Uncommonmenfrommars ✖︎ Nouveau Casino ✖︎ Paris

Après une longue période tournée vers l’electro et le clubbing, le Nouveau Casino présente ces derniers temps une programmation des plus intéressantes. Récemment, Madball, Catch 22 ou Really Addictive Sound y ont étrenné leurs morceaux. Pas étonnant donc de retrouver Uncommonmenfrommars de passage à Paris après leur pige au Tony Hawk Show. La soirée s’annonce conviviale, vu que les neo lyonnais ont invité des potes à eux, à savoir Dead Pop Club et Flying Donuts.

Ce sont ces derniers qui lancent la soirée devant un public clairsemé qui gagnera heureusement en épaisseur au cours du set. Le trio démarre pleine balle avec un « Liar » supersonique. « I wanna make loud records » et « Not mine anymore » fleurent bon le bitume chaud des routes désertiques du Midwest tandis que « Reach One Goal » distribue les baffes. On croit à une accalmie avec un « Take, consume and leave » plus mélodique et l’intro punky reggae de « Nobody wants to fall » (qui me fera toujours penser au mythique « Hello Joe » des Beatstecks) mais la seconde partie du concert sera un festival de riffs hard rock avec « Feel Allright« , le titre fleuve « Stuck » et une reprise de Motorhead où la voix est noyée sous le déluge de guitares. On se raccrochera plutôt au très bon « So you can take anything you want » qui a permis au batteur de faire admirer toute l’étendue de son talent, et au final « Dynamite » qui sonne déjà comme un classique. Les morceaux sont fachés et les oreilles bourdonnent comme rarement: On sent que les Flying Donuts sont en forme. J’en aurais bien repris une louche, tiens.

Quand Dead Pop Club se pointe, certaines langues de putes persiflent qu’il aurait été plus judicieux d’inverser l’ordre de passage avec Flying Donuts. Bon, ok, je fais partie de ces langues de putes. Très honnêtement, Dead Pop Club est le groupe que je connais le moins de la soirée. Pour décrire l’affaire, on va dire que c’est du The Get Up Kids en légèrement plus saturé, mélangé à un peu pop punk à la Blink-182 avec des plans 90’s façon The Breeders. Après la haute tension rock’n roll et les parties quasi metal du concert des Flying Donuts, la baisse de rythme a de quoi refroidir. Les titres joués ce soir sont assez monotones malgré l’énergie déployée. A certains moments, on se demande à quoi sert la seconde guitare. Bref, malgré quelques morceaux de bravoure, on s’ennuie – ennui accentué par la politique dilate-anus du bar de la salle empêchant le pauvre chroniqueur que je suis de se jeter un godet.

La tension monte d’un cran lorsqu’après la ballet des roadies les Uncommonmenfrommars arrivent sur scène un par un en entamant leur set par « It’s all for the greater good« . Le quatuor déploie d’entrée de jeu une grosse énergie et veut pousser le public à faire de même. L’enchainement « Get the fuck out of my life » / « Security » réveille la fosse pour son premier pogo de la soirée et conquis les habitués du groupe. Le groupe alterne par la suite nouveaux morceaux et compos plus ou moins anciennes (« Authority Freak« , « Firecracker » avec sa méchante seconde partie noisy, l’énorme « Noise Pollution » dédié aux sympathiques anglais de Failsafe, présents dans la fosse). Peu de gros tubes ce soir, les Unco semblent s’être lassés de leurs vieux titres.

Le show est globalement axé sur « Functional Dysfunctionality« , dernier album en date fraichement sorti que je n’ai pas encore écouté. Mis à part le très bon titre qui a introduit le concert, les nouveaux morceaux joués ce soir ne m’ont pas vraiment enthousiasmés; sympa, sans plus. Le public semblant réagir plutôt bien, j’attends d’y jeter une oreille plus attentive pour me prononcer. Mais revenons au concert, ou plutôt à la tentative de couverture des problèmes techniques. Le groupe fait diversion en multipliant les speechs crétino-rigolos, les impros improbables (un titre des Ramones en reggae, un medley Billie JeanRappers Delight) et les distributions de bières aux premiers rangs. L’ambiance est bonne, tout le monde (zikos y compris) ont préféré prendre la tournure des évènements à la rigolade. Heureusement, parce que le matos ne s’est remis à fonctionner correctement qu’à la toute fin du concert. Un petit « Let it Flow« , un slam du bassiste sur « I don’t care« , un rappel sur la jolie « You can be evil« , et hop, terminé.

On reste un peu sur sa faim, mais la coolitude des Uncommonmenfrommars et l’atmosphère familiale de la soirée, l’emporte facilement sur les petits tracas. On n’en demandait pas plus !