Broken Bells ✖︎ Ancienne Belgique ✖︎ Bruxelles (Belgique)

31 Mars, Bruxelles. Je viens juste d’être crédité pour le concert de ce soir par Sony Belgique. Une belle surprise bien que j’avais déjà acheté ma place et après que le label de la première partie n’ait même pas daigné répondre à mes sollicitations de promo. Coup du sort, je vais arriver en retard et complètement louper Gardens & Villa dont j’ai pourtant eu l’occasion d’apprécier les 2 albums, sûrement un juste retour de karma. Bref ! Quoi qu’il en soit, je n’ai pas attendu cela pour prendre ma place tant j’attendais de voir le duo Broken Bells composé de James Mercer (The Shins) et Brian Burton aka Danger Mouse (producteur à succès pour Gorillaz, Gnarls Barkley ou encore The Black Keys) le temps de deux albums pop en mode intersidéral qui m’ont bien accroché.

Disons-le, quand nous arrivâmes avec mes compagnons du soir dans l’amphithéâtre, que dis-je la salle, on se dit qu’on aurait pu venir avec un chandail Ralph Lauren sur les épaules. Car oui, re-situons tout cela, le groupe fait de la pop bien propre sur elle, ça ne risque donc pas de pogoter ce soir mais dès lors que l’on a bien compris cela, le duo va nous livrer un set sans réel accroc. La salle de l’Ancienne Belgique (qui va de 700 à 2000 places en position debout) est coupée en deux, avec des sièges dignes d’une salle de cinéma et une partie fosse pour les plus fougueux. Arrivés 20mn avant le début de la représentation, nous nous retrouvâmes dans les premiers rangs sans bousculade, sans aucun rustre personnage pour vous passer devant en renversant la moitié de son verre de houblon fermenté sur votre chemise Tommy Hilfiger acheté lors de votre récent séjour à Deauville. Une bonne salle, un public agréable, diantre, quel plaisir : la Belgique !
Composé de 4 musiciens pour la représentation, le groupe va aussi s’appuyer sur un écran vidéo savamment exploité, affichant tour-à-tour des images de femmes mystérieuses, d’effets numériques et visuels invitant au voyage intersidéral en respect avec l’imagerie globale du groupe, et donc de fort bon aloi ce soir.
Le duo va ainsi entamer son set sur «  Perfect World » assez représentatif de cette pop tout en claviers lorgnant clairement dans les étoiles, le tout suppléé du chant très maitrisé, pourtant souvent dans les aigus de James Mercer. Une voix qui ne lui fera jamais défaut, pas plus que la balance offrant un son impeccable, ultra professionnel, Danger Mouse et James sont rarement pris à défaut, passant de la batterie à la basse ou encore le clavier pour le premier et à la guitare si nécessaire en plus du clavier et du chant pour le second.
Seul petit moment surprenant, ce passage sur la très mid-tempo « The Angel And The Fool » voyant Mercer se lancer dans un solo de sifflement que même le Pavarotti des rossignols (Pavarossignol de son nom de scène) lui aurait envié. Très certainement un playback qui poussera même le frontman à se reculer le plus loin possible du public en allant se coller à la toile de fond de scène. On ne l’en blâmera pas pour masquer ce subterfuge car le reste de sa performance vocale sera irréprochable ce soir. Sérieux et appliqué, le chanteur dandy régale aux côté de son compère peut-être parfois un peu austère malgré un CV à faire pâlir bien du monde (rappelons qu’il a bossé sur le prochain U2). Un duo épaulé sans faille par deux musiciens tout aussi aguerris et même plus pêchus que nos têtes d’affiche. C’est d’ailleurs bien là mon seul vrai regret de la soirée, j’ai trouvé le duo principal bien trop sage quand les musiciens semblaient prêts à se lâcher un peu plus sur les très bons titres « The Mall & Misery » ou encore « Vaporize », que ce soit à la basse (la groovy « Medicine »), la batterie ou lors de petits soli de guitare bien sentis. Peut-être en partie la faute au projecteur vidéo assez massif qui trônait au milieu de la scène et semblait empêcher une circulation aisée de James plus enclin à bouger.
Mais ne boudons pas notre plaisir, la setlist est bien balancée, pioche allègrement dans les deux très bons albums et même l’EP « Meyrin Fields » livrant par la même le titre le plus rock de la soirée. Car si l’on n’oublie pas que Broken Bells est un groupe donnant dans la pop tranquille, difficile d’être déçu tant la prestation se fait fidèle à l’ambiance travaillée des deux albums et prolongée par des effets visuels bienvenus. D’ailleurs, il faut savoir qu’en tant que photographes, on se doit de faire nos clichés durant les 3 premiers titres qui étaient sûrement les moins intéressants visuellement. Ensuite, ç’a été un savant mélange de lights et de vidéo qui faisait que l’appareil photo me démangeait sérieusement. Le groupe va terminer son principal set d’une heure par le tube « High Road » sur lequel le public ne manquera pas de se faire entendre, preuve s’il en est de son statut de tube dans la disco’ du groupe.
Pour son rappel, Broken Bells revient sur un trio de titres provenant du premier album, le très Moby-esque « Citizen », « Trap Doors » et « October » offrant une finale de belle prestation de 80 minutes.

Au final, on retient de cette prestation un set impeccable, peut-être trop propre en regard du CV des géniteurs de ce combo (avec à priori la même setlist que lors de leur passage à Paris 4 jours avant). Reste le plaisir de voir un groupe dérouler l’ensemble de sa jeune discographie avec le souci permanent de satisfaire son public, attentif au moindre détail, qu’il s’agisse du son qui était vraiment vraiment impeccable ou du lightshow prolongeant un peu plus l’univers visuel cosmique développé par le groupe. D’ailleurs, alors que je pensais être à saturation après avoir écouté en boucle les deux albums sur ces dernières semaines, je m’y suis remis un peu plus encore ! Bien joué les mecs.

J’en profite pour remercier Sony France pour leur coup de pouce sur cette accréditation (coucou Audrey) et bien évidemment, bedankt Sony Music Belgium voor de fotopassen (dank u Michelle). 🙂

SETLIST
Perfect World
The Ghost Inside
After the Disco
Mongrel Heart
The Mall & Misery
The Angel and the Fool
Holding On for Life
Vaporize
Control
Meyrin Fields
Sailing to Nowhere
Medicine
The Changing Lights
Leave It Alone
The High Road

Encore:
Citizen
Trap Doors
October