Darkest Hour ✖︎ Batofar ✖︎ Paris

Hormis le fait que [team]justme[/team] est arrivé en espadrilles et marinière, l’association de vils malfaiteurs sonores que représentait ce soir Darkest Hour et Norma Jean a pleinement rempli sa part du contrat dans un Batofar qui ressemblait d’avantage à un bateau de plaisance qu’à un sous-marin russe en mission. La faute évidente à un karaoké créole lancé au 1er étage du rafiot et qui a su rameuter autant d’admirateurs que Ronald dans un anniversaire McDo.

Non … sincèrement, l’ingé-son était sourd mais cela ne nous a pas empêché de voir du beau jeu : Des belles passes de la part de Branson Hollis, qui a confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux sur scène avec le recrutement d’un nouveau Jean-Michel Jarre aux manettes. Et des points marqués en grande pompe si l’on considère le concours de t-shirts mouillés auquel s’est adonné le groupe. De la sueur, de l’énergie et des compositions qui font toujours « mouche » pour toi le fan en mal de riffs raffinés et de coups de baguettes que tu affectionnes tant.

Quelques tours de terrains plus tard et le retour au vestiaire, c’est Norma Jean qui s’échauffe et tacle sans prévenir. Attentats réglementaires toutefois avec la participation active du meneur de jeu Cory, mais sans la même perspicacité et la finesse que sur galette. La prestation est brouillonne, parfois effectuée hâtivement et sans le caractère méticuleux qui entoure leurs compositions dans le baladeur. Distribution de cartons jaunes de la part d’un arbitre que vous aurez probablement envie d’étriper mais force est de constater que les membres de Douglasville ont loupé leur déplacement à l’extérieur.

Et puis arrive le tour de Darkest Hour que l’on attendait plus vraiment dans la cabine des commentateurs. On finit par se dire que ces gaillards ont fait leur temps et que les récents changements de line-up ont rendu le son de la formation un peu mièvre … que tout ça ne va pas nous agiter le bout et que l’on aura vite fait d’aborder vers la proue du navire. Si la formation est moins bien membrée qu’à ses débuts, on lui reconnaîtra ce soir une certaine hégémonie sur les représentations de cette nuit suave. Son propre, guitares flambantes et même un pincement au cœur sur les morceaux qui ont secoués notre adolescence : « Demon(s) » ou encore l’infatigable « The Sadist Nation« . Comme quoi, on peut être encore surpris par des groupes à tignasses et leur répertoire de cabaret sauvage.

[team]Justme[/team] a finalement fini par rechausser ses espadrilles devant les quais de Seine pour terminer une soirée « bon-enfant » et un concert champêtre organisé au bord de l’eau. Bien loin des dates les plus importantes de la tournée, Paris a fait figure de soirée de rodage où les deux têtes d’affiches ont pu se tester et comparer la longueur et la largeur de leur appendice. L’histoire (pourtant évidente) ne dit pas si Branson Hollis en a fait les frais …