Hellfest ✖︎ Plein Air ✖︎ Clisson

vm5
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2ème jour de ce Hellfest 2011. Réveil difficile dans la mégane embuée et imprégnée d’une odeur de mâle, mais on se motive très vite pour bien profiter du samedi sur le thème du classique et du old-school.

Let the hammer fall

L’érection matinale du réveil n’est évidemment pas calmée par Crucified Barbara : les tenues de scène des demoiselles font fondre les plus endurcis des métaleux. Niveau son pas de quoi crucifier un christ, on est dans un rock fm un poil énervé. Mais ce pseudo-calme fait du bien, histoire de démarrer la journée tranquillement. Le public est bien entendu réceptif et heureux d’accueillir les demoiselles, accompagnées par le soleil.

Après toute cette excitation, un peu de repos au carré VIP est bien mérité. Ce petit coin est très agréable avec de quoi se prélasser confortablement, quelques sculptures métalliques à admirer et le cimetière du Hellfest, composé de croix en bois. On y trouve Ronnie James Dio qui côtoie Patrick Roy, étrange mais émouvant. C’est également l’occasion d’un moment très attendu : la première rencontre avec l’ami Marku. Le bougre ne restera que le temps de me faire rater une photo des Crucified Barbara (de passage pour aller boire une bière au bar du carré) avant de retourner vaquer à ses occupations avec les copains de Bring The Noise.

L’après-midi débute avec Hammerfall et un métal old-school un poil kitch mais très fun. Mention spéciale à une des plus belles moustaches du festival (côté scène en tout cas) pour le guitariste : une moustache brune touffue et bien développée, contrastant avec la longue chevelure blonde. L’ambiance est excellente avec un groupe rayonnant sur scène. Le côté épique du power métal transparait dans chaque titre, couplé à la puissance d’un bon vieux heavy du nord de l’europe.

S’ensuit un autre groupe « que tu peux dire que tu l’as vu au moins une fois » avec Thin Lizzy. Je ne connaissais que les trois ultras-classiques du groupe (« Whiskey in the jar« , « The boys are back in town » et « Jailbreak« ), mais c’est une fois de plus excellent à voir et à vivre. Le son est assez léger comparé au reste, mais l’émotion et la nostalgie sont là, sur The boys are back in town notamment. Petit fou rire sur Destruction, puisqu’avant le dernier titre le chanteur nous place un petit « Don’t be sad » pour le public, avec sa belle grosse voix grave et saturée. Le contraste entre le fond et la forme est assez comique.

Survient ensuite un moment de perplexitude intense : « Stranger in the night » et l' »Alleluia » de Jeff Buckley sont diffusés en musique d’attente. Gné ?! Ah, mais c’est vrai, c’est Apocalyptica qui suit. Le look des musiciens du groupe fait vite comprendre l’élan de lyrisme. On est à la limite du boys band, chemise ouverte sur un torse épilé et cheveux au vent (bon ok, ce dernier point est valable pour la quasi-totalité des groupes). Malgré la belle maitrise de leur violoncelle, ils ne me convaincront pas vraiment : les reprises de métal en classique, c’est marrant sur youtube mais pas ultra-fun en concert.

Je reverrai Marku pour Sodom sous un magnifique arc en ciel, mais le groupe nous marquera plus pour la tripotée de jeux de mots que pour sa musique. Le trash allemand n’est pas trop notre truc et il est pourtant très bien représenté cette année. Kreator, qui suit justement, demandera au public le plus gros mosh-pit de tout le festival. Le résultat sur les écrans est impressionnant. Un cercle gigantesque et un nuage de poussière hallucinant à l’impact. Mais disons que ce gros trash allemand qui pique aide pas mal.

On remarque que le public ce samedi est un peu différent de la vieille. Plus diversifié, on aperçoit quelques familles et des gens qui ne respectent pas le minimum syndical du dress code, le T-shirt noir. Et quand deux mondes se rencontrent ce n’est pas toujours joli-joli : une dame anglaise en fera les frais, puisqu’une belle outre bien pleine a choisi de se vidanger tranquillement dans son pichet juste à côté de madame. Le « Oh ! I can see it ! rempli d’innocence et de retenue anglaise qui a suivi restera dans les annales. Shocking. Par sécurité on s’éloigne un peu, s’il a rempli son pichet il va surement s’en débarrasser.

Arrive donc Scorpions, groupe qui explique à lui seul cette diversification du public. Le show est très sympa : on les a tous écouté même si on le nie un peu maintenant et c’est excellent d’avoir l’occasion de les voir. On rigole un peu sur le look caricaturalement teuton de Rudolf, mais on ne peut s’empêcher d’accompagner la voix inimitable de Klaus sur les refrains. Le rappel sur « Still loving you » et « Rock you like a hurricane » achève tout le monde. Par contre on restera tous comme des cons à attendre « Wind of change« , honteusement omis par le groupe.

Avant les derniers concerts, intervient l’hommage à Patrick Roy et plus généralement à toutes les âmes du métal tombées dernièrement, dont des bénévoles du festival. L’hommage débute sur le fameux discours de l’assemblée nationale face au premier ministre, pour enchainer sur « For those about to rock » et le feu d’artifice. La gorge se noue mais non on n’est pas des tapettes, donc on se retient. Mais c’est très beau.

La soirée se termine sur Coroner, dont la modestie du guitariste est à souligner : malgré son talent l’homme reste silencieux et caché derrière ses cheveux pendant tout le set. Le groupe suisse se reformait à l’occasion du Hellfest, après un split de 15 ans. Le son est très technique et très puissant, et on en peut qu’admirer le talent des musiciens. Mais il se fait tard et la fatigue pointe, on ne tiendra pas jusqu’au bout.

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