Les Klaxons au Bikini ? Pourquoi pas, les anglais débarquent dans le sud, ça peut être saignant. Le 2ème album ne m’a pas vraiment emballé, mais les très bons souvenirs du 1er sont bien plus que suffisants pour se motiver. L’ami Nidri n’est pas tenté, tant pis pour lui, ce n’est pas en sa compagnie que je lâcherai mes plus beaux déhanchés sur le pseudo-trio et leur new rave. New rave, ou savant dosage d’électro-rock psychédélique.
Ouverture tardive du Bikini, qui a l’avantage de nous permettre de jauger le joli potentiel de Marie-Charlotte, la bien connue étudiante en fac de lettres/médecine, et qui nous présage d’un public relativement jeune. Normal, le groupe est in, et surtout, surtout, James Righton est trop beau. La porte s’ouvre et il ne faut pas attendre très longtemps pour voir débarquer sans annonce trois individus masqués, moins effrayants que les neuf moins un de Slipknot. Avec ces visages cachés, on aurait facilement pu confondre les trois gars d’Is Tropical avec les Klaxons. Avec ça et surtout à cause des similitudes musicales. Batterie et boîtes à rythme, microkorg trituré et basse bien en avant pour un résultat très dansant, grâce aux rythmes catchy du batteur. Très cohérents avec les avertisseurs sonores, la première partie ne risque pas grand-chose niveau animosité du public. Public pas si jeune que ça au final, et plus varié que ne le laissait supposer la longue attente initiale. Et il faut avouer que la quinquagénaire accompagnant son fiston a du bien remonter la moyenne. La première partie joue donc son rôle parfaitement en préparant le public pour la suite : « les couilles vibrent, les basses sont bien réglées ».
Il est donc déjà 22h quand les Klaxons débarquent sur la jolie scène toulousaine du Bikini, après une petite intro un brin pompeuse. « Atlantis to interzone » est, sur la petite discographie du groupe, le morceau parfait pour démarrer et enflammer ce début concert. Ça marche, mais il faut bien avouer que la réception n’est pas à la hauteur de mes espérances. Le public bouge, mais sans plus. En même temps, la salle ne semble pas pleine : il y a de la place et on respire bien, comme les filles qui m’entourent. Tout s’enchaine assez rapidement et avec beaucoup de fluidité. Les titres de « Myths Of The Near Future » et de « Surfing The Void » s’enchainent très facilement, sur un set bien huilé et des musiciens qui savent ce qu’ils font. C’est propre et pro, mais donc un peu sage.
Un peu plus tôt, mon compère de la soirée ne connaissant que le classique « Golden Skans » m’avait demandé le nombre de membres du groupe. Après quelques secondes de réflexion j’avais répondu trois officiels, mais quatre ou cinq sur scène. Et c’est bien ce line up qui est présenté : les trois officiels (Jamie Reynolds à la basse, James Righton au clavier et Simon Taylor-Davies) à la guitare éclipsent totalement les deux autres membres (batterie et clavier), qui sont de toute façon laissés dans la pénombre. On se demandait ce que pouvait donner un groupe sans batteur apparent (coucou Slipknot) : ça pue du derche. Ils auront certes droit à des remerciements à la fin du concert, mais il est étrange de reléguer dans l’ombre des musiciens qui apportent au final autant que les trois autres, au moins sur scène. Et pour revenir sur la gueule d’ange de James Righton, j’avouerai que bien qu’à peu près certain de mon orientation (sauf avec les membres de l’équipe et une fois au chalet), il n’y a pas à chier, il est foutrement beau et attirant.
Mais fermons cette parenthèse Marie-Charlotte pour revenir à la musique. L’agréable surprise est de retrouver sur scène les harmonies présentent sur disque. Les chants fusionnés des deux James recréent en direct une atmosphère planante propre au groupe : « Gravity’s Rainbow » et son « come with me, come with me, we’ll travel though infinity… », « Venusia« , « Golden Skans » et le classique « uhuhuh uhuhuhuh uh aaah » ou encore « As Above So Below » sont simplement magiques sur scène. Au contraire, certains titres perdent de leur pêche : c’est le cas justement de « Magick« , ou de « Two Receivers« . La faute à un tempo peut être un peu plus lent ou un léger manque d’entrain du public, car « Magick » aurait mérité d’être un carnage total. Avec tout ça, on arrive vite au bout du concert, conclué par un rapide rappel composé de « Surfing The Void » et « It’s Not Over Yet« . Un duo de titres à l’image de l’atmosphère du concert, mélange de bonheur nostalgique et de folie envoutante, qui a réussi à faire planer et rêver le public. Malheureusement, les lumières se rallument instantanément et entrainent un atterrissage forcé. Mood killer.
Ça ne sentait pas la sueur et ce n’était pas aussi nerveux qu’espéré, mais la parenthèse rêveuse que les Klaxons recréent pour un soir mérite le détour.
