Rock En Seine ✖︎ Domaine de Saint Cloud ✖︎ Saint Cloud

vm5
Par
15 min. de lecture
[s]Le soleil se lève[/s] La pluie s’abat toujours sur le domaine de Rock en Seine pour ouvrir ce samedi 28 août, journée la plus électronique du week end pour accueillir Massive Attack tout comme LCD Soundsystem et 2 Many Dj’s. Chez VisualMusic vous vous doutez bien que c’est plutôt du côté des Queens of The Stone Age que nous voulons nous faufiler aujourd’hui, mais il n’est pas encore 15h et le parc se remplit tout doucement.

Chew Lips ouvre cette magni… journée, menée par leur charmante londonienne. Leur signature chez Kitsuné (le top du hype, le VisualMusic du label electro-rock chic) ne pouvait présager que du bon et on reste malheureusement sur notre faim malgré tous les efforts de la dame. Comprenez par ceci qu’elle s’est dévêtue progressivement au fil du concert. Plus sérieusement les anglais nous proposent un electro-pop rock épuré mais dont la prestation ne convainc pas réellement – au moins aucun réveil extrême, nous pouvons continuer à comater tranquillement pour aller apercevoir K’Naan.

Celui à cause de qui nous avons entendu le “wo ho ho woho, ouho ho ho ho, wo ho ho woho, ouho ho ho ho” pendant des mois grâce à la coupe du monde vient nous vendre du “woho” sur la Grande Scène à 15h30. Passage éclair du site rouge, l’homme et sa troupe proposaient visiblement un set assez dansant et facile d’accès, nous préférons nous presser à l’espace médias pour voir les bouilles d’amour qui font le plus parler d’elles du Royaume Uni.

Les Two Door Cinema Club impressionnent dès leur entrée dans la salle de presse. Leur timidité est telle que le guitariste Sam Halliday – la question que vous vous posez tous l’a déjà été dans le Grand Journal, et non, il n’a heureusement aucun lien avec celui qui allume le feu et qui a eu un plus beau noël – n’arrive même pas à réellement fixer les journalistes. Le groupe derrière l’album d’indie-rock le plus rafraîchissant de l’année est finalement le plus humble qui soit, l’entrevue commence très bien et on ne peut pas regretté une seconde d’avoir dansé des heures durant sur Tourist History.

Lorsque je leur demande leur avis sur leur parcours fou qui les fait partir sur une tournée en tête d’affiche seulement quelques mois après avoir ouvert dans certaines de ces mêmes salles pour les merveilleux Phoenix, ils sont visiblement heureux de partager leur expérience, “C’était très sympa de tourner avec Phoenix, c’est un de nos groupes préférés. Nous avons tellement appris grâce à cette tournée, ils jouent depuis si longtemps. Toute leur attitude en tant que groupe, est toujours géniale après tant d’années. C’est encourageant de remarquer qu’il y a encore des personnes comme eux dans l’industrie de la musique. Nous avons appris à devenir plus professionnels, comment tout gérer.”. Les irlandais concluent tout simplement qu’ils sont très excités de faire leurs propres concerts. Ils continuent l’interview en parlant de tout et de rien, comme des groupes qu’ils souhaite voir aujourd’hui – les Chew Lips qu’ils ont raté, rien de bien grave donc – tout comme l’origine de leur nom ou le fait de venir du Nord de l’Irlande en rapport au Royaume Uni. Le temps passe vite, et les concerts ne nous attendent pas pour s’enchaîner.

Viva and The Diva, sélection “Avant-Seine” 2010, termine tout juste son passage sur la scène de l’Industrie. Difficile d’avoir un avis mais force est de constater que la belle et son équipe ont réussi à ensorceler le public présent avec son rock assez progressif, avis aux amateurs de Sonic Youth !

On passe du côté de la Scène de la Cascade voir qui se cache derrière Plan B, groupe qui cartonne bien comme il faut de l’autre côté de la Manche. Du côté des photographes personne ne semble savoir qui nous attendons et c’est avec un grand étonnement que nous voyons débouler un anglais en costume attraper un micro. Il nous propose un human beatbox incroyable, à base d’une sélection regroupant le thème du Parrain tout comme des titres de la Swedish House Mafia. La palette de sons gérée par l’homme est impressionnante et il arrive à donner envie à chaque curieux de danser, si seulement nous n’étions justement pas tous tant absorbés par sa prestation. Énorme ovation, tout aussi grande déception quand il nous présente “Plan B” et quitte les planches. “Plan B” est finalement le groupe d’un certain Ben Drew – que vous avez peut-être aperçu dans quelques films de Noel Clarke comme Kidulthoud/Adulthoud/4.3.2.1 – qui arrive sur scène tout aussi bien vêtu que celui qui vient de lui laisser la place. Il nous présente ses composition pop-rock très mainstream – nous avons déjà tous entendu “She Said” sur NRJ – pas pour autant déplaisantes. Aucune surprise cependant, tout ce qu’il y a de plus classique. Tout le monde se demande qui a fait cette si appréciée ouverture, et l’inspecteur Derrick me rapporte que c’est un certain Faith Sfx !

Il n’est pas 17h00 lorsque les Stereophonics entrent sur la Grande Scène. La troupe de Kelly Jones nous offre un concert tout simplement rock, sans aucune prise de tête nécessaire. Les singles s’enchainent. L’homme prend sa guitare acoustique dès “A Thousand Trees” terminée pour un petit “Maybe Tomorrow” qui nous rend tous amoureux. Les gallois font exactement ce qu’il faut pour vendre leur soupe et on en redemande. Un mélange d’une certaine classe sans trop se la jouer “m’as-tu vu”. On manque malheureusement le final sur “Dakota” car ce sont les Two Door Cinema Club qui s’apprêtent à monter sur la Scène de la Cascade, et vous imaginez sûrement que nous ne souhaitons absolument pas manquer une seconde de leur set.

J’avais été déçu par leur ouverture à l’Olympia pour Phoenix, le groupe ayant été trop statique et muet et la perfection du passage des Versaillais juste après n’était pas là pour leur venir en aide… Repartons sur de bonnes bases, surtout que c’est clairement le “nouveau” groupe le plus attendu de la journée. “Cigarettes in The Theatre” ouvre le bal et la maîtrise se ressent dès les premières secondes. Le rouquin officiant derrière le micro a réellement pris confiance en lui tandis que le guitariste – peu importe son style très “British” – se permet plus de folie, sans tomber dans l’extrême. Musicalement c’est une nouvelle fois impressionnant de par l’ingéniosité de ces tubes d’indie-rock. Leur enregistrement est si réussi qu’ils se permettent tout simplement de le performer dans son intégralité en y ajoutant la superbe “Costume Party” au milieu. Un rock aussi jeune, aussi dansant, sans abuser des ajouts électroniques, c’est exactement ce qu’ils nous offrent.

Inutile de s’étaler, Two Door Cinema Club est LE groupe de cette année, une fraîcheur comme on en rêve dont la confirmation live est désormais a la hauteur de ce talent. Cette fois-ci nous n’avons trouvé aucune solution : désolé Paolo Nutella mais il fallait jouer à un autre moment sur la Grande Scène.

Sachant que nous avons raté trois chansons du monsieur, c’est trop tard, on préfère ne pas prendre le concert en cours de route. (ceci n’est pas une excuse, on avait vraiment super envie de le voir, l’artiste faisant partie des raisons évidentes pour lesquelles nous aimons la musique et la vie en général).

Où est Le Swimmin Pool, annulés malgré eux suite au suicide de leur chanteur au Pukkelpop (le vrai festival de la lose 2010), sont remplacés par Martina Topley Bird, officiant en ouverture pour Massive Attack lors de leur tournée. On découvre un univers totalement décalé, à base d’un ninja derrière les percussions et d’une très élégante chanteuse. C’est certainement l’une des expériences musicales les plus effectives jusqu’à présent, cela ne ressemble pas réellement à autre chose et on entre dans le monde de la dame, très calme et planant. Le type de découvertes que l’on attend en se rendant à un festival.

Rock en Seine n’est rien sans ses mythiques “contre-temps”. Une journée déjà sans souci au compteur, on n’attend plus que la grande annonce du week end : qui va donc annuler ?

L’entrée de Jonsi fait très curieusement penser à celle de Bloc Party l’année dernière. Un manageur monte en scène, prend le micro avec un français des plus approximatifs pour annoncer quelque chose. Massive Attack annule, indifférence généra… ah non, il vient nous parler de Jonsi, tout le monde est immédiatement plus inquiet. Le matériel du groupe n’étant pas arrivé à temps à Rock en Seine, les islandais sont contraints de se produire en acoustique. Surprise de taille, et extrêmement bonne tant la prestation de l’homme derrière Sigur Ros est prenante. Derrière sa guitariste acoustique et les quelques instruments réquisitionnés par ses musiciens, le monde de Rock en Seine s’arrête devant la pureté de ces sonorités. On ose difficilement prendre quelques photos tant le bruit du déclencheur, aussi minime soit-il, semble pouvoir déranger l’alchimie incroyable mise en place par l’artiste. Jonsi, c’est comme une mise en musique de la paix et de la tranquillité : une réelle magie.

Place à ce que nous attendons tous, et la venue d’un des roux les plus classes du monde, les Queens of The Stone Age. C’est bien trop facile de parler d’un concert de la bande de Josh Homme tant les passages correspondent exactement à la magnificence de ce qu’ils nous offrent sur enregistrement. “The Feel Good Hit of The Summer” ouvre le bal, tout le monde est embarqué immédiatement sur les petites montées des guitares, la machine est lancée. Tout comme sur “Rated R”, le tube est enchaîné par “The Lost Art of Keeping a Secret” et l’avalanche de décibels est toujours aussi puissante. La classe incontestable de Josh est fidèle à sa réputation tandis qu’on apprécie toujours autant l’expression et surtout frappe de Joey Castillo, que nous avions apprécié l’année dernière en compagnie des Eagles of Death Metal. Le reste de la playlist en a pour tous les goûts, de “Sick, Sick, Sick” à “Regular John” sans évidemment oublier le final avec “No One Knows” puis “Song for The Dead”. Le rock assez bien conçu pour plaire aux puristes, assez hargneux pour les parisiens et accessible pour les autres, c’est le cadeau offert une nouvelle fois par les QOTSA.

On quitte non sans regret cette grande scène pour aller du côté de la Cascade et la venue de James Murphy avec LCD Soundsystem. Les éloges sur l’américain s’enchaînent depuis la sortie de son dernier album et cette prestation entre clairement dans la phase plus “electronique – dansante” du festival. L’homme à tout faire nous démontre tous ses talents, comme si c’était nécessaire. L’electro-rock comme on l’aime, qui fait autant de bien pour les yeux que les oreilles.

Il est 22h15 lorsque Massive Attack s’attaque (cliquer ici pour mieux apprécier le jeu de mot) à la Grande Scène. Hmm… Et bien c’est du Massive Attack… Ambiance lumière tamisée, pour les amateurs du genre. Pas vraiment ce qu’il y a de plus efficace pour rester en forme mais on respecte. De loin.

Lorsque les 2 Many DJ’s arrivent sous les fumées de la Scène de la Cascade, l’ambiance est tout de suite bien différente ! Les copains belges se placent sur leur bateau tandis que des hommes en combinaison installent l’écran géant qui vient se placer derrière eux. Débute alors un set électronique qui arrive à faire bouger sans aucun problème ceux toujours présents sur le site. C’est la fête, tandis que les écrans diffusent des images plus ou moins débiles. Aucun problème, juste du bonheur et la journée se termine de la meilleure des façons.

On essaye de gratter quelques heures de sommeil, de toutes façons les jambes sont irrécupérables. Aucune excuse, demain Arcade Fire, s’il vous plait !

Taggué :
Partager cet article