Nine Inch Nails ✖︎ Zénith ✖︎ Paris

vm5
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9 min. de lecture

Aller voir le Maître un jeudi de l’Ascension, ce n’est pas banal ! 5 ans après avoir fait ses « adieux » qu’on n’imaginait pas voir durer tant Reznor se montre hyperactif, revoici Nine Inch Nails au Zénith de Paris. Procession oblige, le noir est de rigueur, mes bien chers frères, mes bien chers soeurs, pas de boogie woogie avant de faire prière le soir, NON ! Mais le headbang oui !

Une fois mon précieux pass photo récupéré (Saint Graal pour le fan que je suis), je m’aperçois que le groupe est bien la grosse machine attendue, pas de place, pas de pass. Mais au moins ça a le mérite d’être clair et c’est moins frustrant que de se faire virer après 3 titres sans en être averti. Le Zénith fait le plein, normal, c’est complet. Tout le monde veut prendre part à cette communion musicale tant attendue. Comme à son habitude, NIN nous sert une première partie peu enthousiasmante (il y a eu des exceptions, petite pensée pour les feu-Dresden Dolls notamment) mais j’avoue que Cold Cave n’avait rien d’emballant et ne peut guère lutter avec les premières parties US. Leur set m’a semblé un peu maladroit, pas hyper assuré avec des titres peu fédérateurs. Pour le coup, aussitôt vus, quasiment aussitôt oubliés (oui c’est cruel, il y avait un effort de mise en scène avec des projecteurs vidéo toussa mais non).

C’est déjà l’heure de voir le Maître débouler sur scène, tout en muscles, affuté, déterminé, je bave. Soyons clairs, quand on prend des photos, on n’entend quasiment pas les morceaux sur lesquels on intervient. Trop happé par l’importance de l’enjeu de réussir un minimum mes photos, je sais juste que « Me, I’m Not » en ouverture était finalement surprenant. « Copy Of A » m’a quand même vrillé la tête comme prévu mais à peine « Beginning Of The End » balancé , que je dois quitter mon avant poste privilégié (JE SUIS AUX PIEDS DU MAITRE, JE SUIS AUX PIEDS DU MAITRE). Après une entrée en matière assez sobre en lightshow et un drap noir pour fond de scène, on sait que le Maître est venu avec son matos, on va donc patienter en attendant d’en prendre plein les mirettes. Je retourne alors profiter du concert dans la fosse avec un « March Of The Pigs » qui me permet de me rendre compte qu’il n’y a pas que Trent sur scène, non ! Bien évidemment, il est venu avec ses apôtres, Josh Eustis, Alessandro Cortini, Ilan « Animal » Rubin et bien sûr le fou furieux capillaire Robin Finck. Et d’emblée, une évidence s’impose, ça cogne sévèrement tout ça. Même en configuration minimale de musiciens (Ilan assurant la batterie mais aussi la basse et big up aux choristes restées aux Staytes) le son est ultra net et semble terriblement contraster avec celui d’Anvers 24h avant (que certains amis ont semblé déprécier, faut pas aller voir des concerts dans des salles de sport). Quant à « Piggy« , le titre nous permet de poser la question c’est quoi le délire du roadie qui te claque un spot dans la tronche tout le titre ? Un effet sauna vitesse grand V ou juste nous dire de rejoindre le Seigneur dans la lumière ? Va pour la seconde option ! S’en suit l’immanquable et toujours aussi jouissif « Reptile » (PUTAIN REPTILE) et si le lightshow a bien rapidement cédé son minimalisme pour quelque chose de plus costaud avec des spots tournant à 360° sur ce même titre (bonjour l’effet hypnotique), c’est plus tard sur « Sanctified » que Reznor sort son téléphone Samsung, pardon son écran « géant » ! Discrètement descendu sur scène, l’écran est très large mais pas très haut (quasi hauteur d’homme). Et disons-le, ça claque pas mal, les musiciens s’y découpent en ombres chinoises sur « Closer » alors que des visuels à la fois abstraits et numériques (pixels, glitches) s’y succèdent avec un esthétisme toujours sans faille. Et si « Disappointed« , tiré du dernier album se tape l’incrust’ dans la setlist (alors qu’on n’aura même pas droit à « Came Back Haunted« ), l’écran se révèle là aussi intéressant de par la mise en scène globale. Mais ces titres marquent presque (je dis bien presque) un petit ventre mou dans ce concert avec « Hesitation Marks » qui ne représente que 3 titres du concert ! « Find My Way » ne m’aura pas plus emballé (heureusement qu’on a eu « Copy Of A » au début). « The Warning » sera un orgasme pour amateur de glitch, d’électro furieuse et de déhanchés chaloupés, voire le Maître fredonner « Your time is tick-tick-ticking away » en remuant ses fesses sur le tick tick. C’est assez énorme et je peux vous assurer que plus d’une femme au premier rang y aura succombé (coucou Sand). Le Maître nous claque même « The Great Destroyer » et son morceau de bravoure électro de fin, toujours plaisant. Les toujours imparables et efficaces « Eraser« , « Wish« , « The Hand That Feeds » et « Head Like A Hole » finissent d’achever une salle conquise et un public au taquet. Le logo du groupe tombe, fin du morceau de bravoure. C’est, hélas, déjà le rappel qui se fera tout en douceur avec « The Day The World Went Away » et forcément « Hurt« .

1h40. Le concert est terminé. Merde. On en voulait plus ! On aurait pu en avoir plus car oui si dans l’ensemble tout le monde semble comblé (moi le premier, j’ai déjà envie de revoir le Maître, limite le manque déjà), certain reprocheront une setlist rigide sûrement dictée par les écrans et effets vidéo qui ne laissent aucune place à l’impro, un concert de 100mn quand le groupe pourrait en assurer 120 (à 50 boules le concert, je pense que ce n’est pas dingue de se poser la question) et pour finir, NIN est une machine de guerre ultra rodée et cela a des avantages comme des inconvénients. Avantage, le concert est ultra carré, pro, vous démonte vraiment la tronche. Inconvénient, quand j’ai découvert NIN début des années 2000, Trent balançait des claviers, pétait des instrus dans sa rage scénique. En 2014, il respecte le matos assure le show comme le frontman expérimenté qu’il est mais a réduit sa communication réduite au strict minimum ce soir, un peu dommage. Mais c’est peut-être bien là le propre d’un saint homme, économiser sa parole et laisser les autres répandre la bonne parole. Allez en paix chers frères et soeurs, la masse est dite. NIN, c’est toujours aussi bon en live et si on se permet de chipoter, c’est bien parce que le groupe a atteint un niveau de qualité indiscutable. ORGASME.

SETLIST
Me, I’m Not
Copy of A
The Beginning of the End
March of the Pigs
Piggy
Reptile
Survivalism
Gave Up
Sanctified
Closer
Disappointed
Find My Way
The Warning
The Great Destroyer
Eraser
Wish
The Hand That Feeds
Head Like a Hole

Rappel
The Day the World Went Away
Hurt

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