Déjà un deux trois mois ?! Ah oui tiens, c’était il y a trois mois déjà. C’était en tout début d’été, voici quelques… Ah non ! Le Hellfest a bien changé depuis l’année dernière, il va falloir que je change aussi l’intro du live report.
Au mois de juin dernier, j’avais donc rendez-vous avec mon comparse au cimetière, lieu de bon ton pour l’évènement et facile pour se retrouver quand l’un vient de Paris et l’autre de Toulouse. On n’est d’ailleurs pas seuls à se retrouver là-bas, pas mal d’hommes en noir sont présents et pas pour un enterrement à en croire les bières, les grands sourires et les camping-cars.
Direction le parking, qui malheureusement nous emmène relativement loin du nouveau site, puisque nous avons à parcourir la trèèèèès longue route derrière les deux Main Stage. De quoi faire un point sur la vie, la météo ou la place du stoner dans le métal (ce qui revient à débattre du bon et du mauvais chasseur), avant le début du bouzin. La récupération des pass se fait en 2mn, l’organisation est toujours aussi bien huilée que les fesses des hommes de la Fistinière. L’entrée presse se fait par derrière en passant par le carré VIP (tout ça sans allusion graveleuse), nettement amélioré par rapport à l’année dernière. On croirait presque des installations en dur : toujours un espace vert et très accueillant agrémenté de sculptures en métal, un espace presse bien plus grand et adapté et le bar qui sert de sas vers la foule et les scènes. L’équipe de Ouifm / Bring The Noise a l’honneur d’avoir son local à côté des toilettes, Marku aura donc la chance de répéter à longueur de journée que non, l’équipe ne fournit pas de papier toilette. Profitons-en d’ailleurs pour faire le point toilette dès maintenant. Après tout, sur trois jours de festival, les trois questions principales sont : quoi voir ? Quand/quoi manger ? Où/quand faire caca ? La nouveauté de l’édition 2012 sur le point caca donc, c’est l’arrivée de toilettes en dur, classiques ou à la turc. Même si dans un premier temps en voyant des toilettes à la turc, on pense horreur malheur, au bout de 3 jours c’est ce qu’il y a de plus propre. Bref, toujours pas parfait de ce point de vue là, mais de gros efforts ont été faits et par rapport à l’explosion massive en terme d’affluence, on s’en sort très bien. Car il n’y a pas que sur le plan toilettes que le festival a grandi, loin de là !
C’est une très grosse étape que vient de franchir le Hellfest, avec désormais six scènes : deux Main Stage côtes à côtes, Altar et Temple face à face en alternance également (ce qui posera quelques soucis acoustiques, on y reviendra), la Warzone et la Valley. A première vue le nouveau site ne donne pas l’impression d’être beaucoup plus grand que le précédent puisqu’on va et vient très vite entre les scènes. Mais il y a beaucoup plus de zones neutres pour se poser et se détendre entre les concerts. Chapeau bas pour l’ambiance et la déco. C’était déjà très sympa avant, on commence à arriver au top. Le lot de conteneurs acheté ne devait pas payer de mine, mais les organisateurs ont réussi grâce à eux à créer une ambiance médiévale, steam-punk et forcément métallique. Les bars sont donc en réalité des conteneurs ouverts sur le côté, avec des superpositions et des rajouts qui permettent de masquer l’utilité première de l’objet. A noter également des lampes pixar géantes, un portail d’entrée gigantesque et moultes allumées torches le soir venu.
Mais la musique dans tout ça me direz-vous ? Et bien on est servi ! En tout cas moi je me suis régalé dès le premier jour. N’étant toujours pas adepte des sacrifices scéniques (Altar / Temple) ou du combat de fosse (Warzone), j’ai surtout trainé entre la Valley et les Main Stage. Le vendredi après-midi a donc démarré avec un enchainement Brain Police, The Atomic Bitchwax et Orange Goblin : trois groupes de très bon stoner, mais trois genres différents. Pour Brain Police, du costaud, du poil, de l’islandais avec un résultat bizarrement plus planant que bourrin. Le chanteur est très communicatif sur le plaisir qu’il éprouve, plaisir décuplé lorsqu’un drapeau islandais atterri sur scène. Après Brain Police, Atomic Bitchwax joue dans la catégorie poids plume en présence scénique mais assure côté musique. Le bassiste a plutôt apprécié l’arrivée d’un soutien-gorge sur scène, puisqu’il l’accrochera avec fierté au bout de son manche. Petit passage sous la tente Altar / Temple pour Gorod et découverte du principal problème à noter niveau technique : les deux scènes jouant en alternance, pendant qu’un groupe joue, l’installation et les balances du groupe suivant se fait en face. Et malheureusement, à moins d’être dans les premiers rangs, le son vient parfois couvrir le groupe qui joue. On se finit avec un retour sous la Valley pour Orange Goblin, histoire de confirmer que le stoner est définitivement installé dans la programmation du Hellfest (au grand dam des pseudo-trüe métalleux).
Le transit vers les Main Stage se fait sous la pluie qui se déverse pendant le set de Turbonegro. Turbonegro ou la version rock des Village People. L’énergie est un peu calmée par la pluie mais les norvégiens au style définitivement gay-friendly sont généreusement applaudis. Pendant ce temps, une magnifique boule disco géante est hissée sur l’autre Main Stage. Check rapide du runnning order, il ne me semblait que pas que Patrick Hernandez était prévu : non, c’est bien ça, c’est Lynyrd Skynyrd qui suit. C’est d’ailleurs un concert que j’attendais et qui ne déçoit pas ! Avec son seul survivant originel, le groupe enchaine les titres mythiques (avec « Simple Man » ou « Free Bird » on est au-delà du simple classique), repris en cœur par la foule. On se fait d’ailleurs embarquer dans la ronde d’un groupe fort sympathique, qui a apparemment quelques bières d’avance (l’un d’entre eux se fait une joie de nous expliquer son système pom-pot pour faire rentrer du pastis). Bref, c’est fraternel et on se sent tous américain, libre et un peu redneck. L’aigle géant tractant un drapeau américain en toile de fond pendant « Free Bird » aidant pas mal, combiné à la boule disco qui crée une atmosphère assez étrange pour le Hellfest. Le stand Carlsberg d’à côté essaie également de participer à l’ambiance avec l’apparition de trois danseuses (bon, ok, stripteaseuses, appelons une chatte une chatte) qui se trémoussent pendant quelques titres. Un grand moment ce concert.
La nuit tombe sur la plaine de Clisson et Dropkick Murphys assure l’entracte entre les sets rallongés de Lynyrd Skynyrd et Megadeth. Et c’est un de mes plus gros regrets du festival : ne pas avoir bougé mes miches bien plus près de la scène pour en profiter à fond, car même avec de la pluie, c’est très puissant ! Le punk irlandais fonctionne à merveille et la foule suit. Les regrets seront renforcés par le concert de Megadeth, qui ne justifiait pas de rester bien placé. Le père Mustaine est au bout du rouleau, un vrai zombie : il arrive à peine à chanter les couplets en début de set et à peine les refrains en fin de set. Un petit bout de King Diamond pour voir ce que ça donne mais malgré une mise en scène originale, je n’accroche pas. Et comme j’ai un rendez-vous le lendemain matin le plus grand groupe de tous les temps, il est temps d’achever cette première journée. Je n’aurais pas donc pas eu la chance de croiser Alexandre Astier et son équipe, qui ont squatté une scène pour le tournage d’un prochain film.
