Success ✖︎ La Péniche ✖︎ Lille

C’est une péniche pour le moins clairsemée qui accueille ce soir Success. Il faut dire que l’agenda ne joue pas franchement en faveur des Rennais pour ce premier soir du festival Ground zero. Gros match pour le LOSC face au Bayern, du coup les rockeurs footeux ont un peu déserté les lieux.

Une petite bière en main avec les potes en attendant le début du concert, on croise le chanteur du groupe, Mister Eleganz, toujours tiré à quatre épingles : costume marron, cravate à carreaux et santiags rouges (oui oui les mêmes que Ted dans «  »How I met your mother » ») une certaine idée de l’élégance à la française.

Pas de première partie, on entre donc directement dans le vif du sujet. Pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, l’introduction de l’album : «  »Several things you could do to accelerate your progress in your life and your career » » donne le ton. Ce petit discours style conseil en management montre d’entrée de jeu que Success joue à fond la carte de l’humour second degré et que même si la musique peut amener à une véritable introspection, on est tous aussi de grands gosses qui ont envie de bien déconner de temps en temps…
Instrumentation électronique avant de continuer sur de gros riffs, «  »Go (here we are) » » invite directement le public à s’énerver. Dès le premier titre on se rend compte que Success se donnera à fond ce soir, devant cinquante personnes comme devant un stade qu’ils arriveraient à électriser. Pas de temps mort, les titres s’enchainent très vite dans le style assez typique du groupe, à savoir un gros mash up de rock lorgnant vers le punk, teinté d’éléments électro et hip hop old school façon Beastie Boys. Live oblige, le son sera plus rugueux que sur l’album et Youl le guitariste se fera plaisir sur des versions un brun plus sauvages de «  »Tell us » », «  »Sometimes I feel like a genius » », » »The Secret » » ou «  »The Psychoanalyst » ».
Au fur et à mesure que les chansons avancent et que Mister Eleganz se dévêtit, on constate une belle cohésion au sein du groupe et les pitreries de Mister E., si elles font immanquablement penser à Electric Six, créent une atmosphère vraiment bon enfant tout en restant rock’n’roll. Petite déception toutefois pour la version un peu plus instrumentale du single «  »Social network junkies » » qui pourrait être le point d’orgue du concert et qui malgré un son de basse électronique à la Fischerspooner assez énorme tourne un peu à vide.
En fin de concert on retrouve le titre «  »S.U.C.C.E.S.S » », où Jo prendra le micro (tout comme sur «  »NastyBaby » ») pour nous faire profiter de son flow et booty shaker comme à l’époque de nos premiers joggings Adidas.

Ce qui fait vraiment plaisir quand les lumières se rallument après un rappel de deux titres, c’est cette manière totalement décomplexée dont nos quatre lascars nous ont fait profiter de ce mélange si riche d’influences ; ben oui si tu relis bien y a du Beastie Boys, du Electric six ou du Fischerspooner en références ; pour finalement créer un mélange tout sauf écœurant. Un peu à l’instar d’un Skip the use et de manière bien moins putassière qu’un Shaka ponk.

On leur souhaite en tout cas de ne pas être «  »On the road to nowhere » » mais bien sur la voix de la consécration. Je parie en tout cas qu’ils ne manqueront pas de te convaincre et de te faire bouger tes petites (ou plus grosses) fesses lors de leur prochaines dates.

Oct 26 Salle de la Cité, Rennes
Nov 03 Salle Arthémuse, Briec
Dec 07 Le Chato do, Blois
Dec 08 Château Rouge, Annemasse
Dec 20 Salle Jacques Brel, Fontenay-Sous-Bois