Mac DeMarco ✖︎ A l’étranger

La première partie ne mérite pas qu’on la nomme pour la simple et bonne raison que je n’estime pas nécessaire de faire la promotion d’un chanteur qui reprend à l’identique Culture Club. Laissons donc Boy George où il est et parlons immédiatement de Mac Demarco. Le petit canadien et son « 2 » aura réussi tranquillou à se frayer un chemin avec sa folk déstructurée et ensoleillée. Le bonhomme se balade avec son groupe jusqu’à Roubaix et la Cave aux poètes après 2 jours à Paris en début de semaine avec au passage une Soirée de poche pour La Blogothèque. D’ailleurs, il ne se prive pas pour nous préciser que son séjour à la capitale l’a entamé et s’est soldé par des nuits pauvres en sommeil. Les chansons sont parfois torchées et des moitiés de reprises de morceaux connues s’invitent à la partie. Police, Weezer, Frank Zappa sont autant de guests de fortunes plus ou moins dignement représentés, tout comme les compositions originales qui ne ressortent pas toujours sur leur meilleur jour. Sentant l’alcool, la fatigue et l’arrache, le concert nous attrape par son énergie et sa coolitude mais on aimerait foutre un petit coup au cul de cette bande de rockeurs usée par leurs courtes nuits.

Surprise de la soirée : un troisième groupe fera partie du line-up. C’est les suisses canadiens de Peter Kernel qui clotureront l’affiche. Conseillés fortement par BRNS lors de notre interview en novembre dernier, le trio s’installe lui-même et invite dès le premier morceau à les rejoindre sur la petite scène. On est donc 6 à se caler près de la bassiste pour écouter de plus près le rock brut et énergique qu’on nous assène. Comme groupe rock, Peter Kernel n’a de leçon à recevoir de personne. Roi du happening, ils se permettent toutes les impros. Ils proposent leur guitare au public le temps de quelques accords, invitent à se foutre à poil, font envahir la scène sur leur dernier morceau. Le pire, c’est que ça marche ! Même si on se serait passé volontiers la vision d’un bonhomme faisant l’hélicoptère avec son organe pendant 5 minutes, il faut avouer que ça fait partie des choses qui fait qu’on se souvient du concert ! Le temps d’un set la foule est conquise, le contraire serait inadmissible car on ne voit pas ça tous les jours et c’est aussi ce qui fait qu’on a envie de vous ordonner d’aller les voir. En plus, ils sont toujours en vadrouille, vous n’avez donc aucune excuse.