Branson Hollis ✖︎ Les Combustibles ✖︎ Paris

Ce qui est généralement sympathique lors des concerts d’I-Scream Asso, c’est que l’on est toujours accueilli par des filles rayonnantes tout en accusant à la porte un retard conséquent de plus d’une heure. Ce qui est en revanche moins drôle, c’est que l’on a loupé une bonne partie du concert et que l’on doit se coltiner un report en réussissant à réunir les morceaux manquants d’un puzzle de 1 500 pièces les yeux bandés.

J’ai vainement tenté l’interrogatoire de sortie de concert auprès des premiers rescapés sortis du bar – devenu sauna pour l’occasion. J’ai franchement essayé de recueillir quelques témoignages d’amis – d’amis – d’amis des groupes présents qui ont tout sauf joué la carte de l’objectivité. En vain … j’ai choisi de vous livrer le premier report à l’aveuglette, 100% nourri de la sueur des murs des Combustibles et inspiré des meilleurs ragots d’un public venu nombreux à cette nouvelle date de l’association la plus suave du moment.

Et l’on s’est entendu sur le fait que l’ouverture de l’affiche s’est exercée de la plus belle des manières avec les membres de Crackity Flynn, toujours avides de bricolages sonores et à l’aise dans leurs baskets sur scène même dans les situations les plus chaudes. Car il faut bien admettre qu’outre le parfum rupestre de mon voisin de droite, la salle a très vite pris la température du slip de celui de gauche. Cela n’a pas empêché nos 4 gars de fournir ce qu’il fallait pour bien débuter les hostilités d’une affiche électriquement joviale.

C’est alors que Branson Hollis est arrivé, sans forcément se presser, à l’image de ses compositions que le groupe ne cesse de soigner et de peaufiner au fur et à mesure que s’enchaîne les concerts. Le claviériste s’installe devant un instrument devenu savonnette au fil du show tout en confiant le tambourin à un Matthew d’Admiral Arms toujours présent lorsqu’il faut tâter et marteler de la vieille peau. Le show est bien mené, s’enchaîne avec les toujours très bons titres de la formation, se permet quelques excentricités sur les morceaux les plus récents, mais se retrouve malheureusement engourdi par un environnement acoustique trop peu propice à ce genre de symbiose mélodique. «Pending Souls» et la majeure partie des titres de leur premier album se retrouvent piégés entre les 4 parois du bar sans jamais réussir à s’extirper et à tenir leurs arrangements les plus complexes.

Quant à Moving Moutains, ils ont réussi à bouger les Alpages et à redonner à ce concert la petite touche de folie que l’on attendait depuis le début et la tête d’affiche. «My Life is like a Chase Dream» est interprété de plein fouet par le groupe et permet au thermomètre d’enregistrer ses meilleurs pics de chaleur. Ça chante à l’unisson sur «Where to bodies lie» et l’on constate d’un peu plus près que l’ambiance est montée d’un cran lorsque le groupe passe en revue les titres les plus connus de leur dernier album. Des morceaux – très bons au demeurant, mais qui s’entrechoqueront vite entre les murs d’une salle aussi bien insonorisée qu’un puits sans fond. Le groupe s’en sortira néanmoins avec brio en lâchant quelques dernières compositions à un public gourmand qui ne cessera de quémander un rappel raisonnable et acoustique.

Au final, une affiche pleinement réussie pour les filles d’I-Scream Asso qui ont su marier fraîcheur et dynamisme sur une même date avec de l’entrain et de l’enthousiasme auprès de chaque groupe. Malgré une acoustique plus que déconcertante et intrigante au sein des Combustibles, chaque groupe a pris son mal en patience pour livrer des sets équilibrés et bien huilés. Il suffisait donc juste d’être conciliant et évidemment d’arriver à l’heure …