vers la grande scène nous avons la joie indescriptible de retrouver Slimmy sur la scène du stand SFR. Et ouais, pas le choix, t’es obligé de le voir même si t’en avais pas envie.

MGMT a commencé depuis peu sur la grande scène et… c’est ça MGMT ? On leur reprochait de meugler sur un cd lors de leurs passages lives mais c’était bien mieux que lorsqu’ils s’essayent derrière des instruments ! Rien à faire, ça ne prend pas, il n’y a que de la pose, aucune envie et aucun effort. Même « Kids » ou « Time to Pretend » n’ont aucune saveur. On nous en vend du caviar pour se retrouver au final sans rien du tout. Un peu comme un mec annoncé comme le roi au lit mais qui finit avant d’avoir commencé. Les fans n’ont pas non plus envie de faire d’efforts, on ne leur en voudra pas car les 15 € de remboursement de l’annulation d’Oasis devraient être doublés après ce concert digne du premier tour d’un festival comme l’Emerganza. Qu’ils n’imaginent pas trop pouvoir remplir un Zénith par la suite.

Par contre quand on en vient à la prestation de Klaxons, c’est une toute autre histoire. Leur excellent album Myths of the Near Future était déjà un concentré de singles en puissance mais quand on n’attendait rien de ce passage, autant dire que ça fait mal ! Formé tel un groupe de rock comme les autres, les Klaxons s’affirment rapidement comme le mélange parfait de rock anglais et d’ajouts électroniques, exactement ce qu’il faut. En y ajoutant une présence scénique certaine et un rythme soutenu, le mélange est des plus réussis. Nous sommes tous conquis et on ne peut que béer tout en bougeant inconsciemment la tête.

La journée ne pouvait mieux se dérouler mais quand on sait que c’est Prodigy qui clôture, on a envie de chercher le piège. Car imaginer voir Prodigy une fois me semblait bien trop improbable (le Zenith en Mars) mais DEUX fois la même année cela pourrait être une définition de miracle. L’entrée de Liam, Keith et Maxim ainsi que d’un batteur et d’un guitariste supplémentaires donne des frissons, on sait que ça va être de la folie. Après une petite introduction « World’s on fire » débute, il n’en faut pas bien plus pour voir une bonne partie de la fosse s’emballer. Il n’y a plus de vie extérieure, tout le monde est égal devant le groupe. Et nous avons bien la énième confirmation qu’ils grandissent dans le pays de Peter Pan, aucune ride, autant sur les danses des frontmen qu’au son des cultissimes beats. La discographie du visiblement quintette est bien mise à l’épreuve, tout y passe sans exception et le dernier Invaders Must Die n’a aucun souci à se faufiler entre « Poison » ou autre « Voodoo People« . La poussière est étouffante, et les t-shirts blancs ont le droit à une coloration gratuite. Aucune des 16 chansons performées ne fait baisser l’intensité, les spots à l’arrière du groupe sont aveuglants, on a la réelle impression d’être dans une bulle, loin de toute vie civilisée. Le groupe fait un final à base de « Smack My Bitch Up« , « Take Me To The Hospital » puis la dantesque « Out of Space » et c’est déjà terminé, la fin d’une prestation de très haut niveau. Prodigy est définitivement le groupe au goût de tout fan de rock ou d’electro, tout le monde ne peut qu’être d’accord sur la qualité indéniable de ce concert, encore plus que les excellents efforts enregistrés des Anglais.

Impossible de me souvenir de la couleur qu’avait mon t-shirt mais quel souvenir, et quel weekend ! Au fil de ces trois jours une certaine routine s’est installée, on a envie d’y rester pour une semaine de plus. Mais retour à la normale, on est tous malades et on ne rêve que d’une bonne nuit de sommeil. Cela ne va pas être évident de faire aussi bien l’année prochaine, mais on a bien la confirmation que cela ne sert à rien de pleurer devant les affiches des Reading Festival ou Warped Tour, on a tout ce qu’il faut ici.

Remerciements : toute l’équipe d’Ephelide, Ross pour les superbe bannières, T-Bow pour sa relecture ainsi qu’à Aaron de Billy Talent.

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