Fanfarlo

vm5
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Depuis 2 semaines je n’arrêtais pas de me répéter : “Je vais pouvoir entendre le nouvel album de Fanfarlo”. Depuis leur annonce que l’album était terminé, qu’il n’y avait toujours pas de date de sortie, et même pas un nom annoncé, j’étais à la fois perplexe, me demandant pourquoi l’attente était si longue, et me disais que l’attente était sûrement un signe de perfectionnisme. Ce premier concert annoncé comme réservé aux amis et aux fans me donnerait sûrement les réponses que j’attendais. C’est vrai que “Replicate”, le premier extrait diffusé, ne m’a pas convaincu à 100%. Assez minimaliste dans sa forme, je prie pour que le nouvel album ne soit pas comme ça en entier.

Voici donc le jour J, étant désormais habitué aux tarifs des salles de concert, je me “prépare”, accompagné de Mademoiselle Nox, avant dans un pub ou un proche travaille, parce que l’ambiance et bonne et les réductions très importantes. Une bonne marche d’une demi-heure nous permettra de trouver le Hoxton Hall, où joueront Fanfarlo ce soir. Je pensais tomber sur un bar, c’est en fait une vraie salle de concert, avec la fosse au rez-de-chaussée et les places assises à l’étage. L’endroit est quasiment vide, seulement le personnel, quelques personnes et le batteur de Fanfarlo sont posés à différents endroits. L’espace bar fait plus penser à un espace improvisé de cour d’école, avec des tables posées ici et là, un peu partout, de gros fauteuils “tu te poses tu te lèves plus” sont également disponibles (c’était encore bien vide). Une visite aux toilettes m’apprend qu’il est interdit d’utiliser le séchage pour les mains durant les shows (Ah c’est si vieux que ça ici ?!?).

On décide de se poser à l’étage pour regarder la première partie (et digérer un MacDo aussi), on se retrouve ainsi pile poil devant la scène. On discute rapidement avec nos voisins, admirant la fin d’un film abstrait. Le groupe avait d’ailleurs annoncé cette projection plus tôt dans la journée, et heureusement on n’a pas suivi leur conseil de venir assez tôt pour le voir en entier. 3 minutes à voir ont suffi pour me convaincre, le gars qui a fait ça a trop fumé, ou alors je n’ai vraiment pas assez fumé.
On assiste enfin aux premiers préparatifs de la première partie de la soirée. Ce sera le groupe Trailer Trash Traceys qui débutera les hostilités… Enfin débuter est un grand mot, il y a d’abord des problèmes de son, le groupe fait une sorte d’intro puis s’arrête, repars, attente, de nouveaux réglages sur les micros de la batterie, attente, réglage,… Quand tout à l’air enfin bon, il est désormais plus de 21h (l’heure est très importante, le couvre-feu étant à 23h). Le groupe débute enfin son show, mélange de trip-hop psychédélique, avec une basse qui ressemble beaucoup trop au générique de Twin Peaks à mon goût. On aura 4 morceaux en tout, et un magnifique départ de la chanteuse avant la fin de la dernière chanson, alors que le reste du groupe est encore en train de jouer… Je me dis que c’est fait exprès, un timide “Thanks” du guitariste en repartant, et j’attends leur retour, qui ne viendra pas. Ok l’ambiance est terrible ce soir !!!

On patiente comme on peut pour attendre Fanfarlo, visiblement eux aussi ont des problèmes de réglages. Je zieute la foule éparse qui commence à se rassembler devant la scène. Il y a de tous les âges ce soir. Pour patienter on échafaude même un plan pour piquer le tshirt Fanfarlo qu’un gars a accroché sur sa ceinture (on imagine les différents scénarios, avec planque, sorties possibles,…).
L’attente est longue, le groupe débute enfin, et les nouveaux morceaux sont joués en même temps que mon sourire disparaît. Fanfarlo a évolué, les fans de new wave (et encore plus de The Cure) seront conquis. Le groupe utilise de nombreux sons, aucune guitare acoustique n’est utilisée… Je prends un peu peur. Une basse avec disto m’attire de nouveau, mais dès les premières paroles, je réalise que c’est “Comets”, tiré de « Reservoir« . La version de ce soir est bien différente, plus rythmée, les groupies connaissent les paroles par coeur, l’imposant bassiste semble plus s’amuser. Serait-ce enfin le vrai début du show ? Le premier single, « Replicate« , est joué ensuite (et je réaliserai plus tard que c’était au final un des morceaux les plus prenant de ce que j’ai entendu ce soir-là). Le chanteur s’en prend violemment au clavier sur la fin du morceau (eh oh on se calme garçon, ne me fais pas croire que tu vas détruire le matos en plus !). D’ailleurs le chanteur changera souvent de place selon les morceaux, souvent au centre, parfois au clavier de gauche, puis celui de droite, puis au centre,… De nouveaux morceaux un peu plus prenant sont joués ensuite, et le chanteur a ensuite la bonne idée d’annoncer le titre d’un nouveau morceau, qui s’appelle donc « Gate« , « Date« , ou « Dave« , selon ce qu’on aura cru entendre. C’est un des nouveaux morceaux qui m’aura vraiment attiré l’oreille, n’utilisant que peu de sons électro des années 80, je retrouve enfin les douces mélodies entêtantes, ce qui fait tout le charme du groupe. « Luna » revisitée conclut le show d’une belle manière, et j’espère vraiment un rappel qui sauvera cette soirée. Le groupe revient et entame « Finish Line« , puis « Harold Wilkins« .

Ce sera tout pour ce soir, le public semble plus que ravi, et plus je repense aux morceaux joués, plus je réalise certains points importants. Tout d’abord ils n’ont pas utilisé une seule fois une guitare acoustique, c’est peut-être un détail, mais dans leur musique, ça apporte néanmoins une chaleur que je n’ai pas ressenti avec la guitare électrique. La partie guitare était d’ailleurs majoritairement utilisée mélodiquement, et pas rythmiquement. Le fait de ne pas connaître les morceaux n’a pas aidé il est vrai, je me sentais souvent surpris par les sonorités, et je devais chercher les mélodies cachées. c’est notamment le cas de la trompette, qu’on entendait vraiment pas assez, malgré son utilisation sur une grande majorité des titres joués. L’ensemble sonnait un peu brouillon par moment, Fanfarlo ne maîtrisent pas encore totalement les nouvelles compositions, plusieurs erreurs de rythme ont eu lieu durant certains morceaux, et au final ce n’est peut-être pas un hasard si « Replicate » est un des morceaux qui m’aura le plus plu. Il semblait réellement bien plus abouti que les autres.

C’est dans cette ambiance perplexe qu’on quitte la place, n’ayant même pas envie d’essayer de croiser le groupe autour d’une bière. Je pensais assister à un concert unique, j’ai finalement réalisé que le nouvel album ne fera plus partie de mes attentes… Ou pas, réponse en février.

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