Green Day ✖︎ Zénith ✖︎ Paris

Ca y est ! Enfin ! Les voilà ! Green Day vont remonter sur une scène parisienne après 5 ans d’absence ! Cinq années de longue attente, parsemée par divers albums aux intérêts variables. Tout le Zénith de Paris attend poing fermés que le « trio » entre sur la piste. Mais le groupe de punk a dû se dire que cinq années plus quelques minutes, c’est pas grand chose. Voilà donc qu’un lapin rose et bourré de surcroît déboule sur fond de Village People… Le ton est donné d’entrée de jeu mais pour le moment, on ne le sait pas encore. Quoiqu’on aurait pu s’en douter : lapin rose, donc Duracell, donc énergie, donc « wow le concert de folie qui nous attend« . Mais honnêtement, c’est un peu dur de s’imaginer ça, une grande majorité de la salle étant encore sous le choc de New Found Glory (son excécrable, groupe exc…), groupe sur lequel nous ne nous attarderons pas.

C’est là que moi Jye, nouveau gourou de mon état, intervient. Devant l’attitude peu professionelle de mon collègue je viens apporter quelques informations sur cette première partie. Bon, mon attitude n’est pas completement professionelle puisque que je rate le début du set pour cause de flyage devant la salle et de finissage de bière toujours devant celle-ci. Je pénètre au sein du Zenith, cherche mon amoureux des yeux (je ne retrouverais finalement evanspro qu’à la fin du set de NFG), et me décide à entrer voir pour la seconde fois New Found Glory. Première impression, et impression qui fait mal, le chant est excécrable (oui je cite le gourou en personne), mon dieu je comprend pourquoi je n’accroche définitivement pas à ce groupe. La voix nasillarde du chanteur est, dans cette salle, encore pire que sur cd. Mais ce que l’on ne pourra reprocher aux mecs de chez NFG, c’est la che-pè qu’ils mettent sur scène, l’énergie déborde de partout, ça court dans tous les sens et le public se laisse malgré tout facilement prendre au jeu (en tout cas la fosse). Le tout s’enchaîne, « My Friends Over You » et j’en passe, tout ça pour finir sur le single issu de « Catalyst« , « All Downhill From Here« . Voilà c’est terminé pour NFG et à vrai dire on est plutôt content que ça en finisse. Le set terminé, je rejoins evanspro, l’embrasse goulûment et m’en vais terminé ce concert qui restera un de mes meilleurs concerts. Mais evanspro raconte cela mieux que moi donc je lui laisse la parole.

Salle noire, la tension monte et forcémment, les premiers riffs hystériques d' »American Idiot » retentissent. Lumières : au dessus du combo (… avec les mêmes fringues et maquillage que dans tous les derniers clips, dernières photos promo, dernières interviews, etc), trois drapeaux long et rouges affublés des logos de Green Day. Tout de suite, ça au Zénith, ça en jète. Surtout quand à la fin du premier titre, le single eponyme du dernier album, jaillissent gerbes de flammes à coup de grosses explosions et de drapeaux qui tombent… Green Day auraît pu s’arrêter là, se contenter ensuite de défendre son dernier opus sans trop s’en faire quant à l’enthousiasme général, mais non : après quelques nouveaux titres joués excellement et très bien reçus (dont « Holiday » parsemés de « Hey » lancés par Billie Joe Armstrong et reprit par le public toutes les dix secondes), on se rend compte que Billie et Mike Dirnt sont avant tout venus pour s’éclater. A priori, toutes les positions préférés des guitar heroes sont reprises, les deux gars ne pouvant s’empêcher de courir d’un bout à l’autre de la scène, sans oublier cette petite parcelle se noyant dans la foule, ajoutée pour pouvoir courrir encore plus. On a pratiquement l’impression de se retrouver dans le clip de « Nice Guys Finish Last« , les pom pom girls en moins.

Puis, les anciens titres sont repris après l’énorme « Jesus Of Suburbia« , gros morceau du concert, gros morceau de l’album puisque de neuf minutes. Ainsi, « Basket Case« , « She« , « Brain Stew + Jaded« , « Hitchin’ A Ride« , « Minority » sont joués. On a un peu l’impression d’être en pleine écoute de leur « International Super Hits » à l’exception que tous les titres sont étirés, rallongés et déformés à l’occasion de la performance live. Alors forcémment, on en redemande et voilà que Green Day joue la corde de l’émotion en reprenant leur « Time Of Your Life » à la gratt’ electrique. On voit par-ci par-là quelques larmes d’émotion tomber (on en rit encore…). Le tout entre-coupé de nombreuses sollicitations de Billie qui pête décidemment la forme et a vraisemblablement bouffé des piles Duracell avant le concert (c’est à ce moment précis qu’on se rend compte à quoi servait le lapin bourré). Et voilà que le leader du trio passe de Monsieur Loyal au Roi de la soirée avec sa couronne, le temps de « King For A Day« , cuivres à l’appui. C’est la folie totale dans la salle : on s’était plus ou moins habitués aux explosions, aux jeux de lumières sensationels, à l’espace rempli par tout le groupe… Voilà que toute la salle s’illumine et clignote de toutes les couleurs : « GREEN DAY » s’affiche en toutes lettres et prend les couleurs du moment, facilement qualifiables d’hystériques. Ca saute partout, le chant devient complètement hallucinant, Billie réussisant sans problème à monter dans les aigus, le tout servi par un son incroyablement bon pour une salle comme le Zénith.

Et là, c’est l’apothéose pour tout bon fan du groupe et musicien de son état : l’annonce fracassante de la création d’un nouveau groupe « temporaire » est lancée par le chanteur. Des mains volontaires se lèvent et rapidement, ce sont un nouveau batteur, un nouveau bassiste et une vraiment très nouvelle guitariste qui montent sur scène. C’est le temps d’une séance de jam où toute la salle se met à rugir de rage de ne pas avoir été selectionné. Le pire étant le moment où l’apprenti-guitariste vole un baiser fougeux au leader du groupe avant de repartir avec sa vraiment très nouvelle guitare sous un « Don’t forget to practise yourself » cyniquement lancé…

Et voilà, quelques titres de plus de joués, dont une reprise de Queen, « We Are The Champions » qui vaudra le respect total à Green Day. Car oui, s’essayer au petit jeu de la reprise, c’est toujours facile, on commence toujours par-là. Mais oser reprendre Queen comme ça, et surtout le faire très bien, faut vraiment en avoir. Et histoire de marquer le coup, la salle du Zénith finit sous une pluie de confetti et d’une nouvelle valve de boules de feu…

Alors c’est sûr, c’était le Zénith, c’était des titres déjà entendu mille et une fois, rempli de djeunz comme le disait si bien l’aigri qui traînait à côté de moi tout en s’allumant son pet et en trippant sur son auriculaire gauche… Mais bordel, un concert comme ça, un show à l’américaine, ca vaut vraiment le coup d’être vécu une fois. Surtout quand l’ambiance suit et que c’est Green Day.