Rock En Seine ✖︎ Domaine de Saint Cloud ✖︎ Saint Cloud

vm5
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Nous avons déjà écrit un article détaillant la sélection des artistes qu’on voulait voir sur ce week-end de Rock en Seine donc zappons les présentations pour arriver directement aux impressions sur 3 jours chargés.

L’arrivée sur le site se fait rapidement et on s’installe tranquillou à l’ombre en regardant les balances de Savages. Les Curly coulent déjà à flots et on prend peur pour Alex Kapranos des Franz Ferdinand, allergique à la cacahuète et tombé dans les pommes il y a 10 jours pour cette même raison. Big Black Delta avait la lourde tâche d’ouvrir la série de 60 concerts à venir. Ces potes de M83, tout comme Team Ghost programmé le lendemain, jouent extrêmement forts. Comme tous les shows de cette scène d’ailleurs.Les danses improbables du chanteur/claviériste sont assez drôles et nous font prendre doucement la température du festoche déjà bien attaqué par un soleil de plomb.

Il est déjà temps pour Jehn et ses consoeurs de prendre la scène de l’Industrie et l’énergie du disque est retranscrite dès les premières minutes. On se demande comment font-elles pour supporter le noir de leurs tenues en plein soleil alors qu’on se liquéfie au bout de 30 secondes sous les mêmes rayons mais une chose est sûre : Rock en Seine est définitivement lancé avec un des albums de l’année qui prend vie sans décevoir ici. Jehn et ses cheveux rasés à la Sigourney Weaver dans Alien 3 vont bien avec son jeu de scène musclé toujours prête à lancer ses poings et ses bras en rythme avec la batterie. Hormis un morceau inédit sans queue ni tête, Savages fait carton plein avec un set rock et nerveux et on a déjà envie qu’ils se remettent au boulot très vite pour avoir un show plus long.

En partant dès le premier morceau par son plus gros tube et en offrant une gorge profonde de qualité à son micro, Mike Patton et Tomahawk annonçent la couleur d’un show court mais costaud. « The older we get, the better we taste motherfucker » clamera le maître de cérémonie et on ne sera le contredire. Pour être honnête, je n’attendais rien de spécial et l’heure prévue est allée très vite.

Tame Impala prend les rênes de la grande scène avec un peu d’avance sur le timing prévu et les silhouettes frêles des australiens de Perth et de leur batteur français ne mettent pas bien longtemps à convaincre. Tout le contraire de leurs animations projetées évoquant les heures les plus sombres des économiseurs d’écrans de Windows 95. Half glass ful of wine est de loin le meilleur morceau du set et on regrettera que le groupe n’ait pas profité de l’avance qu’il avait pour en jouer une de plus. Toujours un peu timide, Kevin Parker avait la voix peut-être un peu trop étouffée dans les effets. On ne sait pas si c’est le plein air qui fait ça ou un véritable parti-pris mais c’est quelque chose qu’on vérifiera une prochaine fois en salle avec plaisir.

Rien à voir avec celle qui suivra à jongler entre Belle and Sebastian et Alt-J. Les premiers sont chiants à mourir, jouent avec un son trop fort et se permettent même de s’auto-vanner en disant à ceux qui agitent le drapeau écossais que c’est sûrement pour Franz Ferdinand et non pour eux. Après 3 morceaux, la mascarade a assez duré et nous partons voir Alt-J, déjà vu au Main Square il y a quelques semaines. Non seulement le concert n’a pas changé mais il sonne encore plus mou. Hormis les 2-3 morceaux les plus réussis d’An Awesome Wave, les anglais sonnent comme une bande de boyscouts reprenant du Simon & Garfunkel. Ca manque de charisme, de chaleur et d’énergie. De quoi vite filer vers la grande scène et ne plus revoir la « révélation 2012 » avant un bout de temps. Mercury Prize ou pas. Sauf qu’au passage, j’avais oublié Kid North ! 3 morceaux qui envoient, dommage que les organisateurs n’aient pas vus plus grand car la salle a du mal à supporter le volume sonore.

Franz Ferdinand a sorti son nouvel album le 26 août et ce concert du vendredi est une belle occasion pour nous montrer les petits nouveaux. La quarantaine fringante, les écossais de Glasgow arrivent avec un grand sourire et ne le quitteront jamais pendant une heure et demie maîtrisée et survoltée. Des transitions excellentes et des morceaux parfaitement revisités et exécutés, les seuls à pouvoir tenir une scène aussi bien à l’heure actuelle sont les Hives. La différence ici, c’est que le public est nettement plus important et que toute la foule est au taquet en reprenant les paroles tout en sautillant. Pour une première tête d’affiche, Franz Ferdinand a pris une revanche sur l’Histoire en assassinant Rock en Seine dès le premier soir avec un concert d’anthologie. Il parait si loin le concert pépère que j’avais vu à Werchter en 2009… On souhaitait déjà bon courage aux autres groupes pour faire aussi bien.

En se restaurant, j’entends quelques morceaux de Kendrick Lamar. Sans choristes et avec un « vrai » groupe, il assure mais ne me donne pas envie d’aller plus loin. Pour nous faire redescendre, !!! (Chk Chk Chk) avait pour mission d’amener les gens au lit avec style. Ce psychopathe de Nic Hoffer a le déhanché facile et sait parfaitement habité la funk déglingué jouée par ses musiciens. En calbut’ et avec de vieux mocassins, il envoie les pas de danse les plus improbables le paquet agité de manière ostentatoire. Un WTF complet qu’on avait déjà pu constaté à Lille et qui paye encore aujourd’hui. La foule ne retient pas ses éclats de rires dans les premières minutes mais sait rendre les coups en dansant gaiement dès les premiers morceaux. L’avant dernier morceau interminable donnera l’occasion à notre petit foufou de faire un tour de fosse en embrassant au passage tous ceux qui s’approchent de lui. Comment commencer un concert en étant le sosie de Jesse Eisenberg et en finissant en Alain Souchon en une heure, un tuto que seul l’inimitable Nick est en mesure de faire. Un set parfait pour terminer la soirée avec le smile et pour nous faire oublier les courbatures offertes par une journée extrêmement chargé qu’on n’a pas vu passé.

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