Queens Of The Stone Age ✖︎ Elysée Montmartre ✖︎ Paris

2h30 de route vers l’Élysée Montmartre, c’est ce qui m’attendait moi et mes deux compères (Thibo et Reno) pour ce premier concert des Queens Of The Stone Age. Après un mic-mac impardonnable de changement de dates et de places qui laisseront Evans et Jye sur le carreau, nous avions enfin l’occasion de voir ce groupe culte sur scène. Arrivés vers 19h (heure des tickets), on s’aperçoit que la ferveur est à la mesure du groupe avec une longue queue de spectateurs longeant la rue pour entrer dans la salle, de trop nombreux vendeurs de places au marché noir ou encore le revendeur de bootlegs vous accostant comme s’il s’agissait d’un prochain plan cul assuré. Un sandwich miteux (vendu une fortune) avalé juste après, je me rendais pour la première fois dans la salle de l’Élysée Montmartre, salle tenant plus de la boite de nuit parisienne recyclée que de la véritable salle de concert de par son histoire.
Soulignons dans un premier temps le DJ set assez calamiteux, sans transition, ni qualité, dans un volume sonore bien trop élevé pendant 2 heures d’une attente de plus en plus dure agrémentée d’une chaleur à vous sécher les Chutes du Niagara !
Les QOTSA daignent enfin pointer le bout de leur nez sur fond de décor minimaliste pour ne pas dire vide. Josh Homme, magnifique dans sa chemise à carreaux digne d’un bûcheron, nous prouve que seules les stars peuvent se permettre ce genre de « fantaisie vestimentaire ». C’est donc sous les applaudissements soutenus d’un public enfin délivré du DJ set que le chanteur nous gratifie d’un « bonjour messieurs et mesdemoiselles, we are the queens of the stone age« .

Le groupe dit en pré-tournée va donc en profiter pour nous égrener quelques uns des ses nouveaux titres, à commencer par le single « Sick, Sick, Sick« , l’occasion de vérifier à quel point ce titre peut aussi se révéler catchy sur scène et qui ne connaitra qu’un souci se perpétuant le temps du concert, la voix trop peu audible de Josh Homme. Oui, je vous l’accorde, c’est tout de même embêtant pour un concert, la faute peut-être à une salle atypique pas forcément prévue pour des concerts de ce calibre sonore et aussi l’absence du chanteur pour les balances effectuées juste avant. Un son qui manquera franchement de punch et qui ne permettra aucunement d’apprécier toutes les subtilités musicales du groupe qui est tout de même capable de balancer trois guitares sur certains morceaux. Vraiment dommage, surtout que notre bûcheron de frontman semble assez content d’être présent. S’ensuit « The Lost Art Of Keeping Secret« , qui va nous permettre de comprendre qu’Elvis Presley n’est pas tout à fait mort puisqu’il s’est juste réincarné en Josh Homme le temps de quelques déhanchés à s’en fracturer le bassin !
Le groupe va profiter de ce concert d’avant-tournée (ce que je n’apprendrai que plus tard) pour alterner entre nouveautés et titres plus anciens tels que « Regular John« , « In My Head« , « Burn The Witch » ou encore « Tangled Up In Plaid » sans véritable surprise lors de leur interprétation. Revenons donc à « Era Vulgaris » et le titre « 3’s & 7’s » qui, malgré tout son groove et l’enthousiame apparent du public, n’arrive pas à enflammer la salle. C’est vrai, on a du mal à se sentir happé par ce concert, la faute à un son franchement passable encore une fois. Le groupe n’étant pas véritablement à incriminer ici, Josh ne se ménage pas, le nouveau bassiste Michael Schuman, chevelu se trémoussant dans tous les sens me rappelant du coup le guitariste Aaron North de NIN, Troy Van Leuwenn assurant les choeurs et la seconde guitare, Joey Castillo se retrouvant vite torse nu à éclater ses fûts (sans pour autant que justice lui soit rendue vu la pauvreté du son), plus en retrait, le p’tit nouveau Dean Fertita au clavier et occasionnellement troisième guitare.
« Misfit Love » fait partie de ces tout nouveaux titres. Avouns-le, il est toujours difficile de découvrir un nouveau titre sur scène, perso, j’ai toujours peur de passer à coté d’un morceau que j’adorerai quelques semaines plus tard. Basé sur une rythmique lourde (stoner rock oblige), presque mécanique, qui ne donnera qu’une envie, entendre la version studio pour profiter pleinement des arrangements sonores et qui prédit déjà d’un « Era Vulgaris » très varié dans son répertoire.
Au chapitre des nouveautés un peu moins neuves, on retrouve le déjà connu « Make It With Chu« . Morceau servi par un clavier très présent et conclu par un « sweet sweet l’amour » évocateur de la part du frontman.
« Into The Hollow« , se révèle un titre plus calme, assez proche d’un « I Never Came » (« Lullabies To Paralyze« ) avec sa rythmique langoureuse avant que le groupe n’enchaîne avec « Little Sister » confirmant son rang de single à succès embrasant par là même le public. Ouf, il était temps ! Car avouons-le, si le concert fût d’apparence molle niveau public, on eût tout de même l’impression que la sauce prenait de plus en plus à partir de cet instant.
Le groupe attaquait à nouveau en nous balançant « Battery Acid » qui promet aussi énormément. Entêtant à souhait, la composition est servie par de gros très gros instrus dont la rythmique infernale semble émaner tout droit d’une rave party !
Mais à ma grande surprise, c’est avec « Go With The Flow » que le mauvais son des QOTSA atteindra son apogée, malgré la demande de Josh (en direct) d’augmenter son volume sonore, Troy Van Leuwen qui assure alors les choeurs se fera plus entendre avec son « with the flow » grossier que le frontman ! Dommage, le public semblant à point pour ce méga-hit qui ne sera aucunement suivi par l’autre tube du « Songs For The Deaf« , « No One Knows« , dommage.
3/4 d’heure de concert donc et surprise, déjà le rappel ! On se dit alors que le groupe va en profiter pour respirer un peu vu la chaleur et revenir pour plusieurs rappels (oui, en plus d’être communistes, sur Visual, on est aussi optimiste) .
Le groupe décide donc de nous asséner un monumental « Feel Good Hit Of Summer » à son retour. Le titre véritablement repris par une foule en transe et un Josh au taquet, on se dit dès lors que les choses sérieuses commencent et promettent un final énorme, l’ambiance allant crescendo pour ce refrain survolté repris sans faute par le public (bon peut-être pas sans faute pour tous, le « Nicotine-valium-vicodin-marijuana-ecstasy-and-alcohol-Co-co-co-cocaiiine » n’étant pas forcément évident pour tout le monde. Josh s’amusant même en chantant « Everybody knows you dance like you fuck » lors d’un petit break et si on a souvent dit ici sur Visual que l’artiste ne devait pas s’ennuyer avec sa chanteuse de nana Brody Dalle, je crois que c’est que réciproque à la vue de ses désormais mythiques déhanchés.
Puis c’est au tour de « Song For The Dead » de se faire entendre et frayeur, le groupe semble prolonger le titre à la manière d’un prochain « au revoir ». L’inquiétude monte et à juste titre, le groupe s’en va une nouvelle fois après tout de même un gros quart d’heure de son pour ne finalement… pas revenir !
Oui, là on se sent outré quand on pense à la ferveur qui entourait ce concert et ce groupe, qui nous renvoie déjà chez nous après à peine plus d’une pauvre petite heure de concert au son indigne d’une telle formation.

Un concert qui nous a véritablement laissé sur notre faim et quelque peu amer d’un bordel d’avant-date qui ne méritait pas tant de bruit quand on voit le résultat, le son y étant pour beaucoup. Ce sont quelques problèmes de micros qui seront d’ailleurs à l’origine de rumeurs dans les jours suivant, laissant entendre que trois titres originellement prévus par le groupe auraient été écartés de la setlist. Dur constat que les parisiens ne partageront pas forcément mais qui ne peut qu’être confirmé quand on est provincial, la déception ayant tendance à croitre à mesure que vous vous éloignerez de la Tour Eiffel à mon avis ! Si seulement les musiciens avaient daigné jouer un demie-heure de plus, on se serait senti moins floué, surtout quand on sait que Josh Homme avait joué plus longtemps lors de leur précédent passage au Trabendo où il souffrait pourtant d’une infection pulmonaire. Pour s’expliquer là-dessus, Troy Van Leuwenn aurait déclaré à certaines personnes en backstage que le groupe avait trop chaud pour continuer… Mouais.
Le seul point positif dans tout ça aura été d’entendre quelques nouveaux titres sur scène qui promettent un « Era Vulgaris » intéressant.