Rock En Seine ✖︎ Domaine de Saint Cloud ✖︎ Saint Cloud

Vendredi 25 Août 2006, Domaine de St Cloud
Il est environ 14h30 lorsque je pénetre pour la troisième fois en quatre ans sur le domaine nationale de Saint-Cloud. Parc sympathique et transformé pour deux jours en site festivalier. Après la programation énorme de l’année précédente, il était évident que les organisateurs allaient avoir du mal à proposer des groupes au moins aussi bons que ceux vus en 2005. En effet, sur le papier, seuls Radiohead, The Raconteurs et Morrissey pouvaient raisonnablement prétendre attirer les foules.

Et en ce Vendredi 25 Aout ensoleillé, ce sont les Australiens de Wolfmother qui ont la lourde tâche d’ouvrir les festivités. Public présent, groupe en forme, le premier show est interessant, bien que peu original. Une sorte de Stoner-rock à la sauce old metal, rappelant ça et là AC/DC Black Sabbath ou Kyuss pour les meilleurs passages. Le groupe, titulaire d’un premier album salué par la critique positive de Tom Yorke himself récite parfaitement ses gammes, et les titres « Woman » et « Colossal » tirent largement leur épingle du jeu. Un petit tour vers la petite scène, où se démènent les français de Dead Pop Club, servant un Punk rock mélodique pas très original mais plaisant, et il est temps d’aller voir les (presque français) Nada Surf.

Ambiance décontractée et bon enfant, leur pop-rock fait merveille sous le soleil du milieu d’après midi. Un concert émaillé d’anciens titres, « Popular » est balancé en deuxième position, et les singles « Always Love » ou le plus rock « The Way You Wear Your Head » s’imposent comme les meilleurs titres joués. Avec une reprise de Laurent Voulzy, et pas mal d’interractions en Français avec le public, ils gagnent haut la main le prix du groupe sympa du week end.

Hyper attendus suite à leur premier album sensation, les Dirty Pretty Things font leur apparition, avec un Carl Barat le bras en écharpe (dans un drapeau Anglais), et avec le guitariste des Paddingtons en remplacement, le groupe assure tout de même l’essentiel en éxécutant parfaitement les titres phares de leur album « Deadwood » « Bang Bang, you’re Dead » avant de terminer par le classique « I Get Along » des feu Libertines. Une prestation honnête, sans plus, agréable de voir que certains ont encore la capacité de tenir debout pendant toute la durée d’un concert.

Richard Ashcroft le mou du genou aillant annulé sa venue sur Paris, ce sont d’autres Anglais, ceux de Kasabian, qui ont été appelés en remplacement. Et on n’a pas perdu au change. Malgré un début de set un peu mou, il se termine en apothéose avec « Club Foot » et le colossal « L.S.F« . on notera la présence de quelques nouveaux titres, dont le single « Empire« , puisqu’ils en ont profités pour défendre leur deuxième album, soti quelques jours plus tard.

Groupe, ou plutot super-groupe, donc hyper attendu au tournant, The Raconteurs investi la scène de la Cascade en milieu de soirée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les « Raconteurs« , c’est beaucoup de bruit pour pas grand chose. S’ils assurent l’essentiel pendant un peu moins d’une heure, ormis le single assez entrainant « Steady As She Goes« , le reste du set peine à convaincre, et ce n’est pas la reprise de Nancy Sinatra « Bang Bang » façon Rock Tordu qui me fera changer d’avis, la recette White Stripes étant trop présente dans leurs compos. Je préfère partir avant la fin, et laisser l’ombre de DJ Shadow flotter sur le reste de la soirée.

Samedi 26 Août 2006, Domaine de St Cloud
Samedi 26, pile à l’heure pour voir la vraie bonne surprise de l’édition 2006, Broken Social Scene, la formation Canadienne pop, et accessoirement amis de la belle « Feist« , et qui vont, pendant trois quarts d’heure jouer une pop rock assez étrange, variant entre rock et pop alambiquée. Réelle bonne surprise donc, les titres de leur précédent album « You Forgot In The People » sont excellents, et la chanteuse sus-nommée les rejoint le temps d’un featuring canon. Elle qui avait enchanté le festival l’année dernière revient en amie, et sous les applaudissements nourris d’un public conquis.

Ils laissent la place à « Xavier Rudd« , sorte de Rémi Brica Australien, homme orchestre folk, au Deejayridoo (orthographe non contractuelle), a la guitare, a la grosse caisse, à l’harmonica et au chant (ouf). Prestation interessante même si ce style me laisse un peu indifférent, on est forcé de reconnaître qu’il est très fort.

Sur la grande scène, Phoenix récite parfaitement ses titres. Malgré de supers albums, leur prestation live est quelque peu froide, rien de bien changeant par rapport aux albums. Et donc, si les bons titres s’enchainent « Run« , « Napoleon Says« , « Consolation Prize« , ou « Long Distance Call« , le public reste assez peu réceptif a leur concert. A revoir en salle pour mieux juger.

Plus tard, c’est le quart d’heure Anglais qui envahie saint-cloud. Au programme, The Rakes, puis Dead Sixties. Si les premiers surfent toujours sur la vague du succès accompagnant la sortie de leur premier album, leur show m’a un peu laissé sur ma faim. Si quelques titres sortent du lot, le manque de vrais hits se fait tout de même fortement sentir. Idem pour les seconds, qui cataplutés sur la grande scène peinent également à convaincre. Un Ska-Reggae-Punk sans âme, pâle copie des Clash, et au final, un des concerts les plus décevant du week end.

Heureusement, le meilleur est à venir. Tout d’abord avec Beck. Monsieur Pop-folk commence tambour battant avec « Loser« , et de suite la folie s’empare du public. Showman de folie, la mise en scène est soignée et des marionnettes sont présentes sur scènes, et viennent mimer les gestes et paroles du groupe. Bonne surprise donc, puisque ce sont les premiers a mettre à profit de manière interessante l’espace scènique mis à leur disposition. Un concert que je n’attendais pas spécialement, ne connaissant pas trop le bonhomme, mais qui m’a convaincu d’en écouter plus à son sujet.

Puis, à tout seigneur tout honneur, Radiohead débarque assez tôt sur la grande scène. Une date en france cet été, autant dire que les fan sont au rendez-vous. Et bien leur en a pris. Deux heures de concert, quasiment sans temps mort, avec quatre nouveaux titres, et surtout pas mal d’anciens, notament de « The Bend » et « OK Computer« . Ca commence fort avec « Airbag« , suivit par « 2+2=5 » et un Tom Yorke plus en voix que jamais. Ils étaient attendus et n’ont pas déçus. L’intensité va croissante et les titres s’enchainent les uns après les autres jusqu’à l’énorme final, puisque le groupe jouera « There There« , avant d’achever la foule avec « Karma Police« . Convaincu par leur prestation, le public s’en retourne lentement vers le métro, tandis que sur la scène de l’industrie, les Japonais fous de Tokyo Ska Paradise achève un set que l’on devine barré et bien rock n roll.

Setlist Radiohead :

01 Intro
02 Airbag
03 2+2=5
04 The National Anthem
05 My Iron Lung
06 Morning Bell
07 Fake Plastic Trees
08 Videotape
09 Nude
10 The Gloaming
11 Paranoid Android
12 All I Need
13 Pyramid Song
14 Lucky
15 The Bends
16 I Might Be Wrong
17 Idioteque
18 Everything In It’s Right Place

Encore:

19 You And Whose Army?
20 Bodysnatchers
21 There There
22 Karma Police

L’édition 2006 a donc était plus que satisfaisante, parvenant à cumuler têtes d’affiches et groupes intermédiaires de grande classe. Il vient de s’imposer en quatre éditions comme un des festival majeur en France, et rendez-vous est déjà pris pour la fin Aout prochaine. Vivement.