Depuis 3 ans Rock en Seine, c’est devenu notre étape obligée entre la fin de l’été et la rentrée. Un week-end où la musique a bien plus à dire que certaines mauvaises langues le clament et où l’équilibre entre petites pousses indés et grosses machines rodées est toujours respecté.
John Butler Trio démarre notre week-end et je ne sais pas ce que je vais entendre. De souvenir, ça ressemblait à Ben Harper. En l’état, la basse sonne plutôt Red Hot et il faut avouer que si ce n’est pas forcément mon groupe préféré, ça faisait bien le boulot dans cet après-midi ensoleillé. La voix est par contre assez générique et uniformise tous les morceaux, comme le prouvera aussi cette reprise de Happy lors du set de Rodrigo Y Gabriela. Mention spéciale pour le titre instrumental, bien au-dessus du reste.
Il était déjà l’heure de Benjamin Clementine : artiste OVNI surveillé par un peu tout le monde. J’ai beau avoir vu les Mars Volta 3 fois en concert, ça m’a paru très chéper. Parfois il chante, parfois il s’arrête en plein milieu du morceau. Performance d’équilibriste ou YOLO assumé : j’ai rien compris.
Rodrigo Y Gabriela était aussi parfait pour cet horaire avec une capacité à ambiancer les travées sans forcer. La preuve avec cette montée sur scène d’une bonne trentaine de festivaliers pendant la moitié du set. On ne veut pas voir l’état de leurs mains à la fin du set vu le nombre de cordes grattées avec insistance pendant cette prestation.
La déception du week-end tient en 3 lettres : FFS. Après avoir régné sur Saint-Cloud il y a 2 ans, Franz Ferdinand se prend les pieds dans le tapis à cause de leurs encombrants Sparks. Des mentors moitiés séniles, moitiés lent mais totalement chiants. L’album était une jolie surprise, le show est lui assez grotesque. Les titres de FF sont au ralentis, ceux de Sparks sont gênants et Ron Maël n’a pas l’air d’avoir la gravité comme ami. Affublé d’un poncho et sautant comme ta grand-mère à un set de Frank Michael on avait clairement envie de débrancher la machine. La vieillesse est un naufrage. Un pote m’a soufflé cette blague assez pertinente : « si la tournée continue trop longtemps, le groupe va s’appeler AVC.
Notre chro de l’album de FFS : ici
Notre passage par Wand a été écourté par une pause obligatoire par la case « nourriture ». Oui, manger c’est tricher. Mais autant boire sans manger, c’est se tromper.
« Merci beaucoup, en vrai. »- Fauve #RockEnSeine #Lol #mdr #YOLO #fragilité
— VisualMusic (@visualmusicorg) 29 Août 2015
Une image vaut mille mots ? Nous pourrions donc nous limiter au cliché ci-dessous pris lors du concert d’Offspring où bourré, nous avons croisé la route de jeune festivalier en proie à une violente envie de mourir sous les riffs périmés des Californiens. Bides en avant et pics en l’air, le groupe le plus douteux de votre adolescence n’a pas changé. Hélas. Avouons qu’on s’est bien marrés à les vanner non-stop pendant la totalité du set. Faut admettre qu’il y avait de quoi être inspiré.
Quelqu’un pendant Offspring. Garantie sans trucage. #RockEnSeine pic.twitter.com/xXmKo5TqgQ
— VisualMusic (@visualmusicorg) 28 Août 2015
S’il y a bien dont nos chers voisins Anglais manquent parfois, c’est du bon goût. Et on ne peut pas dire que Kasabian en ait à revendre. Sergio Pizzorno en ambianceur de fête foraine et Tom Meighan n’étant en rien une égérie pour une marque d’eau minérale, la bête à deux têtes a fait retentir un bordel sonore à nous décrasser les conduits auditifs pour longtemps. Les morceaux de 48:13 sont heureusement rares et la playlist est un gros best-of de nos Primal Scream du pauvre. Grosse saucée électro, des tubes musclés et surtout un Meighan étonnamment juste et efficace. De loin, l’habit ne fait pas le moine et c’est lui le moins bourrin des 2 chanteurs. A l’inverse du gros Sergio qui s’échine à nous faire crier des yeahs et nous invite à faire du fucking noise. Lourd. Les chansons de West Ryder sont hélas malmenées par des ré-orchestrations et on goûte moyennement l’insertion à la truelle de covers comme celle de Chromeo / « Word Up« . Mieux, celle de Fatboy Slim passe aisément en fin de set. Une fin de concert assez désertée par la grande scène, l’heure avancée et la fin des transports en communs approchant. Merci à la RATP qui en 12 ans n’a pas encore rallongé d’une minute ces putains d’horaires. Partenaire en carton, j’écris ton nom. Malgré les fautes de goûts et le bourrinage intensif, c’était surtout une belle démonstration du catalogue de Kasabian qui a tendance à être oublier puisque chaque album tend à rabaisser la qualité de leurs compositions.
Notre chro de l’album 48:13 : ici
Un vendredi en vitesse de croisière donc, sans claque mais avec des groupes tous agréables. Une mise en jambes pour le week-end et deux autres jours plus garnis.
