Vandals ✖︎ NED ✖︎ Montreux (Suisse)

C’est avec une bonne semaine de ski dans les pattes que je suis allé joyeusement et sans sieste au NED de Montreux, situé à 200 mètres de la statue légendaire de Freddy Mercury et du Casino afin d’assister au concert des Vandals, accompagnés de deux autres groupes de Kung-Fu records: Underminded et God Awfuls. Et nos très chers Grand Bastard Deluxe locaux étaient aussi de la partie !

Arrivé sur les lieux pas franchement en avance je m’aperçois immédiatement de deux choses: Premièrement pas la moindre queue à l’entrée, et deuxièmement pas le moindre son qui sort de l’intérieur… Je pénètre donc à pas calfeutrés dans un NED que j’ai rarement trouvé aussi calme.

Encore une surprise: La grande salle est fermée, c’est dans la petite que ça va se passer… soit. Il doit y avoir à tout casser 60 personnes accoudées calmement au bar, et les habituels hommes (et femmes) de l’ombre, déjà défoncés sur les gradins en fond de salle.
Grand Bastard Deluxe est là au complet, sirotant des bières, et pas franchement en train de préparer une première-première-première partie… L’explication me vient du bassiste: Les managers de la tournée Kung-Fu Records ont refusé tout de go de prêter le moindre matériel au groupe local, les mettant ainsi devant le choix de jouer soit 20 petites minutes en toute première partie, soit d’attendre la fin des 3 autres concerts pour faire leur set normal… C’est cette dernière option qu’ils ont choisi, et on se met donc tous à attendre qu’Underminded grattent leur premiers accords…

Les voilà: 4 mèches émo se pointent sur scène et endossent leur guitares à peu près au niveau des tétons. Surpris je jette un coup d’oeil à l’affiche pour voir si « jazz » apparait sous le nom du groupe, mais non. C’est en drop D que ça attaque, et bien sec. Pas vite, mais sec. Devant au moins 20 personnes qui hochent mollement la tête, ces 4 gars de Californie nous déballent leur hardcore tranchant et précis. C’est pas du tout mon style mais c’est pas grave: J’accroche quand même bien, j’apprécie leur jeu assez technique et spectaculaire… La fin du set s’avère chaotique, le bassiste se laisse tomber en avant de la scène, emportant avec lui un retour et projetant le tout sur les 3 gars qui s’étaient mis un peu plus en avant. Pas de blessés, heureusement, ça aurait été plus tard j’aurais moins rigolé…

Pause-bière plus tard, voilà God Awfuls qui prennent en leur possession exactement le même backline que le groupe précédent. Ils sont habillés tout en noir, ils ont pas l’air de déconner, et la preuve m’en est donnée au moment ou ils se lancent corps et cordes vocales dans un punk, carré, rapide et assez mélodique. Deuxième découverte de la soirée pour moi, la voix reste bien hardcore, mais colle très bien avec les structures beaucoup plus cohérentes que chez Underminded. La recette plaît, la sauce prend, le public se fait plus nombreux et ça commence à bouger sévère. Un groupe parfait pour amorçer les Vandals, et finalement une continuité et une montée progressive très bien pensée dans l’ordre de passage des groupes. Les gars sont trempés de la tête aux pieds après 10 minutes de jeu, et ils tiendront le public en haleine pendant trois bons quarts d’heure… Ravis, les gens se jettent au bar pour se rafraîchir une dernière fois avant d’attaquer le gros morceau !

Le gros morceau le voilà: Les Vandals entrent en scène d’une manière plutôt timide pour un groupe de leur acabit, manoeuvre qui s’avérera être un subtil mécanisme de contraste avec le reste du set…
Set qui commence gentiment, et la tension monte d’un cran quand ils attaquent « Oï to the world« … Dédiée à « l’unité entre les individus », suite à une altercation avec un trouble-fête qui s’en prend au Levi’s (c) du chanteur ! Il se fera gentiment remettre à sa place, en anglais et avec humour, un humour sarcastique et irrésistiblement drôle qui deviendra dès lors le moto de leur set. Moi qui adore les groupes qui ont le sourir sur scène je suis servi ! Ils n’arrêtent plus de déconner et de raconter n’importe quoi entre les chansons, se permettant d’en rajouter encore et encore et de s’en prendre au public traditionnel du NED, jeune et bourré.
Pour ma part je suis tellement impressionné par leur jeu que j’en oublie presque d’écouter le résultat… Ces gars ont une telle expérience et une telle maîtrise de leurs instruments qu’ils seraient capables de se servir un thé (ou plutôt une bière) sans arrêter leur boucherie ultra-rapide et précise.
Le chanteur s’arme d’une guitare pour la reprise de « Havin a good time » de Queen, dédiée à la STATUE de Freddy Mercury…
J’apprécie cette chanson que j’avais pourtant détesté sur leur dernier album, « Hollywood Potato Chips« .
Décidément le punk se consomme sur scène et nulle part ailleurs…
Pour rester dans le « local-joke » et dans l’histoire de la ville ils attaquent un « Smoke on the Water » visiblement improvisé et avorté après quelques secondes dans un éclat de rire général, autant dans le public que sur scène…

Et puis ils continuent dans les reprises avec le thème de « Grease« , moment que choisissent deux demoiselles visiblement bien imbibées pour monter sur scène. « Girls, I’m too old for your mothers ! » leur dira le chanteur, avant qu’un roadie se charge de les projeter violemment d’où elles sont venues.

Plus le set va et plus le guitariste profite des breaks entre les chansons pour déblatérer un flot incessant de revendications pour l’homosexualité et de débilités toutes plus hilarantes les unes des autres. Le tout en une espèce de crescendo orienté de plus en plus vers le dessous de la ceinture, pour terminer en apothéose avec un « I have a date » scandé par le public finalement pas si maigre que ça… Et tout ça sans aucun rappel ?? L’accueil suisse m’avait habitué à mieux, et pour leur unique date dans le pays j’ai vraiment été étonné…

C’est les gaillards de Underminded qui viennent démonter l’intégralité du plateau, et qui pousseront les caisses à peine le concert de Grand Bastard Deluxe commencé. Les petits jeunes ont placé leur batterie à étoiles sur scène alors que la majorité des gens plus très frais ont foutu le camp… C’est donc devant un reste de public déjà conquis que le groupe que tout le monde s’accorde à qualifier comme l’espoir du punk-rock califorinen suisse-romand (suivez bien !) se met à jouer vite et bien, comme à leur habitude. Trois bons quart d’heures pour nous sortir tous leurs hits hurlés par un groupe motivé à les soutenir comme il se doit !
Si vous êtes fans de punk-rock blinkesque qui sent bon le soleil et les topless, rendez-vous sur gbdeluxe.com pour découvrir ce groupe !